Que faire avec les titres de Québecor, Cominar et Shopify? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Québecor (QBR.B, 24,04$): la croissance annuelle de 50% du dividende attirera de nouveaux actionnaires
Maintenant que Québecor dépense 1,69 milliard de dollars pour se divorcer de la Caisse de dépôt, la société ajoute une nouvelle corde à son arc qui devrait graduellement attirer d de nouveaux actionnaires: les amateurs de revenus réguliers.
Déjà apprécié pour sa croissance légèrement supérieure dans l’industrie mûre des télécommunications, la hausse annuelle de 50% du dividende d’ici quatre ans – soit un objectif de 30 à 50% de ses flux de trésorerie - ajoute une nouvelle dimension au titre, croit Jeff Fan, de Banque Scotia.
L’analyste augmente aussi son cours cible de 30 à 31$ parce que le rachat du bloc résiduel de la Caisse dans Québecor Média est rentable puisque la société a jugé bon de payer comptant et d’exploiter l’effet de levier des emprunts.
Le rachat ajoute 6 à 10% aux flux de trésorerie libres, selon que le coût d’emprunt utilisé dans le modèle financier soit de 4 ou de 5%.
Québecor a 900M$ de débentures convertibles à racheter pour améliorer son coût en capital, vraisemblablement à la fin de 2018, prévoit M. Fan.
Ce rachat ferait grimper son ratio d’endettement de 3,4 fois le bénéfice d’exploitation, au maximum de sa zone de confort de 4 fois, mais les agences d’évaluation de crédit ne devraient pas lui en tenir rigueur, car les flux de trésorerie élevés réduiront les emprunts assez rapidement, avance l’analyste.
M. Fan ne se formalise pas non plus de la hausse de seulement 1,2% du revenu moyen par abonné sans-fil au premier trimestre parce qu’elle provient de clients plus rentables qui apportent leur propre appareil à Vidéotron pour s’abonner au service sans-fil.
L’ajout annuel de 125000 à 130000 d’abonnés sans-fil continuera de fournir la majorité de la croissance annuelle composée de 4% du bénéfice d’exploitation qu’il prévoit d’ici 2020.
Cominar (CUF.UN, 12,64$): près d’un point de bascule, mais son évaluation n’est pas encore irrésistible
Cominar (CUF.UN, 12,64$): près d’un point de bascule, mais son évaluation n’est pas encore irrésistible
Bien que le fonds immobilier à capital fermé approche d’un point d’inflexion à partir duquel ses immeubles devraient à nouveau accroître leurs revenus par propriété, Michael Markidis, de Desjardins Marché des capitaux, hésite encore à en recommander l’achat.
D’un, les dépenses en capital resteront élevées pendant cette période de transition qui s’étendra jusqu’en 2019. Cela a pour effet de freiner l’amélioration de sa valeur d’actif nette, explique l’analyste.
De deux, l’évaluation du titre par rapport à celle d’autres fonds immobiliers canadiens diversifiés et d’envergure, n’est pas particulièrement attrayante malgré la dépréciation de 25% du titre depuis deux ans.
Au cours actuel, Cominar s’échange à un multiple de 16 fois le bénéfice d’exploitation, une évaluation similaire à celle de Artis Reit (AX.UN, 13,6$) et H&K Reit (HR.UN, 20,68$). Or, Cominar affiche un niveau d’endettement 13% plus élevé que celui de ces deux semblables, soutient-il.
Malgré la première hausse des revenus par propriété en 11 trimestres, soit de 0,2% au premier trimestre, M. Markidis réduit son cours cible de 14,25$ à 14$.
En un mot, les progrès seront lents.
L’analyste attend aussi de connaître la nouvelle répartition de capital qu’entend établir le fonds immobilier, qui est encore en train de vendre 500 à 600M$ de ses propriétés.
Shopify (SHOP, 143,31$US): si vous bâtissez, ils viendront
Shopify (SHOP, 143,31$US): si vous bâtissez, ils viendront
David Hynes, de Canaccord Genuity, est revenu assez confiant de la conférence annuelle destinée aux développeurs et aux partenaires de Shopify pour relever son cours cible de 155 à 160$US.
Shopify prépare une panoplie de nouveautés et de fonctionnalités pour prendre de l’expansion à l’international, faciliter le commerce transfrontalier, ajouter aux capacités analytiques de sa mise en marché, offrir l’échange conversationnel pour l’interaction-client et la gestion géo-localisée des stocks ainsi que la visualisation 3D et la réalité augmentée, pour ne citer que ces annonces.
Pour croitre et durer, l’écosystème d’une entreprise doit être robuste et la conférence a rappelé que le spécialiste du commerce en ligne entend bien se distinguer par l’envergure, la profondeur et l’innovation de cet écosystème, raconte l’analyste.
«La société est au coeur d’un processus pluriannuel d’investissements, qui nourrira sa prochaine phase d’expansion. D’un côté, Il faut donc tempérer ses attentes concernant les marges à court terme. Par contre, ces investissements freineront le ralentissement de la croissance élevée des revenus que les analystes prévoient dans leur modèle», écrit-il.
Bien que l’absence de profits à court terme rend son titre vulnérable à tout changement dans l’appétit du risque des investisseurs, le titre reste un placement de croissance charnière, soutient M. Hynes.
Il recommande donc de profiter des replis du titre, comme celui de 5% au dévoilement des résultats du premier trimestre, pour accumuler une position.
«Shopify est l’un des titres pour lequel les amateurs de croissance rapide doivent le pincer le nez parce qu’il s’échange à plus de 10 fois les revenus de 2019. Le titre devrait être capable de soutenir cette riche évaluation parce qu’il croît plus vite que ses semblables et que les estimés continueront d’augmenter», croit-il.