Que faire avec les titres de MTY, BRP et Meubles Leon? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Groupe d’alimentation MTY (MTY, 62,49$): un nouvel admirateur prudent
Le franchiseur de 7345 restaurants a un nouvel admirateur en Sabahat Khan, de RBC Marchés des capitaux, qui amorce le suivi de l’entreprise.
L’analyste salue la performance passée du restaurateur, notamment sa capacité de convertir 80% de son bénéfice d’exploitation en flux de trésorerie libres et ses marges dans la mi-trentaine, mais croit qu’une meilleure croissance interne est nécessaire pour que le titre prenne un nouvel élan.
Le président Éric Lefebvre prend de nouveaux moyens pour raviver les ventes comparables et améliorer l’exploitation des enseignes existantes. Le nouveau patron a notamment nommé trois chefs de l’exploitation au Canada pour revoir la performance de toutes les enseignes, avec l’aide de l’analyse de données, dit-il. Leur rémunération y est aussi attachée.
L’équipe américaine passe aussi en revue toutes leurs enseignes afin d’identifier les lacunes à améliorer.
Cet examen devrait rediriger le capital de la société au bon endroit, croit l’analyste.
«Ces initiatives commencent. Nous suivrons leur progrès avant d’ajouter leur impact à nos prévisions», explique M. Khan.
Puisque l’évaluation actuelle du titre, de 12 fois le bénéfice d’exploitation prévu, reflète déjà l’amélioration attendue de la croissance interne d’ici 12 à 18 mois, l’analyste est neutre envers le titre pour lequel il prévoit une performance égale au secteur.
Son cours-cible de 70$ laisse tout de même entrevoir un gain potentiel de 12%.
Un rebond des ventes par restaurant comparable, l’ouverture nette d’établissements ou une acquisition d’envergure propulserait le titre davantage, dit-il.
Dans un scénario plus optimiste, le multiple d’évaluation pourrait passer de 12 à 14 fois le bénéfice d’exploitation prévu et porter le cours-cible à 82$, donne-t-il en exemple.
BRP (DOO, 41,52$): le titre est attrayant même si la demande ralentit
BRP (DOO, 41,52$): le titre est attrayant même si la demande ralentit
Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale, profite du prochain dévoilement des résultats du deuxième trimestre de BRP pour renouveler sa recommandation d’achat.
«Le début d’été pluvieux a nui aux ventes de bateau au deuxième trimestre... et la concurrence s’intensifie pour les véhicules hors route», mais BRP garde le cap sur sa stratégie d’innovation et de gains de parts de marché, fait-il valoir.
L’analyste juge que l’action du fabricant de véhicules récréatifs reflète déjà un ralentissement de la demande pour les produits hautement discrétionnaires alors que les indicateurs de l’industrie restent positifs.
M. Doerksen mentionne la confiance encore élevée des consommateurs américains en juillet et leur capacité intacte à dépenser.
Au cours actuel, l’action escompte un recul de 12% du bénéfice d‘exploitation à 690 M$ en 2021, évalue-t-il. L’analyste s’attend plutôt un repli de 2,3% à 770 M$.
Le titre s’échange à un multiple de 6,5 fois le bénéfice d’exploitation qu’il prévoit comparativement à une moyenne de 9 fois depuis le retour en Bourse de 2013, signale-t-il.
M. Doerksen établit son cours-cible de 48$ en fonction d’un multiple de 7,5 fois le bénéfice d’exploitation qu’il prévoit en 2021.
Ses estimations incorporent un déclin de 3,60$ à 3,40$ du bénéfice en 2021, précise-t-il, alors que le consensus mise encore sur un bénéfice de 4,08$ par action.
Au deuxième trimestre qui sera dévoilé le 29 août, l’analyste prévoit une hausse de 12% des revenus et de 16,4% du bénéfice d’exploitation, mais un recul de 1,7% du bénéfice par action à 0,65$ conforme au consensus.
Il s’attend aussi à ce que la société maintienne ses objectifs annuels de bénéfice de 3,55 à 3,75$ par action.
Meubles Leon (LNF, 15,55$): l’offensive du détaillant de meubles rapporte
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Le principal marchand de meubles au pays a fait mieux que prévu au deuxième trimestre, à plusieurs égards.
Le bénéfice de 0,30$ par action a surpassé le consensus par 25% tandis que le bénéfice d’exploitation de 71 millions de dollars est 7,5% de plus que les attentes de 66 M$.
Stephen MacLeod, de BMO Marchés des capitaux, attribue la surprise à de meilleures ventes comparables que prévu dans toutes les catégories (2,6% au lieu de 0,5%) et au bon contrôle des coûts.
Leon a abaissé ses coûts de main-d’œuvre, les dépenses pour les ventes en ligne et les frais de financement en magasin.
Seules les dépenses de marketing ont augmenté, mais la campagne de repositionnement de la marque fonctionne et attire des clients en magasin, dit-il.
L’analyste s’attend à ce que le marchand continue d’ouvrir un à deux commerces par année. Un nouveau concept de magasin «intelligent» vient d’ailleurs d’ouvrir ses portes à Coquitlam en Colombie-Britannique.
De plus petite taille, l’établissement de 15 000 pieds carrés met l’accent sur quelques collections, mais quatre bornes tactiles et un écran de 11 pieds permettent de visionner les autres collections grandeur nature.
En 2020, un autre magasin conventionnel Leon devrait s’ajouter au Canada ainsi que trois magasins Brick’s dans l’Est canadien.
Le portefeuille immobilier de Leon offre une valeur cachée croit aussi M. MacLeod. Le détaillant possède 4 millions des 13 millions de pieds carrés de son réseau de magasins et de distribution.
Il estime la valeur totale de ce portefeuille à 700-800M$, par rapport à leur valeur comptable de 309M$.
À son avis, le scénario le plus probable de mise en valeur verrait Leon développer les 50 acres adjacents à son siège social de Toronto.
Dans l’intervalle, M. MacLeod relève son cours cible de 17 à 18$ et augmente de 8% ses prévisions de bénéfices pour 2019 et 2020.
Il prévoit désormais une hausse de 8% du bénéfice de 1,24$ en 2019 à 1,34$ en 2020.