Que faire avec les titres de Quincaillerie Richelieu, Stantec et Corus? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Quincaillerie Richelieu (RCH, 42,35$): la rénovation sourit au distributeur et à son titre
Le distributeur de quincaillerie architecturale a fait encore mieux que prévu au premier trimestre, profitant du boom de la rénovation des deux côtés de la frontière, mais aussi d’un bon contrôle des coûts, note Zachary Evershed, de la Financière Banque Nationale.
Même les ventes aux fabricants d'armoires de cuisine et de meubles ont rebondi plus vite que prévu, avec une hausse de 13,6%.
Les revenus de 297 millons ont crû de 19,3%, soit 5% de plus que prévu grâce au bond de 34,5% des ventes aux détaillants de déco-rénovation.
L’assortiment des produits vendus a aussi aidé le grossiste à amortir la hausse des coûts fixes si bien que la marge d’exploitation a augmenté de 10,1 à 12,8%, soit 22,3% mieux que prévu.
Le bénéfice par action a bondi de 78,2% à 0,37$ par action, soit 48,3% de plus que ce qu’avait estimé l’analyste.
Bien qu’il faille s’attendre à une modération de la croissance en 2022 après le boom pandémique de la rénovation, Zachary Evershed est plus confiant qu’avant que la société pourra continuer à croître à bon rythme grâce à des gains de part de marché et à l’assortiment des produits vendus.
«Les craintes que les forts volumes de ventes de 2020 aient tiré vers l’avant de futures ventes sont prématurées», croit-il. L’analyste aligne ses prévisions aux perspectives de l’industrie américaine de la rénovation qui prévoit une croissance de plus de 10% des ventes grâce aux chèques de relance, à l’appréciation de la valeur des résidences et à la vaccination.
Son modèle mise sur une croissance de 16,9% des revenus en 2021, suivi une baisse de régime à 5,4% en 2022, sans l’effet des acquisitions.
Avec l’achat récent de Task Tool et deux autres transactions en cours au Canada, Richelieu est aussi en bonne voie pour dépasser la cadence des acquisitions de 2020 qui avaient ajouté 70 millions aux revenus, croit aussi l'analyste.
Zachary Evershed cite ces trois achats rapides et l’optimisme manifesté par les dirigeants au sujet des occasions d’acquisitions pour justifier une augmentation du multiple d’évaluation de la société de 21 à 22,5 fois le bénéfice prévu en 2022.
L’amélioration des perspectives, et le levier de rentabilité du grossiste à la hausse des ventes et des prix, l’incitent à relever ses prévisions de bénéfices de 1,59 à 1,76$ pour 2021 et de 1,79$ à 1,94$ pour 2022.
Ces nouvelles prévisions et le multiple d’évaluation plus élevé haussent le cours cible de 37,50 à 43,50$, mais l’action frôle déjà cet objectif, d’où sa recommandation neutre.
Stantec (STN, 55,45$): un achat stratégique en Australie pour l’ingénieur
Stantec (STN, 55,45$): un achat stratégique en Australie pour l’ingénieur
Ça n’a pas l’envergure de l’acquisition milliardaire de Golder Associates par Groupe WSP Global, mais le petit achat de l’australienne Engenium par Stantec est tout aussi stratégique pour cet ingénieur-conseil.
Frédéric Bastien juge que la transaction comble plusieurs des besoins de Stantec en ajoutant aux effectifs en génie et en design durables dans un marché attrayant.
Engenium et ses 170 employés se spécialisent dans le génie minier et industriel incluant la transition énergétique, les minéraux pour les batteries, la décarbonisation et les énergies vertes.
L’analyste se dit impressionné par les projets réalisés pour TransAlta Solar et le Streamers Energy Project qui fourniront de l’électricité à deux gisements miniers dans l’Ouest du pays.
Engenium participe aussi à la planification d’une future mine qui pourrait produire 2 millions de tonnes métriques de lithium et de tentalum par année et conseille un autre client qui veut produire du sulfate de potassium et du chlorure de sodium de haute pureté à l’aide d’un processus d’évaporation, sur la côte Pilbara.
Cet achat s’ajoute à celui de GTA Consultants à Melbourne réalisé par Stantec un peu plus tôt en 2021, précise Frédéric Bastien qui se dit satisfait que Stantec agrandisse enfin son empreinte dans ce marché.
L’entreprise est donc en voie d’ajouter 1000 employés à ses effectifs en 2021.
«Le titre peut encore s’apprécier au fil de l’amélioration de sa performance financière. Son profil de placement durable a aussi de quoi susciter l’envie verte de ses concurrents», évoque-t-il.
Au premier trimestre qui sera dévoilé le 5 mai, Frédéric Bastien prévoit une hausse de 0,49$ à 0,52$ du bénéfice par action. Le contrôle des dépenses devrait avoir compensé pour le recul de 5% des revenus, sans l’effet des acquisitions.
Stantec devrait renouer avec la croissance interne dès le trimestre suivant parce que l’on comparera alors ses résultats au trimestre pandémique de 2020.
Dans l’intervalle, l’analyste réitère sa recommandation d’achat. Son cours cible de 58$ laisse entrevoir un gain d’encore 4,5%. Le titre a gagné 41,4% depuis un an.
Corus Entertainment (CJR.B, 5,85$): un trimestre pandémique satisfaisant, avant la reprise
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Au deuxième trimestre, le radiodiffuseur a dépassé plusieurs des prévisions surtout grâce aux subventions salariales et à la dispense des droits de licence accordée par le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes.
Sans ce coup de pouce, le bénéfice d’exploitation aurait bissé de 13,4%, précise Aravinda Galappatthige, de Canaccord Genuity.
Malgré tout, l’analyste se montre satisfait du recul moins prononcé que prévu des recettes de publicité télévisée et de la stabilité des abonnés aux 33 chaînes spécialisées dont HGTV Canada et YTV.
Ces recettes ont reculé de 7%, ce qui est mieux que la baisse de 14% affichée au premier trimestre.
Par contre, les 39 chaînes de radio souffrent davantage du confinement pandémique qui réduit les recettes publicitaires des marchands locaux. Les revenus de cette division ont chuté de 28%.
L’analyste craint que la nouvelle vague d’infections ne reporte la reprise attendue, mais il attend l’aperçu des dirigeants avant d’en juger.
Aravinda Galappatthige surveille aussi la persistance des marges ainsi que les progrès du service de diffusion en continu StackTV, de l’application du réseau de télé conventionnelle Global et des nouveaux outils technologiques de vente de publicité.
L’analyste maintient sa recommandation d’achat et son cours-cible de 7$, soit 19% de plus que le cours actuel.
Le contrôle des coûts, les flux de trésorerie trimestriels de 89,7 M$ et un dividende de 4% sont trois facteurs qui le font patienter en attendant la reprise.