Que faire avec les titres de Québecor, Air Canada et BCE? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Québecor (QBR.B, 27,96 $): une réévaluation potentielle sans les journaux
Avec 97 % de son bénéfice d’exploitation provenant de Vidéotron, Québecor devrait être éventuellement réévaluée à la hausse en Bourse comme une entreprise de télécommunications, croit Maher Yaghi, de Desjardins Marché des capitaux.
Cette réévaluation pourrait toutefois prendre du temps, puisque les investisseurs se soucient des coûts d’un éventuel déploiement national de son service sans-fil, dit pour sa part Dvai Ghose, de Canaccord Genuity.
La trajectoire de Québecor en Bourse dépendra notamment de ce que la société fera du capital excédentaire de 515 M$ tiré de la vente successive des hebdomadaires régionaux, de Nurun et de Sun Media, depuis dix mois.
Québecor peut garder ses munitions pour son éventuel déploiement sans-fil, ou racheter la part de 26 % de la Caisse de dépôt et placement du Québec dans Québecor Media, fermer le capital de Groupe TVA ou réduire sa dette élevée de 4,5 milliards de dollars.
M. Ghose précise que Québecor et Vidéotron ont des échéances de dettes totalisant 269 M$, en 2015.
«Les dirigeants de Québecor réagissent bien à la menace compétitive de Bell Fibe en améliorant les marges au lieu de chercher à augmenter sa part de marché à grands frais», croit M. Yaghi, qui en recommande l’achat.
L’évaluation de Québecor est inférieure à celle de ses semblables, en fonction de son bénéfice d’exploitation. Cet escompte devrait se dissiper à mesure que son recentrage lui procure plus de flux de trésorerie.
Il hausse son cours-cible de 29 à 30,50 $.
Air Canada (AC.B, 8,09 $): une entente historique avec les pilotes
Air Canada (AC.B, 8,09 $): une entente historique avec les pilotes
Le transporteur aérien avait deux bonnes nouvelles à faire connaître à ses actionnaires, le 6 octobre.
En septembre, le taux de coefficient d’occupation a augmenté de 1,5%, à 84,7 %, malgré une hausse de 7,3% de la capacité de sièges.
Au troisième trimestre, le coefficient d'occupation s'est établi à 87,2%, un résultat record.
Les voyageurs d'affaires assidus choisissent de plus en plus Air Canada comme transporteur privilégié à l'échelle du pays.
Air Canada a aussi conclu une entente «historique» de 10 ans avec ses 3 000 pilotes, deux ans et demi avant l’échéance de la convention collective. Si elle est ratifiée par les membres du syndicat, cette entente lui permettra d'accélérer la mise en œuvre de sa stratégie commerciale.
«Cette entente dénote une amélioration notable des relations entre le transporteur et ses pilotes», note Cameron Doersken, de la Financière Banque Nationale.
Le recul du huard est une moins bonne nouvelle pour le transporteur puisqu’il augmente ses coûts de carburant et de service de sa dette, prévient l’analyste. Celui-ci ajoute que la société s’est en partie protégée à l’aide de produits dérivés.
Sa recommandation d’achat et son cours-cible de 11 $ reposent sur l’amélioration continue de ses résultats à court terme et sur le potentiel d’une réduction permanente de ses coûts à long terme, grâce au renouvellement de sa flotte d’appareils et la création d’Air Canada rouge.
Le transporteur dévoilera les résultats du troisième le 6 novembre. David Tyerman, de Canacord Genuity, prévoit une hausse de 18 $ du bénéfice. Sa prévision de 1,52 $ par action est de 8 % supérieure au consensus des analystes.
L'action d'Air Canada recèle un potentiel énorme si elle réussit sa transformation. Une réduction de 15 % de ses coûts équivaudrait à une amélioration de 1,7 milliard de dollars de son bénéfice d'exploitation par rapport à sa truture de coût de 2012. Cela se compare au bénéfice d'exploitation de 1,4 milliards réalisé en 2013.
" Son multiple d'évaluation pourrait augmenter à mesure que sa transformation prend forme et donne les résultats espérés ", explique l'analyste.
BCE (BCE, 48,26 $): des ajustements avant un troisième trimestre respectable
BCE (BCE, 48,26 $): des ajustements avant un troisième trimestre respectable
Adam Shine, de la Financière Banque Nationale, raffine ses prévisions avant le dévoilement des résultats du troisième trimestre, attendu le 6 novembre.
L’analyste ne touche pas à son cours-cible de 51,50$ ni sa recommandation d’achat.
«Avec un gain potentiel de 6,7%, et un rendement de dividende de 5,1%, le rendement total de 11,8% est attrayant », dit-il.
Ses revenus devraient croître de 3,1%, légèrement plus que prévu tandis que son bénéfice d’exploitation devrait progresser de 3,6%, un peu moins que prévu.
Le bénéfice d’exploitation du service filaire devrait décliner de 0,3%, au troisième trimestre, avant de croître à nouveau de 0,9% au quatrième, grâce à la pénétration accrue (12,8 %) du service de télévision Bell Fibe qui réduira ses pertes.
Le service sans-fil devrait continuer sur sa lancée avec une hausse prévue de 4,4% du revenu mensuel par abonné à 60,89$ et à une augmentation de 9% du bénéfice d’exploitation.
«BCE fait bien de concentrer ses efforts sur les clients de l’Ouest canadien et les clients d’affaires», dit l'analyste.
En revanche, le secteur des médias souffre toujours de la mollesse du marché de la publicité et des coûts plus élevés d’achat de contenu, ce qui affaiblira ses marges.
Le consensus prévoit une hausse de 4,6% du bénéfice à 0,78$ par action au troisième trimestre.