Que faire avec les titres de Metro, Bombardier et Osisko? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Metro (MRU.A, 58, $): un repli de 9 à 12 % possible
L’action de Metro pourrait se replier de 9 à 12 % si l’épicier n’annonce à l’assemblée du 28 janvier une augmentation de sa dette pour retourner de 484 à 630 millions de dollars de capital à ses actionnaires, comme certains le souhaitent.
C’est l’avis de James Durran, de Barclays, qui estime que cette spéculation maintient l’évaluation du titre de l’épicier à 12,3 fois les bénéfices prévus dans 12 mois au lieu de l’habituel 11,3 fois.
L’action de Metro a en effet récupéré tout ce qu’elle avait perdu après le dévoilement de ses résultats décevants du quatrième trimestre.
Si Metro haussait sa dette à 2,5 fois son bénéfice d’exploitation, comparativement à l’actuel ratio de 1,8 fois, l’épicier pourrait contracter une dette additionnelle de 665 millions ou 7 $ par action, calcule M. Durran.
L’analyste ne croit pas que Metro répondra aux attentes des investisseurs en raison de sa culture de prudence et des investissements dont son réseau de magasins et d’entrepôts ont besoin.
L’épicier devra aussi investir pour protéger sa part de marché, puisqu’il ne bénéficiera pas des synergies dont profiteront ses rivaux Loblaw et Empire/Sobeys, avec leur achat respectif de Shoppers Drug Mart/Pharmaprix et Canada Safeway.
« Le scénario le plus probable est une hausse de 12 % du dividende et une augmentation de la taille du rachat d’actions de 7,5 % à 10 % de ses actions », écrit l’analyste.
M. Durran recommande donc de vendre l’action de Metro, qui pourrait baisser de 12 % à 66 $.
« On pourrait même justifier que Metro mérite de s’échanger à un multiple inférieur, soit de 10 fois les bénéfices, compte tenu du degré promotionnel de la concurrence », dit-il.
Bombardier (BBD.B, 4,11$): l’effet du retard du CSeries sur les liquidités divise les analystes
Bombardier (BBD.B, 4,11$): l’effet du retard du CSeries sur les liquidités divise les analystes
Les coûts additionnels du retard de l’entrée en service du CSeries sur les liquidités de l’avionneur divisent les analystes.
Fadi Chamoun, de BMO, estime ces coûts à 200 à 300 millions de dollars, des sommes que Bombardier peut très bien absorber à même des flux de trésorerie.
Surtout que la vente de Flexjet en décembre et le nombre de livraison d’appareils en fin d’année ont gonflé ses réserves au quatrième trimestre ajoute-t-il.
« En l’absence d’une récession, Bombardier peut absorber les coûts du retard du CSeries sans avoir recours à d’autres sources de financement », écrit l’analyste qui maintient son cours-cible de 6 $, soit 10 fois le bénéfice de 0,57 $ US par action qu’il prévoit en 2015.
Son collègue Cameron Doersken, de la Financière Banque Nationale est moins confiant. Il réduit son cours-cible de 5 à 4,75 $ et recommande aux investisseurs d’attendre les résultats annuels le 13 février, avant d’envisager l’achat du titre de nouveau.
M. Doersken s’attend en effet à ce que Bombardier réduise alors ses objectifs de marges pour ses divisions aéronautique et de transport, pour 2014.
« Il y a aussi un risque que l’entreprise dévoile de moins bons flux de trésorerie annuels que prévu pour 2013, ce qui raviverait les craintes concernant ses liquidités », ajoute-t-il.
M. Doersken prévoit des flux de trésorerie excédentaires d’un milliard de dollars américains, au quatrième trimestre, et une encaisse de 3,5 G$ US, en fin d’année.
« Avec de meilleurs flux prévus en 2014 et un accès à du crédit de 1,4 G$ US, Bombardier ne devrait pas connaître une crise de liquidités en 2014, même avec le retard du CSeries », précise-t-il.
Osisko (OSK, 6,47$): un analyste cible 7,75 $
Osisko (OSK, 6,47$): un analyste cible 7,75 $
Anita Soni, de Credit Suisse, augmente de 6,50 à 7,75 $ son cours-cible sur Osisko après la meilleure performance que prévu de la mine Malartic, au quatrième trimestre.
La teneur de l’or extrait a été supérieure aux attentes. Le volume de minerai traité a été inférieur aux prévisions, mais il est surtout attribuable à un arrêt temporaire de six jours de l’usine de traitement.
Osisko a aussi augmenté de 4 % la production prévue de la mine en 2014 et en 2015, tout en réduisant de 9 % ses estimés de coûts.
Osisko devrait être ré-évaluée à la hausse à mesure que les progrès d’exploitation à la mine Malartic gonflent sa valeur d’actif nette, affirme l’analyste.
« Les investisseurs ont un bien meilleur accès au levier d’exploitation de Malartic avec leur actions d’Osisko qu’ils ne l’auraient à l’intérieur d’un producteur plus imposant (tel que le prétendant Goldcorp) », écrit Mme Soni.
L’offre actuelle de Goldcorp est de 20 % inférieure à la valeur attribuée à Osisko, dit-elle.
Ses collègues sont plus prudents. Rahul Paul, de Canaccord Genuity, doute qu’un nouveau prétendant puisse offrir beaucoup plus que Goldcorp et craint qu’un rejet catégorique de son offre fasse fuir les arbitragistes et provoque une rechute de l’action d’Osisko.
Il recommande de conserver les actions, avec un cours-cible de 6,50 $.
Michael Parkin, de Marchés des capitaux Desjardins, ne recommande plus l’achat d’Osisko parce que le potentiel d’appréciation est limité, même s’il croit que Goldcorp devra majorer son offre pour qu’elle ait une chance de réussir.