Que faire avec les titres de Metro, Canadien National et Apple. Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Metro (MRU,40,27$): un havre de qualité cher, dans la tempête
Il est difficile de lever le nez sur une hausse de 24% du bénéfice et de 20% du dividende au premier trimestre.
Le titre est un havre dans la tempête boursière étant donné son long parcours de rendements élevés, son absence du marché albertain et l’impact infime de la réforme des médicaments sur son grossiste et ses pharmacies Brunet.
Ces atouts soutiennent son titre à court terme, comme en témoigne son gain de 4% depuis le début de l’année par rapport au déclin de 5% de l’indice S&P/TSX.
Toutefois, comme d’autres analystes, Vishal Shreedhar, de la Financière Banque, craint que l’épicier ait plus de mal à l’avenir à soutenir son évaluation élevée.
«C’est le seul épicier dont l’évaluation, de 16,1 fois les bénéfices prévus dans un an, est supérieure à sa moyenne des cinq dernières années de 12,9 fois», écrit-il.
Bien que cette évaluation supérieure repose sur la feuille de route exemplaire de l’épicier et sur ses atouts prudents, le titre pourrait éventuellement perdre cette « prime », si les investisseurs migraient vers d’autres titres (lire les aubaines plus « cycliques »).
L’analyste augmente son cours-cible de 41 à 42$, mais ne recommande pas l’achat du titre.
Canadien National (CNR, 71,29$): une bonne gestion dans une conjoncture difficile
Canadien National (CNR, 71,29$): une bonne gestion dans une conjoncture difficile
Le chemin de fer le plus performant démontre encore une fois la force de son mode de fonctionnement avec une hausse 15% à 1,18 $ de ses bénéfices, au quatrième trimestre, malgré un déclin de 8% des wagons transportés.
Sa performance est « louable », dans une conjoncture difficile, bien que ces bénéfices aient bénéficié de la chute du huard, d’une facture d’impôts réduite et d’un ajustement favorable de sa caisse de retraite, dit Fadi Chamoun, de BMO Marchés des capitaux.
Alors que plusieurs de ses collègues jugent le titre encore trop chèrement évalué ou prévoient une détérioration additionnelle de ses perspectives à cause du pétrole, l’analyste de BMO estime que le Canadien National est mieux équipé que d’autres pour faire face au ralentissement.
D’ailleurs, la société a accru son dividende de 20%, même si elle dépensera 20% de ses revenus dans son réseau en 2016, pendant que ses rivaux coupent leur propre programme d’investissements.
Une période de ralentissement est le meilleur moment pour améliorer son infrastructure, affirme la société, parce qu’elle peut le faire plus rapidement et à moindre coût et ainsi gagner en efficacité et offrir de meilleurs services pour faire croître ses revenus.
Pour 2016, le CN prévoit une hausse d’environ 5% de son bénéfice à 4,66 $ par action grâce à des gains de productivité, à la dépréciation du huard, à une hausse des prix de 3% et au rachat de ses actions. Tous ces facteurs devraient compenser pour la baisse prévue des volumes.
« Nos prévisions de bénéfices pour 2016 et 2017 sont de bonne qualité, car ils reflètent déjà un déclin des revenus et reposent une nouvelle baisse des coûts. Si la demande s’améliorait, nos estimés pourraient donc augmenter », explique M. Chamoun.
Son cours-cible de 86$ laisse entrevoir un rendement total de 23%, en incluant le dividende de 2,1%.
Apple (AAPL, 94,53$ US): une fois le choc passé, le titre redevient intéressant
Apple (AAPL, 94,53$ US): une fois le choc passé, le titre redevient intéressant
La première chute des ventes d’unités de l’iPhone, au prochain trimestre, a de quoi frapper l’imagination, mais le modèle d’affaires d’Apple n’est pas brisé pour autant, croient plusieurs analystes.
Premièrement, sans l’effet des changes de 5 milliards de dollars américains, les revenus d’Apple auraient crû de 8% au premier trimestre qu’elle vient de dévoiler au lieu d’augmenter de 2%, précise Tim Long, de Marchés des capitaux BMO.
De plus, le quatrième trimestre souffre mal la comparaison des résultats d’un an plus tôt, puisque les ventes avaient alors explosé de 40% en raison du lancement de nouveaux appareils en Chine.
Et ce n’est pas la disette en Chine non plus où ses revenus ont crû de 14% au quatrième trimestre, malgré le taux de change défavorable et la perte de l’effet de lancement des nouveaux appareils dans ce marché, un an plus tôt.
De plus, les prix de vente des appareils se maintiennent, tout comme ses marges brutes de 40% et ses marges d’exploitation de 32%, indique aussi M. Long.
Ce qui plaît le plus à analyste toutefois est la hausse de 25% du nombre de ses utilisateurs depuis un an, à un milliard, ce qui assure à la société une énorme base de clients dans le prochain cycle de renouvellement des combinés, ainsi que des revenus croissants pour ses services iTunes, App Store, iCloud, Apple Music et Appel Play.
Aussi, la société rapporte qu’un nombre record de clients aux combinés intelligents Android migrent sur sa plateforme iOS.
L’écosystème d’Apple peut continuer à produire une croissance annuelle enviable de 5 à 7% des bénéfices au cours des prochaines années, ainsi que des flux de trésorerie annuels de 60 milliards de dollars américains. Tout ça pour un multiple de 9 fois les bénéfices, abstraction faite de son encaisse.
M. Long réduit tout de même son cours cible de 133 à 130 $US, soit 10 fois le bénéfice de 10,25 $US par action projeté pour 2017.