Que faire avec les titres de Banque Nationale, Dollarama et Couche-Tard? (Re)voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l'auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
Banque Nationale (NA, 60,45$): une agréable surprise, à première vue
La Banque Nationale fait bande à part en dévoilant un trimestre supérieur aux attentes. Tous les segments d’affaires ont contribué à la performance, indique Scott Chan, de Canaccord Genuity, dans une note préliminaire.
Le bénéfice a augmenté de 9% à 1,66$ par action et a surpassé le consensus de 1,62$,précise l’analyste.
Les revenus ont été meilleurs que prévus tandis que les dépenses ont été conformes aux attentes.
Les activités bancaires traditionnelles ont accru leurs revenus de 5% alors que les dépenses autres que d’intérêts ont augmenté de 2%.
La bonne conjoncture au Québec profite à la banque, dit-il. Le crédit aux particuliers a augmenté de 4%, le crédit aux entreprises de 7%.
Les provisions pour pertes sur prêts sont stables à 0,26 points de pourcentage, par rapport au trimestre précédent même si l’encours total des provisions augmente de 13,2%.
Les provisions pour pertes sur prêts non performants ont même baissé légèrement d’un trimestre à l’autre, indique M. Chan.
La banque a aussi bénéficié d’un taux d’imposition plus favorable et d’une révision actuarielle qui ont toutes deux ajouté aux profits.
L’institution a généré de bons capitaux en interne, qui ont compensé pour l’effet négatif des taux d’intérêt anémiques sur la solvabilité de sa caisse de retraite. La vente des actions du gestionnaire de fonds Fiera Capital (FSZ, 9,84$) a aussi contribué à la hausse de 0,20 points de pourcentage du ratio des fonds propres à 11,7%.
La division des marchés financiers a renoué avec la croissance, avec une hausse de 2% des bénéfices. Il semble que la banque ait bénéficié de la demande pour ses produits structurés et dérivés notamment ceux qui visent à se protéger des fluctuations des taux.
À l’international, la banque cambodgienne ABA s’est encore une fois démarquée: ses dépôts ont explosé de 83% tandis que ses revenus ont bondi de 68%.
Cette performance a fait croître les bénéfices de la division internationale et de financement spécialisé aux États-Unis de 28%.
Avant la téléconférence trimestrielle, M. Chan maintient son cours cible de 64$ et sa recommandation «conserver».
Dollarama (DOL, 50,74 $) : une stratégie qui fonctionne bien
Dollarama (DOL, 50,74 $) : une stratégie qui fonctionne bien
La stratégie visant à limiter les hausses de prix de ses produits semble très bien fonctionner, et les résultats du deuxième trimestre que le détaillant à petits prix divulguera le 12 septembre devraient le confirmer, explique Patricia Baker, analyste chez Scotia Capital.
Les tendances observées au cours des derniers trimestres, soit un chiffre de ventes élevé accompagné d’une baisse des coûts, devraient s’être maintenues lors de ce deuxième trimestre de son année financière 2020. L’analyste prévoit des bénéfices par action de 0,47$, soit une hausse de 9,3% comparativement à l’année précédente.
Elle souligne que la position dominante de Dollarama sur le marché canadien et sa capacité d’augmenter son nombre de magasins sont ses principaux atouts pour assurer une offre de valeur aux consommateurs. De plus, sa stratégie de limiter la hausse des prix de ses produits dans le contexte inflationniste actuel cadre bien avec cet objectif, selon elle.
Le cours de l’action de Dollarama s’est apprécié d’environ 18% depuis trois mois comparativement à 5% pour son groupe de référence, et d’environ 65% depuis le creux de décembre, note l’analyste.
Pour elle, cela signifie que les investisseurs ont définitivement adopté une vue à plus long terme, et qu’ils apprécient la stratégie et le profil de croissance du détaillant.
De plus, Dollarama offre deux plateformes de croissance, soit la récente acquisition de Dollar City, son partenaire d’Amérique latine, ainsi que la poursuite de l’objectif d’ouvrir 60 à 70 nouveaux magasins par année, souligne l’analyste dont la recommandation est de «surperformance» et le cours cible de 52,50$.
Alimentation Couche-Tard (ATD.B, 79,24$): L’analyste de Desjardins émet une recommandation d’achat
Alimentation Couche-Tard (ATD.B, 79,24$): L’analyste de Desjardins émet une recommandation d’achat
À la suite du recul du titre au cours des deux derniers mois, plus spécifiquement lors des cinq séances de la semaine dernière, et compte tenu des perspectives de croissance à long terme, Keith Howlett, analyste chez Desjardins, émet une recommandation d’achat, et il hausse légèrement son cours cible de 87$ à 88$. Le cours de l’action de Couche-Tard a cédé plus de 10% depuis deux mois.
L’analyste réduit néanmoins sa prévision de bénéfices ajustés par action de 1,05$US à 0,95$US pour le premier trimestre de l’année financière 2020 de Couche-Tard. Les résultats seront divulgués le 4 septembre.
S’il abaisse ses prévisions de bénéfices, c’est pour tenir compte des marges sur l’essence qui étaient plus faibles au Canada et en Europe durant le trimestre, ainsi que de la mauvaise température durant le printemps et de la faiblesse des devises sur ces marchés.
Les résultats du premier trimestre démontreront une bonne performance aux États-Unis. Mais celle-ci sera en partie annihilée par des performances moins enviables au Canada et en Europe, selon l’analyste.
À plus long terme, l’analyste prévoit que la croissance interne de la compagnie se poursuivra, et qu’elle pourrait réaliser d’autres acquisitions.
Par ailleurs, le marché pour les acquisitions est devenu plus concurrentiel avec l’arrivée de nouveaux joueurs, dont entre autres EG Group, qui s’active aux États-Unis ainsi qu’en Allemagne et en Australie, des marchés auxquels Couche-Tard s’intéresse, note l’analyste.
Toutefois, l’entreprise québécoise s’est toujours montrée patiente et disciplinée dans ses processus d’acquisitions depuis 40 ans. Et ce, en plus d’avoir démontré une habilité peu commune à opérer des chaines de dépanneurs et de distributeurs d’essence, un des secteurs les plus exigeants de l’industrie du commerce au détail, conclut l’analyste.