Que faire avec les titres de Loblaw, Transat et Deere? Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l'auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
Loblaw (Tor., L, 68,12$): encore les génériques dans les pattes
Lorsque Loblaw a complété l’acquisition de Shoppers Drug Mart (Pharmaprix au Québec) en 2014, Keith Howlett, de Desjardins Marché des capitaux, se demandaient si la forte rentabilité des médicaments génériques était soutenable. Trois ans plus tard, «il s’agit toujours d’un enjeu», constate-t-il.
Le désir de réduire la facture des médicaments génériques est présent au Canada et un large éventail de scénarios est possible. L’analyste doit encore analyser les termes précis de l’entente avec le gouvernement du Québec. Après, il faudra voir dans quelle mesure les autres provinces voudront l’imiter. «Si jamais les assureurs privés décidaient de rejoindre la partie, le vent de face pourrait doubler en intensité», s’inquiète-t-il.
Sur le front des produits de consommation, Loblaw s’en tire bien, ajoute M. Howlett. L’épicier devrait être en mesure de fusionner ses programmes de fidélité en 2018 ou 2019. Cela pourrait être accompagné d’une forte expansion de la division financière.
Sa prévision pour le bénéfice par action est de 4,43$ en 2017 et de 4,45$ en 2018.
Il renouvelle une recommandation d’achat avec un risque supérieur à la moyenne et une cible de 81$.
Transat (Tor., TRZ, 8,45$): un bel été pour le voyagiste
Ce fut un bel été pour le voyagiste montréalais, affirme Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale. Même s’il reste des vents contraires à long terme, il pense que les résultats du troisième trimestre dépasseront les attentes et que cela donnera un élan au titre.
La direction s’attendait à une stagnation au troisième trimestre. Elle pense maintenant que les revenus progresseront fortement dans les voyages transatlantiques et vers les destinations ensoleillées. Les coûts d’exploitation sont également bien maîtrisés. «Clairement», les revenus seront meilleurs que prévu.
Au troisième trimestre, il anticipait un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 18 M$. Il prévoit désormais 46 M$.
Par contre, les choses s’annoncent moins reluisantes l’hiver prochain, prévient M. Doerksen. L’offre dans l’industrie devrait progresser de 4,9% cet hiver, ce qui laisse voir un autre marché très concurrentiel.
Il émet une recommandation «surperformance». Il bonifie sa cible de 8,50$ à 12$.
Deere (NY., DE, 116,52 $US): préparez-vous pour une déception
Les attentes élevées font en sorte que les actionnaires pourraient être déçus lorsque l’équipementier agricole dévoilera ses prévisions en novembre, prévient Joel Tiss, de BMO Marchés des capitaux. Ceci étant dit, il croit que la direction a fait les bons gestes et que Deere est maintenant une tout autre compagnie.
Les marchés n’ont jamais été aussi optimistes depuis le sommet des ventes d’équipements agricoles en 2013. Pourtant, le consensus semble déjà croire que l’année 2018 sera une autre année stagnante.
La direction s’est toutefois adaptée au nouveau contexte macro-économique au moment où les faibles prix des grains grugent les revenus des agriculteurs, qui investissent moins en équipement. La production de Deere est maintenant mieux corrélée avec la demande. Elle parvient même à produire légèrement sous la demande, ce qui lui permet d’augmenter ses prix de 1% à 2% par année. L’analyste est aussi impressionné par la génération de trésorerie et l’allocation du capital.
Pour l’instant, M. Tiss ne change pas ses prévisions pour prendre en compte l’acquisition de Wirtgen. Il précise qu’il croit que ses prévisions monteront plus tard.
Il renouvelle une recommandation «surperformance» et une cible de 150 $US.