Que faire avec les titres de Metro, Couche-Tard et La Baie? Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l'auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
Metro (MRU., 44,13$) : ça ira mieux en 2019
L’année 2019 devrait être plus favorable aux épiciers, dont Metro, croit Keith Howlett, de Desjardins Marché des capitaux. Les «importants» vents de face devraient s’être dissipés d’ici la deuxième moitié de l’exercice 2019 (qui a commencé à la fin septembre).
En 2018, Metro a composé avec une augmentation du salaire minimum en Ontario, la réforme des médicaments au Québec et l’augmentation des coûts de transports. Il note que les synergies liées à l’acquisition de Jean Coutu devraient être plus grandes en 2019. L’inflation alimentaire devrait aussi être plus élevée l’année prochaine, selon l’analyste. «L’espace commercial dans l’industrie n’augmentera que modestement et il n’y a pas encore le signe de l’arrivée d’un nouvel entrant», commente-t-il.
Metro a dévoilé ses résultats du quatrième trimestre hier. L’entreprise a dévoilé un bénéfice par action de 0,63$. C’est en ligne avec les attentes des analystes, mais légèrement inférieure à la prévision de 0,64$ de M. Howlett.
L’analyste souligne que la société a réalisé pour 6,6 M$ en synergie et s’est donné un objectif de synergie de 75 M$ d’ici trois ans. M. Howlett souligne cependant que cet objectif ne tient pas compte des gains qu’amèneraient les ventes croisées, le commerce en ligne et les ventes de ProDoc.
M. Howlett maintient sa prévision d’un bénéfice par action de 2,95$ pour l’exercice 2019. Il dévoile sa prévision pour 2020 à 3,19$.
Desjardins Marché des capitaux émet une recommandation d’achat. La cible de 50$ représente un multiple de 17 fois à la prévision 2019.
Alimentation Couche-Tard (ATD.B., 64,31 $)
Alimentation Couche-Tard s’est donné l’objectif de doubler sa taille d’ici cinq ans, note Irene Nattel, de RBC Marchés des capitaux, qui fait le point sur les perspectives de l’entreprise de Laval.
L’analyste note que l’objectif du détaillant représente une croissance annuelle pondérée de 15% du bénéfice avant intérêt, impôt et amortissement (BAIIA) dans les cinq prochaines années.
Si la société compte toujours faire des acquisitions, Mme Nattel voit d’un œil favorable l’intention de la direction d’aller chercher plus de croissance du côté des activités existantes. Couche-Tard veut que les sources de sa croissance proviennent à moitié des acquisitions et à moitié de la croissance interne. En comparaison, 70% de la croissance passée provenait des acquisitions, rapporte l’analyste.
Mme Nattel laisse ses prévisions inchangées en attendant de voir les résultats en magasins et le rythme de dépenses d’investissement. Elle croit tout de même que Couche-Tard est en bonne posture pour faire mieux que l’industrie grâce à une «bonne exécution» et aux mesures pour augmenter les revenus en magasins.
RBC Marchés des capitaux réitère sa recommandation «surperformance» et sa cible de 80 $.
La Baie (HBC., 8,34$) : bien, mais pas assez
Brian Morrison, de Valeurs mobilières TD, pense que les résultats du troisième trimestre démontreront une amélioration opérationnelle, mais la partie est encore loin d’être gagnée, selon l’analyste, qui émet une recommandation «conserver».
«Nous croyons que La Baie fait la bonne chose en ajustant sa taille et en améliorant la rentabilité de son réseau de détail, commente-t-il. Ceci étant dit, au moment où nous entamons la période de ventes des Fêtes, nous sommes conscients que les vents contraires et la concurrence demeurent intenses.»
Même si M. Morrison anticipe que les choses s’amélioreront au cours de la deuxième moitié de l’année 2018 et en 2019, les progrès seront insuffisants pour permettre à la valeur du portefeuille immobilier de refaire surface, selon lui. Les investisseurs risquent d’attendre une confirmation de redressement jusqu’à la saison des Fêtes 2019.
Les résultats du troisième trimestre sont attendus dans la première semaine de décembre. Valeurs mobilières TD croit que le bénéfice avant impôts, intérêts et amortissement (BAIIA) augmentera de 71,9% à 69 M$. Les marges BAIIA devraient être de 3,3%. Ce serait une amélioration par rapport aux marges de 1,9% à la même période l’an dernier.
Il abaisse sa cible de 12$ à 10,50$.