Que faire avec les titres de Metro, Shaw et Suncor? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Metro (MRU, 41,51$): les premiers impacts de la hausse du salaire minimum attirent l’attention, mais Jean Coutu offre tout le potentiel
À en juger par le gain de 3,3% de l’action de l’épicier depuis le début de l’année, par rapport au déclin de 1,2% d’Empire/Sobeys/IGA et de 7% de Loblaw, la confiance règne concernant la capacité de Metro à surmonter le bond du salaire minimum en Ontario.
Le deuxième trimestre, attendu le 24 avril, procurera les premiers échos.
Patricia Baker, de Banque Scotia, s’attend à un recul de 14,3% du bénéfice à 0,48$ par action et à un bénéfice d’exploitation stable à 211M$, conforme au consensus des analystes. Metro perd la contribution d’Alimentation Couche-Tard.
Pour un troisième trimestre consécutif, la hausse prévue d’un pourcent des ventes des magasins comparables de l’épicier profitera de l’inflation des aliments, mais la marge brute déclinera de 0,15% à 20% pour un quatrième trimestre parce que Metro ne refile toute la hausse du coût des aliments dans ses prix.
La facture moyenne devrait aussi fléchir, car le deuxième trimestre se compare à des résultats forts un an plus tôt, prévient-elle.
Metro investit aussi dans sa distribution et des outils technologiques. La marge d’exploitation déclinera donc de 0,16% à 7,1%.
Les dépenses générales et administratives augmenteront aussi de 2%, ce qui freinera le levier de rentabilité habituel de Metro, prévoir Mme Baker.
La hausse salariale en mai au Québec ajoutera davantage aux coûts, bien que Metro instaure des mesures pour rehausser son efficacité, indique l’analyste.
Malgré les défis à court terme dans l’alimentation, l’intérêt des investisseurs se tourne vers la capacité de Metro de capter les synergies de l’intégration de Jean Coutu et de tirer le plein potentiel de cet achat majeur, conclut Mme Baker.
L’analyste maintient son cours-cible d’un an de 51$, porteur d’un gain potentiel de 24,6%, et sa recommandation d’achat.
Shaw (SJR.B, 26,37$): les investisseurs sous-estiment le potentiel de Freedom Mobile
Shaw (SJR.B, 26,37$): les investisseurs sous-estiment le potentiel de Freedom Mobile
À mesure que les résultats de Shaw démonteront le potentiel de son service sans-fil Freedom Mobile, son titre devrait être revalorisé, avance Vince Valentini, de TD Valeurs mobilières.
L’analyste réputé pour ses opinions tranchées et à contre-courant, estime que le rattrapage des autres analystes à son point de vue pourrait ajouter plus de 5$ au cours de l’action de Shaw, au fil du temps.
M. Valentini accorde en effet une valeur de 5,7 milliards de dollars à Freedom Mobile comparativement à des estimés moyens de 3G$ pour ses collègues.
«Le deuxième trimestre récemment dévoilé est le premier de plusieurs qui démontrera une accélération de la croissance du nombre d’abonnés et des revenus mensuels par abonné sans-fil», écrit M. Valentini qui compare le potentiel de Freedom Mobile à celui du service sans-fil de Québecor en 2014.
Shaw prévoit une croissance de 5% de son bénéfice d’exploitation en 2018 à 2,1G$, alors que les analystes s’en tiennent à des prévisions de croissance de 3%, précise M. Valentini.
Freedom Mobile devrait faire croître le nombre de ses abonnés de 239000 abonnés en 2018 à 260000 en 2019 et à plus de 300000 après 2021.
Après un départ canon qui a vu Shaw offrir des promotions sans-fil alléchantes, M. Valentini s’attend à ce que le câblodistributeur modère ses ardeurs afin d’éviter une riposte de ses rivaux et de limiter ses propres dépenses en capital.
M. Valentini réitère son cours cible de 34$, qui offre un potentiel de 33% pour son titre favori.
Suncor (SU, 47,53$): de plus en plus de fonds à distribuer aux actionnaires
Suncor (SU, 47,53$): de plus en plus de fonds à distribuer aux actionnaires
La pétrolière intégrée, souvent considérée première de classe dans une industrie mal aimée, arrive à un point d’inflexion important, croit Randy Ollenberger de BMO Marchés des capitaux.
Ses dépenses en capital diminuent au moment où la production de Syncrude, Fort Hills et Hebron grimpe, si bien que la société aura de plus en plus de capital excédentaire à distribuer à ses actionnaires, croit l’analyste.
Dès 2018, ses dépenses en capital diminueront de 20% à 4,7 milliards de dollars, tandis que sa production augmentera de 11%, donne-t-il en exemple.
M. Ollenberger prévoit que Suncor cumulera les plus forts flux de trésorerie de son industrie entre 2018 et 2022, après Canadian Natural Resources.
Le surplus de capital prévu de 9,1G$ équivaut à un peu plus de 40% de sa valeur boursière.
Suncor s’échange à un multiple de 7,1 fois le bénéfice d’exploitation prévu en 2019, qui correspond à la médiane de ses semblables nord-américains.
M. Ollenberger soutient que son profil unique mérite une plus-value. Après tout, ses flux de trésorerie lui procurent un rendement financier de 7%.
Son cours-cible d’un an 54$, qui offre un gain potentiel de 17%, repose sur un multiple de 8 fois.