Que faire avec les titres de Rogers Communications, Exfo et Canadian Utilities? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Rogers (RCI.B, 43,62$): l’achat de Mobilicity est un bon coup
L’achat du petit fournisseur sans-fil Mobilicity et l’échange de fréquences est le meilleur coup du nouveau président de Rogers, Guy Laurence, même si l’entreprise transférera à Wind Mobile des fréquences sans-fil, estime Adam Shine, de la Financière Banque Nationale.
La transaction de 440M$ lui donnera des fréquences dans les marchés contigus aux siens, en Ontario, en Alberta et en Colombie-Britannique, à un prix raisonnable, dit-il.
Rogers obtient aussi des pertes fiscales reportées de 175M$ qu’elle pourra utiliser pour réduire sa propre facture d’impôts. Ces pertes réduisent d’autant le coût de l’achat de Mobilicity.
En même temps, Rogers met la main sur des fréquences sans-fil de sa rivale Shaw Communications en vertu d’une entente préalable pour un total de 350M$.
Même si la position concurrentielle de Wind s’améliore, la société ne sera pas un quatrième fournisseur agressif, croit Jeff Fan, de Banque Scotia, puisqu’il lui faudra implanter un réseau de quatrième génération en 2016.
De plus, les bailleurs de fonds de Wind rechercheront aussi pour un bon rendement sur leurs investissements, ce qui diminue le risque de guerre de prix, dit-il.
M. Shine augmente son cours-cible pour Rogers de 46 à 47$, pour un gain potentiel de 13%, mais il attend les résultats du deuxième trimestre, attendus le 23 juillet avant de revoir sa recommandation neutre.
Exfo (EXF, 3,91$): la société doit ramer à contre-courant
Exfo (EXF, 3,91$): la société doit ramer à contre-courant
Le spécialiste des solutions de tests pour les réseaux de télécommunications a beau avoir la bonne technologie et les bons produits, il lui est difficile de combattre le recul des dépenses de ses clients.
Cinq analystes préfèrent donc rester sur les lignes de côté tant qu’une reprise plus durable de ses revenus et de ses marges ne soit pas plus visible pour Exfo.
La société de Québec a annoncé de nouvelles coupes coûts pour économiser 2M$US sur une base annuelle, mais ces nouvelles mesures devraient seulement stabiliser son bénéfice d’exploitation en 2015, prévoit Steve Arthur, de RBC Marchés des Capitaux.
«L’évaluation de son titre est intéressante, mais ne n’est pas suffisant compte tenu du manque de visibilité concernant sa croissance et ses marges», écrit l’analyste, qui réduit son cours-cible de 4,75 à 4,50$US.
Todd Coupland, de CIBC Marchés des capitaux, est beaucoup moins indulgent, avec un cours-cible de 3$US. «Nous continuons de recommander la vente d’Exfo parce que le marché des solutions de tests pour les réseaux de télécommunications est en déclin», dit-il.
Les fusions et les acquisitions mondiales dans le secteur des télécommunications, les fluctuations de devises et les risques géopolitiques (en Russie et en Grèce) ralentissent aussi les dépenses des opérateurs.
L'action d'Exfo a perdu 24% depuis un an, malgré le rachat de 30M$ de ses actions à 4,60$CA chacune, en janvier 2015.
Canadian Utilities (CU, 36,64 $) : un titre de qualité à un rare prix d’aubaine
Canadian Utilities (CU, 36,64 $) : un titre de qualité à un rare prix d’aubaine
Le recul du prix du pétrole tire toute l’économie albertaine avec elle, même les fournisseurs d’électricité tels que Canadian Utilities, malgré ses quarante ans et plus de dividendes croissants.
Canadian Utilities a chuté de plus de 20% à deux reprises seulement depuis 20 ans et les deux épisodes se sont avérés de bonnes occasions d’achat.
«Rien n’a pourtant changé fondamentalement pour la société, pour justifier la chute de 21% du titre (depuis le 20 janvier). Au contraire, la société tire davantage de revenus de ses activités réglementées que depuis une décennie», explique Matthew Akman, de Banque Scotia.
Plus de 80% de la valeur d’actif totale de 22 milliards de dollarsprovient d’activités réglementées en Alberta et en Australie.
L’analyste donne une valeur d'actuf nette de 46$ à la société, en cumulant la valeur individuelles de toutes ses parties.
Il recommande de profiter de la faiblesse du titre pour en acheter. Son cours-cible de 47$ laisse entrevoir un rebond potentiel de 34%, en plus u dividende de 3,2%.
«Ses bénéfices sont déprimés à court terme à cause de ses dépenses en capital, les prix affaiblis de l’électricité et le ralentissement albertain, mais nous avons confiance que la société atteindra nos prévisions de bénéfices de 2,71 $ en 2017», écrit M. Akman.
Un multiple de 13 fois ce bénéfice est vraiment peu cher, selon lui, même si la remontée des taux pesait sur tous les titres à dividendes.