Que faire avec les titres de Rogers, Bombardier et La Baie? Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l'auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
Bombardier (Tor., BBD.B, 2,39$) : trop de paris négatifs
Jamais autant de personnes n’ont parié contre Bombardier depuis la mi-2008, note Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale. Si la société réussit à faire mieux que prévu au deuxième trimestre, publié le 28 juillet, cela pouvait mener à des mouvements favorables dans le marché, selon lui.
Il y a près de 100 millions d’actions vendues à découvert, souligne l’analyste. Cela représente près de 4,5% des actions en circulation, du jamais vu depuis la mi-2008. Vendre un titre à découvert représente une forme de pari contre une entreprise. Dans ce cas, le spéculateur vend un titre qu’il ne possède pas dans l’espoir de le racheter (couvrir sa position) à un prix plus bas.
Si Bombardier annonce d’autres commandes de CSeries, M. Doerksen pense que les spéculateurs n’auront pas d'autre choix que d’acheter des actions pour couvrir leur position et limiter leur perte potentielle. Ce mouvement sera favorable à une appréciation du titre, selon lui.
Au deuxième trimestre, il anticipe que les résultats des avions commerciaux seront en ligne avec les attentes, mais qu’il y aura une bonne surprise du côté des jets d’affaires. Il croit que la société parviendra à améliorer ses marges dans tous ses segments d’affaires, à l’exception des avions commerciaux.
Il note cependant que la direction devra donner plus de détails sur les jets d’affaires. Le catalogue de commandes baisse régulièrement depuis un an. Le rythme des livraisons va rondement, mais on doit voir une reprise des commandes pour que le rythme se poursuive en 2018, prévient-il.
L’analyste maintient sa recommandation «surperformance» et sa cible de 2,90$.
Rogers(Tor., RCI.B, 64,88$): Rogers mérite-t-elle la médaille d’or?
Les choses vont bien pour Rogers, mais pas au point de mériter de s’échanger à prime sur les titres de Telus et BCE, juge Maher Yaghi, de Desjardins Marché des capitaux. La stagnation du dividende et l’endettement élevé font en sorte qu’un multiple supérieur aux deux concurrents n’est pas mérité, selon lui.
L’analyste constate que la dette de la société de télécom est toujours figée à un ratio de 3 fois le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA). Rogers a beau avoir cessé d’augmenter son dividende en janvier 2016, rien n’y fait.
Malgré tout, M. Yaghi croit que la direction fait un beau travail pour «redresser la barre». «La patience est de mise avant que l’endettement décline, commente-t-il. Les investissements réalisés pour augmenter la rétention des clients devraient mener vers de plus généreux bénéfices dans les prochaines années.»
D’ailleurs, la société a dévoilé des résultats meilleurs que prévu dans ses activités sans fil, souligne l’expert. Il s’agit d’une bonne nouvelle, car ce secteur est celui dont les perspectives de croissance sont les plus favorables. La surperformance s’explique par une réduction du nombre de désabonnements.
Il maintient sa recommandation «conserver» et bonifie sa cible de 62,50$ à 66,50$.
La Baie (Tor., HBC, 11,12$) : difficile de mettre en valeur l’immobilier
La pression d’investisseurs pourrait faire en sorte que La Baie tente de créer de la valeur avec ses actifs immobiliers autrement qu’en y logeant ses magasins, croit Brian Morrison, de Valeurs mobilières TD. Toutefois, les changements risquent de demeurer modestes, selon lui.
L’analyste donne l’exemple du magasin phare de Lord & Taylor(détaillant américain acquis en 2012) sur la cinquième avenue à New York où des travaux pourraient entraîner une vente de l’édifice ou un changement de sa mission. De tels projets pourraient faire ressortir la valeur cachée des actifs immobiliers de la plus vieille compagnie d’Amérique du Nord.
Toutefois, M. Morrison pense que les vents contraires qui soufflent contre les détaillants traditionnels, particulièrement aux États-Unis, limiteront la possibilité de refléter la valeur des actifs immobiliers dans le prix de l’action. Il note que la direction accorde toute son attention à sa stratégie de redressement dans le commerce de détail.
Il réitère sa recommandation «conserver». La cible est bonifiée de 10$ à 12,50$.