Que faire avec les titres de Metro, BCE et General Electric. Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Metro (MRU, 40,36$): l’épicier s’en tire bien malgré la désinflation des aliments
Encore une fois, l’efficace épicier s’en tire bien, au premier trimestre.
Malgré le recul de 1% de son panier alimentaire et une modération de la croissance des ventes comparables de 2,8% à 0,7%, Metro a réussi à produire un bénéfice de 0,58$ par action conforme au consensus et 3,8% de mieux d'un an plus tôt.
L’amélioration de 0,25% de la marge brute et de 0,20% de la marge d’exploitation témoigne avec force de la qualité de la gestion interne chez Metro, note Keith Howlett, de Desjardins Marché des capitaux.
Surtout que, depuis un an, Metro a fermé des épiceries conventionnelles et a ouvert des épiceries à rabais, ce qui a perturbé les ventes et a entrainé des coûts.
L’épicier a aussi majoré son dividende de 16% à 0,65$, comme prévu.
Malgré ce portrait rassurant, l’analyste continue d’associer une cote de risque plus élevée que la moyenne à sa recommandation d’achat. Son cours cible reste à 46$ et offre un gain potentiel de 14%.
«Les investisseurs resteront sur leurs gardes tant que la baisse des prix des aliments pèsera sur la croissance des ventes comparables», dit-il.
L’action de Metro a d’ailleurs perdu 1,6% de sa valeur depuis un an, diminuant son multiple d’évaluation à 15 fois les bénéfices prévus dans un an.
Au deuxième semestre de l’année, l’effet de la désinflation s’atténuera puisque les ventes gonflées par l’inflation de 2015 disparaîtront alors de la comparaison, explique-t-il.
«L’épicier a maintes fois démontré sa capacité à manœuvrer dans une conjoncture moins favorable», ajoute M. Howlett.
La menace d’une guerre de prix de la part de Sobeys/IGA et de Loblaw, en Ontario et au Québec, n’est pas complètement écartée non plus.
BCE (BCE, 58,69$): hausse prévue de 5% du bénéfice et du dividende, le 2 février
BCE (BCE, 58,69$): hausse prévue de 5% du bénéfice et du dividende, le 2 février
Le plus gros fournisseur de services de télécommunications au pays dévoilera une hausse modeste de 1,6% de ses revenus, de 5% de son bénéfice (à 0,75$ par action) et de 2,6% des flux de trésorerie libres (à 939M$), au quatrième trimestre, prévoit Adam Shine, de la Financière Banque Nationale.
La croissance des abonnés sans fil, des revenus du service internet et des médias compensent pour le recul des revenus du service sur-fil.
Les forfaits de Rogers et de Vidéotron font une chaude lutte à son service de télé Fibe, dit-il.
M. Shine prévoit toute de même une augmentation de 26000 abonnés au service internet, 33% de moins qu’un an plus tôt, ainsi que 7000 nouveaux abonnés au service Fibe, soit 81% de moins qu’un an plus tôt.
Les revenus mensuels moyens par abonné sans-fil devraient poursuivre leur progression et augmenter de 3,8% à 66,09$.
Le bénéfice de cette division devrait croître de 5% malgré une légère hausse du taux de désabonnement et du coût d’acquisition des clients.
M. Shine s’attend à l’ajout de 103 000 abonnés au service sans-fil post-payé, soit 13% de plus qu’un an plus tôt.
La société dirigée par Georges Cope devrait aussi majorer son dividende de 5%, comme elle l’avait promis.
L’analyste ne touche pas à son cours cible de 60$, qui repose déjà sur un multiple de 8,3 fois le bénéfice d’exploitation de 2018.
M. Shine prévoit pour le titre un rendement similaire à celui de son secteur.
Le potentiel de gain de 2% pour l’action et le rendement de dividende de 4,6% procureront donc un rendement total de 6,7%, projette-t-il.
General Electric (GE, 29,75$US): les revenus déçoivent, mais la relance offre encore un potentiel
General Electric (GE, 29,95$US): les revenus déçoivent, mais la relance offre encore un potentiel
Les résultats décevants de General Electric montrent à quel point il est difficile de redonner de l’élan à un si gros géant industriel de 271 milliards de dollars américains.
Des délais dans la livraison de produits de génération d’électricité et une division énergétique encore affaiblie par la chute du cours du pétrole ont entraîné un recul de 1% des revenus, au quatrième trimestre.
Le bénéfice de 0,46$US par action a été conforme aux prévisions.
La société a raté les prévisions de revenus des analystes au cours de 10 des 13 derniers trimestres.
Toutefois, le géant a maintenu ses objectifs pour 2017, ce qui suggère que l’impact de sa transformation se fera davantage sentir au deuxième semestre de 2017, fait valoir Deane Dray, de RBC Marchés des capitaux.
D’ailleurs, les commandes pour sa division de l’énergie ont augmenté pour la première fois en deux ans.
Plus important encore, General Electric a atteint ses objectifs annuels de flux de trésorerie excédentaires de 32 milliards de dollars américains grâce à une baisse record de 5,2G$US du fonds de roulement et des ventes d’actif.
M. Dray continue de croire au potentiel de réévaluation du titre à mesure que ses marges s’amélioreront et que la relance donnera des résultats.
Il rappelle que GE n’a pas encore tiré le plein potentiel des acquisitions d’Alstom et de Baker Hughes.
En 2017, la société qui a déménagé ses pénates à Boston versera des dividendes de 8G$US et rachètera de 11 à 13G$US de ses actions.
«À court terme toutefois, les investisseurs accordent peu de valeur aux doyens industriels, car ils préfèrent les plus petits acteurs qui réagiront davantage en Bourse au regain économique promis par le nouveau gouvernement», explique l’analyste.
Dix trimestres de revenus déjà dans le carnet de commandes et une évaluation attrayante de 18,8 fois le bénéfice prévu en 2017 pourraient toutefois séduire les investisseurs à nouveau une fois que l’effet des promesses de l’administration Trump s’estompera.
GE exporte 85% de ses turbines et de ses moteurs d’avions. La société s’estime donc en partie à l’abri d’éventuels ajustements aux impôts des entreprises à la frontière que veut imposer le gouvernement.
M. Dray établit son cours cible à 37$US, soit 24% de plus que son cours actuel.