Que faire avec les titres de Magna, d’Air Canada et de Groupe Jean Coutu? Voici quelques recommandations d’analystes qui pourraient influencer les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
Magna (NY., MGA, 33,67 $US): une accumulation de vents contraires
Peter Sklar, de BMO Marchés des capitaux, change son fusil d’épaule. L’analyste pensait que les actions du secteur industriel méritaient des multiples plus élevés. Le contexte économique lui a donné tort, croit-il.
Pour cette raison, M. Sklar décote le fabricant ontarien de pièces automobiles. Sa recommandation passe de «surperformance» à «performance de marché». Sa cible sur l’action cotée à New York est abaissée de 50 $US à 36 $US.
L’analyste identifie trois facteurs qui expliquent sa décision. D’abord, les données économiques laissent croire que les ventes automobiles stagneront aux États-Unis. Ensuite, M. Sklar constate que le marché hésite à accorder une meilleure évaluation aux fournisseurs industriels qui ne sont pas concentrés dans les nouvelles technologies comme les voitures électriques ou les voitures sans conducteur. Finalement, l’incertitude entourant le Brexit au cours des prochaines années va ébranler la confiance des consommateurs, ce qui nuira aux ventes de voitures.
Air Canada (Tor., AC, 8,30$): ça va mieux que vous le pensez
Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale, se veut rassurant au sujet d’Air Canada. Les inquiétudes sur le plan de croissance internationale sont surfaites, selon lui.
Air Canada devrait offrir 11,4% plus de sièges sur les vols internationaux cet été. C’est ambitieux et les investisseurs s’en inquiètent, reconnaît l’analyste. Celui-ci souligne toutefois que cette croissance provient de nouveaux trajets. La progression vient aussi d’une densification sur les appareils et d’une augmentation des vols de Rouge, son enseigne à prix réduit. M. Doerksen considère que ces projets sont relativement peu coûteux et peu risqués.
En contrepartie, la progression du nombre de sièges sur les vols domestiques, à 4,2%, lui apparaît raisonnable. Le nombre de sièges sur les vols entre le Canada et les États-Unis sont en hausse de 18,1%, mais cela s’inscrit dans une stratégie qui a eu du succès par le passé.
Pour ce qui concerne l’actualité brûlante, l’impact du Brexit sur le transporteur canadien sera surtout lié à la variation des devises. Une dépréciation du dollar canadien, de l’euro et de la livre sterling aura probablement un impact négatif sur Air Canada, estime-t-il. Les voyages d’affaires vers Londres pourraient aussi diminuer si des entreprises déplacent leurs activités ailleurs dans l’Union européenne. Néanmoins, Air Canada sera en mesure d’ajuster son offre et suivre la migration des entreprises.
Dans ce contexte, l’analyste abaisse légèrement sa cible de 13,50$ à 13$. Il réitère toutefois sa recommandation «surperformance».
Groupe Jean Coutu (Tor., PJC.A., 19,45$): les prévisions du deuxième trimestre
Dans l’attente des résultats de Groupe Jean Coutu dévoilés le 5 juillet prochain, Vishal Shreedhar, de la Financière Banque Nationale, dit anticiper un bénéfice par action de 0,29$. Cela représente un gain de 7,4% par rapport au 0,27$ enregistré à la même période l’an dernier.
L’analyste croit que les ventes comparables augmenteront de 0,4%, comparativement à 3,8% à la même période l’an dernier. Les ventes comparables sont une donnée clé pour mesurer la croissance interne d’un détaillant.
M. Shreedhar constate que la société n’a pas racheté de ses actions au cours du premier trimestre. «Nous croyons que le prix plus élevé du titre et l’incertitude liée à la réforme du prix des médicaments génériques décourageront Jean Coutu de faire d’autres achats», écrit-il dans sa note.
L’analyste prévient ses clients que les dispositions de la réforme de médicament générique au Québec restent toujours à clarifier.
M. Shreedhar maintient une recommandation «performance de secteur» et une cible de 21$.