Que faire avec les titres de Dollarama, Couche-Tard et Bombardier? (Re)voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l'auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
Dollarama (DOL, 33,88$): baisse de cible
Marchés mondiaux CIBC renouvelle une recommandation «neutre» et abaisse sa cible.
Mark Petrie dit avoir récemment mis à jour son coup de sonde sur les prix de Dollarama et Walmart.
Il conclut que, depuis août, Walmart a en moyenne augmenté ses prix de 2,2% alors que Dollarama les a abaissés de 0,6%. Sur les 112 items analysés, l'escompte de prix de Dollarama par rapport à son concurrent est passé de 26% à 28%.
L'analyste estime que des prix plus élevés chez Walmart pourraient potentiellement permettre à Dollarama d'augmenter ses prix dans les prochains trimestres. Il croit cependant que dans un contexte de ralentissement d'achalandage, la société hésitera et optera plutôt pour une approche prudente afin de continuer à signaler de la valeur au consommateur. En conséquence, la baisse de prix observée pourrait peser sur sa marge bénéficiaire.
M. Petrie maintient ses prévisions de bénéfices 2019 et 2020 respectivement à 1,71$ et 1,92$ par action.
Il abaisse toutefois le multiple qu'il accole pour sa cible de 24 à 21.
La cible passe de 46$ à 40$.
Alimentation Couche-Tard (ATD.B., 64,31 $)
Alimentation Couche-Tard (ATD.B., 64,31 $)
Alimentation Couche-Tard s’est donné l’objectif de doubler sa taille d’ici cinq ans, note Irene Nattel, de RBC Marchés des capitaux, qui fait le point sur les perspectives de l’entreprise de Laval.
L’analyste note que l’objectif du détaillant représente une croissance annuelle pondérée de 15% du bénéfice avant intérêt, impôt et amortissement (BAIIA) dans les cinq prochaines années.
Si la société compte toujours faire des acquisitions, Mme Nattel voit d’un œil favorable l’intention de la direction d’aller chercher plus de croissance du côté des activités existantes. Couche-Tard veut que les sources de sa croissance proviennent à moitié des acquisitions et à moitié de la croissance interne. En comparaison, 70% de la croissance passée provenait des acquisitions, rapporte l’analyste.
Mme Nattel laisse ses prévisions inchangées en attendant de voir les résultats en magasins et le rythme de dépenses d’investissement. Elle croit tout de même que Couche-Tard est en bonne posture pour faire mieux que l’industrie grâce à une «bonne exécution» et aux mesures pour augmenter les revenus en magasins.
RBC Marchés des capitaux réitère sa recommandation «surperformance» et sa cible de 80 $.
Bombardier (BBD.B, 2,01$): rencontre satisfaisante avec les dirigeants, en pleine tempête
Bombardier (BBD.B, 2,01$): rencontre satisfaisante avec les dirigeants, en pleine tempête
Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux, se dit satisfait d’une rencontre institutionnelle avec le pdg et le chef de la direction financière de Bombardier qui ont abordé huit aspects des perspectives de la société, en pleine crise de confiance.
Les dirigeants ont expliqué la séquence des livraisons chez Bombardier Transport qui explique le manque à gagner des flux de trésorerie libres de 900 millions à un milliard de dollars américains en 2018 et 2019. Cette mauvaise surprise est à l'origine de la rechute de 63% de l'action.
Bombardier se dit à l’aise avec le haut de la fourchette de zéro à 250M$US, mais juge plus prudent de prévoir des flux qui oscillent entre un déficit de 250M$US et des flux excédentaires de 250M$US parce que la fabrication des trains s’accélère.
M. Poirier juge que les objectifs de livraison de Bombardier Transport sont «aggressifs», mais il a confiance qu’une marge de 9% soit atteignable en 2020 pour cette filiale.
Bombardier a l’option de racheter la part de 27% de la Caisse de dépôt dans Bombardier Transport à partir de février 2019, une transaction estimée à 2,2G$US , mais il est peu probable qu’elle en soit capable étant donné la détérioration rapide des marchés financiers, croit désormais M. Poirier.
L’analyste note qu’une dette qui échoit en 2025 a vu son rendement à l’échéance exploser à 10,3%, pendant la récente chute des marchés, par rapport au rendement de 6,5% qui prévalait en septembre 2018.
Le renouvellement d’une dette en mars 2020 inquiète aussi les investisseurs, mais M. Poirier croit qu’un meilleur profil financier et opérationnel dans 12 mois lui permettra d’émettre des obligations à un rendement adéquat.
La suppression de 5000 postes vise à optimiser les revenus par employé maintenant que la mise au point des nouveaux jets d’affaires Global est terminée. La rationalisation devrait compenser pour la perte de la contribution aux bénéfices des activités vendues de formation BBA et des appareils Q400 dans les perspectives fournies pour 2020.
«Ces ventes indiquent que Bombardier met l’accent sur le rendement sur l’investissement et ses flux de trésorerie libres», dit-il.
Quant aux avions régionaux CRJ, Bombardier répète qu’elle aimerait conserver le programme, mais que les commandes sont insuffisantes pour en assurer la rentabilité. Les dirigeants viennent d’ailleurs de rencontrer plusieurs clients pour les rassurer.
L’enquête de l’Autorité des marchés financiers (AMF) à l’égard de la vente automatique d’actions par les dirigeants juste avant les mauvaises nouvelles du troisième trimestre prendra des mois et pourrait entraîner des amendes, explique M. Poirier.
L’analyste croit que Bombardier pourra naviguer à travers tous ces défis, incluant le renouvellement de ses dettes, parce que son exploitation interne s’améliore. Il concède que son action restera punie tant que les investisseurs ne reprendront pas confiance.
M. Poirier répète que le titre est sous-évalué de Bombardier en fonction de repères opérationnels et de la valeur de chacune de ses divisions.
La filiale des aérostructures par exemple vise des revenus de 2,25G$US en 2020 et devrait obtenir des contrats d’Airbus.
Le cours actuel n’accorde aucune valeur au programme des appareils Airbus220 (CSeries) alors que sa valeur était estimée à 4G$US au moment de la transaction avec Airbus.
Bombardier détient 31% de ce partenariat. Airbus a indiqué que vingt transporteurs aériens pourraient commander des appareils.
M. Poirier réitère son cours-cible de 5$, soit 14 fois le bénéfice projeté en 2020.