Que faire avec les titres de Meubles Léon, Fiera et Enbridge? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Meubles Léon (LNF, 18,37$): un nouveau partisan pour ses 109 ans
Le détaillant centenaire de meubles attire un nouveau partisan d’expérience. Keith Howlett, de Desjardins Marchés des capitaux, amorce en effet le suivi du titre.
Le moment n’est pas fortuit. L’analyste prévoit que Léon profitera de la faillite de Sears Canada et de la reprise en Alberta où le détaillant compte 43 de ses 304 magasins.
Après les résultats records en 2017, la société entrevoit une croissance annuelle de 5 à 8% de son bénéfice d’exploitaion et de son bénéfice par action en 2018 et en 2019.
Léon a relevé son dividende de 20% en 2017 et M. Howlett prévoit qu’il croîtra au rythme des bénéfices à l’avenir.
Après d’importantes dépenses en capital en 2017, notamment dans un nouveau centre de distribution, Léon met l’accent sur les ventes en ligne et les outils numériques pour séduire les milléniaux, les clients urbains et les immigrants.
«Presque cinq ans après avoir avalé The Brick, Léon est un détaillant aguerri qui a su rivaliser des compétiteurs féroces tels que Home Depot, Ikea et Winners/HomeSense », indique l’analyste qui s’attend à ce que la faillite de Sears, la reprise dans l’Ouest et des ventes plus stables d’appareils électroniques lui soient favorables.
Le cours cible d’un an de 21$ de M. Howlett repose sur un multiple de 16 fois le bénéfice de 1,34 $ prévu en 2018.
Fiera Capital (FSZ, 12,98$): le gestionnaire récolte 170M$ pour repartir à la chasse d’acquisitions
Fiera Capital (FSZ, 12,98$): le gestionnaire récolte 170M$ pour repartir à la chasse d’acquisitions
L’ambitieux gestionnaire de fonds fait encore appel au marché des capitaux pour réactiver sa chasse aux acquisitions, après une année plus calme à cet égard.
Fiera récoltera un total de 170 millions de dollars de l’émission de 82,5 M$ d’actions à 13$ chacune et 86,5M$ de celle de débentures convertibles.
Si les capitaux frais et l’accélération prévue des acquisitions plaisent à Gary Ho de Desjardins Marché des capitaux, en réduisant l’endettement, le plus grand nombre d’actions en circulation et la complexité accrue de la structure du capital beaucoup moins.
La dette passera de 3,6 à 2,9 fois le bénéfice d’exploitation.
Par contre, l’émission d’actions dilue d’environ 7% les bénéfices par action, ce qui équivaut à la contribution prévue de l’achat récent de City National Rochdale Emerging Markets Fund, pour 24M$US.
Les émissions successives d’actions par Fiera réduisent aussi l’actionnariat de la Banque Nationale(NA, 63,28$) à moins de 20%, alors qu’il était de 32% il y a quelques années.
Autre souci pour M. Ho, les mandats de gestion que confie la banque à Fiera. Bien que la Banque Nationale ait fait part de son intention de prolonger jusqu’à juin 2022 son entente de gestion avec Fiera, l’analyste se demande si l’actif minimum confié baissera.
Malgré tout, M. Ho réitère sa recommandation d’achat et son cours cible de 16$ parce que Fiera a réussi à faire croître ses revenus de 6 % sans l’effet des acquisitions ces dernières années, que des marges dans la mi-trentaine semblent atteignables à moyen terme et que la gestion de placements alternatifs est un créneau rentable.
Quinze dossiers d’acquisitions seraient à l’étude et l’un d’eux pourrait se conclure rapidement. Fiera indique aussi qu’elle sera plus exigeante concernant la contribution aux profits de ses achats.
Pour atteindre son objectif de 200G$ d’actif en 2020, Fiera doit hausser la cadence, surtout que le gestionnaire a souffert de retraits 2,4G$ au troisième trimestre. Relisez Fiera dans une course contre la montre
Enbridge (ENB, 49,42$): Moody’s ne donne pas le bénéfice du doute à l’exploitant de pipelines
Enbridge (ENB, 49,42$): Moody’s ne donne pas le bénéfice du doute à l’exploitant de pipelines
Contrairement aux autres agences d’évaluation de crédit, Moody’s doute que le nouveau plan stratégique d’Enbridge renforce son profil financier comme l’exploitant de pipelines l’affirme.
L’agence réduit donc la cote de crédit de 20 milliards de dollars de titres de dettes en circulation de la société de Calgary.
Bien que cette décision puisse peser sur le titre à court terme, Robert Catellier, de CIBC Marchés mondiaux, croit que l’effet devrait s’avérer de courte durée puisque Moody’s est la seule agence à avoir agi ainsi.
«Moody’s estime que le nouveau plan stratégique est insuffisant pour améliorer le profil financier rapidement. Et pour la première fois de mémoire d’homme, Moody’s cite la difficulté récente de la société à bien exécuter ses projets, incluant le remplacement de la Ligne 3», rapporte l’analyste.
M. Catellier reconnaît que l’exécution du nouveau plan comporte des risques, incluant le besoin d’émettre encore 3,5 milliards de dollars de titres hybrides pour le financer.
En revanche, l’analyste croit qu’au minimum le plan de mach d’Enbridge a le mérite de simplifier l’énorme complexité de sa structure de financement.
À son avis, le cours actuel d’Enbridge reflète surtout les risques, mais pas le potentiel de la Ligne 3.
«La décote pourrait augmenter de 30 points de base les coûts d’emprunt d’Enbridge, soit l’équivalent de 3$ pour la valeur de son action. Pour l’instant, nous conservons nos prévisions», ajoute l’analyste.
Son cours cible de 18 mois de 63$ entrevoit un généreux rebond de 27% pour le tire, dont le dividende procure un rendement de 5,4%.
Relisez le Blogue Aveuglé par le sacro-saint dividende, de Philippe Le Blanc, de Cote 100