Que faire avec les titres de Metro, Héroux-Devtek et DHX Media? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Metro (MRU, 42,36$): Jean Coutu gonfle surtout les flux de trésorerie et offre le potentiel de ventes croisées
Metro paie un prix “plein et juste” pour Jean Coutu, mais l’épicier devra faire mieux que les synergies préliminaires de 75 millions de dollars prévues sur trois ans pour rentabiliser l’acquisition, indique Irene Nattel, de RBC Marchés des capitaux.
Compte tenu de la rigueur éprouvée de Metro dans la gestion des coûts et le déploiement du capital, l’analyste est confiante que l’épicier y arrivera.
Bien que Jean Coutu gonflera les flux de trésorerie disponibles de Metro de 32%, l’achat n’ajoutera que 3,3% au benefice ajusté pour l’amortissement des actifs intangibles en 2019.
Cela s’explique en partie par le fait que Metro ajoutera 11 % au nombre de ses actions en circulation et qu’elle perdra sa quote-part de 5% des bénéfices d’Alimentation Couche-Tard, en plus d’accroître ses frais d’intérêt.
En conséquence, ses prévisions de bénéfices baissent de 2,89 à 2,83$, pour 2018 et de 3,15 à 3,11$, pour 2019.
Pour maintenir son cours cible de 47$, l’analyste augmente légèrement aussi le multiple d’évaluation qu’elle accorde au titre pour refléter le potentiel de ventes croisées d’aliments chez Jean Coutu et de produits de santé/beauté/bien-être chez Metro, et le fait que les revenus du secteur de la pharmacie passeront de 8% au quart du chiffre d'affaires.
Mme Nattel assume que la transaction se concluera le 17 mars 2018, incluant la vente de ses 32,2 millions d’actions de Couche-Tard, d’une valeur de 1,5 à 1,6 milliard de dollars, après impôts.
Metro voudra éviter de prolonger ce processus qui pèse sur la valeur de Couche-Tard en Bourse, dit-elle.
Elle s’attend par contre à ce que l’épicier continue de racheter ses actions.
Héroux-Devtek (HRX, 13,90$): un achat record, une plateforme élargie en Europe et un nouveau statut auprès d’Airbus
Héroux-Devtek (HRX, 13,90$): un achat record, une plateforme élargie en Europe et un nouveau statut auprès d’Airbus
L’action d’Héroux-Devtek mérite d’être réévaluée à la hausse étant donné l’achat stratégique et parfaitement complémentaire de l’Espagnole, CESA, croit Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux.
Héroux-Devtek se diversifie, agrandit sa plateforme de croissance en Europe, se rapproche de l’avionneur Airbus (qui procure à CESA la moitié de ses revenus) et obtient plus de notoriété mondiale en tant que fournisseur de premier plan aux grands fabricants d’origine de l’industrie aérospatiale.
L’acquisition de 204 millions de dollars rencontre plusieurs des objectifs que le fabricant de trains d’atterrissage s’est fixé.
L’achat de cette filiale d’Airbus lui apporte la fourniture de pièces de rechange et les services d’entretien après-vente qui contribueront des revenus de nature plus récurrente. Ce segment lui procurera 36% de ses revenus, après la transaction.
Plus important encore, CESA fait passer à 42% la part des revenus qui proviennent de produits pour lesquels Héroux-Devtek détient la propriété intellectuelle, ce qui rapproche la société de son objectif de 50%.
Héroux-Devtek obtiendra aussi le savoir-faire de CESA dans les systèmes d’actionnement et hydrauliques qu’elle pourra incorporer dans ses propres trains d’atterrissage.
Bien qu’Héroux-Devtek paie un prix de 12 fois le bénéfice d’exploitation pour CESA par rapport à son propre multiple de 9 fois, la transaction est rentable et permettra à la société de Longueuil d’offrir ses produits à des clients européens, assure M. Poirier.
L’achat de CESA ajoutera 16,5M$ au bénéfice d’exploitation et 0,06$ au bénéfice par action de 2019 et 18,1M$ au bénéfice d’exploitation et 0,09$ au bénéfice par action de 2020, estime l’analyste.
Bien que la dette grimpera à 3,9 fois le bénéfice d’exploitation après la transaction, incluant les prêts gouvernementaux, M. Poirier prévoit que ce ratio baissera à 2 fois, 12 mois après l’acquisition.
M. Poirier recommande de nouveau l’achat du titre et son cours cible passe de 15 à 18$.
DHX Media (DHX, 5,52$): très endetté, le producteur des Teletubbies se met en vente
DHX Media (DHX, 5,52$): très endetté, le producteur des Teletubbies se met en vente
Le producteur d’émissions pour enfants tels que Peanuts, Inspecteur Gadget ou Degrassi, DHX Media, a annoncé un examen stratégique qui pourrait mener à une vente.
Cette annonce survient quatre jours à peine après le dévoilement de résultats décevants au quatrième trimestre qui a vu le bénéfice de 0,04$ par action rater le consensus de 0,14$, malgré le bond 16% des revenus.
Établie à Halifax, DHX se retrouve en difficultés après avoir payé le prix fort pour les droits des personnages Peanuts et Strawberry Shortcake qui ont fait grimper sa dette à 5 fois son bénéfice d’exploitation.
Les contraintes à la propriété de contenu canadien compliquent la vente de DHX à des étrangers, explique Tim Casey, de BMO Marchés des capitaux, tandis que les acquéreurs naturels canadiens tels que Corus par exemple se buteraient aux limites de concentration du Bureau de la concurrence.
L’importante dette rebutera aussi les acquéreurs potentiels, croit aussi M. Casey.
«DHX a peu de temps devant elle, de 18 à 24 mois, pour se redresser», écrit-il, en ajoutant qu’il doute que les investisseurs lui donneront le bénéfice du doute avant de voir des progrès.
Son analyse lui accorde une valeur d’actif nette de 5,30$, inférieure au cours actuel.