Que faires avec le titre de la Banque Laurentienne? Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l'auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
Banque Laurentienne (LB., 56$) : ça pourrait être pire
L’ampleur du problème des irrégularités dans les prêts hypothécaires octroyés pourrait être encore plus problématique que ce qui a été annoncé, craint Darko Mihelic, de RBC Marchés des capitaux. Tant que ce nuage ne sera pas dissipé, l’enquête interne portera ombrage au plan de transformation de la banque régionale montréalaise, selon lui.
L’institution financière a annoncé qu’elle devrait racheter pour l’équivalent de 180 M$ de prêts hypothécaires vendus à un tiers. Au total, elle pourrait devoir racheter jusqu’à 304 M$ en prêts. La Laurentienne a dit que ces irrégularités étaient dues à des déclarations fausses faites par des clients. La direction a assuré que ses employés n’étaient pas responsables et a dit que les prêts problématiques avaient une performance semblable à l’ensemble du portefeuille de prêts.
M. Mihelic juge qu’il y a un risque que l’ampleur du problème soit plus importante qu’annoncée. Ce risque demeure élevé, selon lui. Les informations disponibles sont encore limitées. Elles éclipseront le plan de transformation tant que le voile ne sera pas levé. La croissance du portefeuille de prêt, le coût du financement et sa réputation sont tous à risque, ajoute l’analyste.
Au bout du compte, il s’agit d’un événement binaire (deux conclusions possibles), selon M. Mihelic. Si le problème est vite réglé, le titre pourrait s’apprécier, anticipe-t-il. Par contre, les risques cités plus haut pourraient se concrétiser, ce qui serait une mauvaise nouvelle pour les actionnaires.
RBC Marché des capitaux maintient sa recommandation «performance de secteur», mais abaisse sa cible, qui passe de 60$ à 55$.
Banque Laurentienne: un bon trimestre derrière l’irrégularité
Banque Laurentienne: un bon trimestre derrière l’irrégularité
Le problème d’irrégularités de certains prêts hypothécaires vendus à un tiers a éclipsé des résultats plutôt bons, constate Gabriel Dechaine, de la Financière Banque Nationale.
À 64%, le ratio d’efficacité de la Laurentienne n’a «jamais été aussi bon», note l’analyste. Cela veut dire que chaque 1$ de profit coûte 0,64$ à l’institution.
La Laurentienne a ainsi présenté des objectifs plus optimistes. L’institution qui visait un ratio de 68% en 2019 vise désormais 65% en 2020. «Cette cible est non seulement surpassable, mais elle envoie le signal que la banque n’arrêtera pas de se concentrer sur l’efficacité », commente l’analyste.
Les résultats supérieurs aux attentes sont toutefois un peu moins favorables que ce qu’il paraît, nuance M. Dechaine. Un gain exceptionnel de 0,14$ par action explique la surperformance, souligne-t-il.
Il ajoute que la diminution du nombre de succursales a entraîné des retombées positives, dans l’ensemble. L’envers de la médaille a toutefois été une diminution des dépôts, en baisse de 5% par rapport à l’année dernière. Les dépôts ne représentent que 20% du financement de l’institution qui doit trouver des solutions de rechange plus coûteuses, comme les comptes de dépôts chez un courtier.
En ce qui concerne les irrégularités hypothécaires, M. Dechaine note que la taille des prêts problématiques n’est pas «trop grande». «La principale inquiétude est de savoir si les chiffres dévoilés pourront être plus importants lors de prochaine divulgation ».
L’analyste maintient sa recommandation «performance de secteur». Il augmente sa cible de 59$ à 60$.
Banque Laurentienne: une occasion d’achat sur faiblesse
Banque Laurentienne: une occasion d’achat sur faiblesse
Sohrab Movahedi, de BMO Marchés des capitaux, s’inscrit en faux contre l’inquiétude de ses collègues et devient plus optimiste sur l’action. Même si la volatilité sur le titre sera plus élevée, il pense que sa chute de 8% après le dévoilement des résultats et des irrégularités liées à l’octroi de prêts hypothécaires offre une occasion d’achat.
Des risques persistent, admet-il. Il évalue les chances que l’issue de cette histoire se conclut favorablement à un ratio de 2 pour 1. Une conclusion favorable aurait un effet haussier sur l’action, estime-t-il.
Il note que l’action s’échange maintenant à 1,1 fois la valeur de l’entreprise au quatrième trimestre 2017. Ce ratio est de 1 fois lorsqu’on tient compte la prévision de BMO Marchés des capitaux pour l’exercice 2018 (qui se terminera le 31 octobre 2018). Il ajoute que le rendement des capitaux propres se maintient aux alentours de 12%.
Pour l’exercice 2018, il bonifie sa prévision de bénéfice par action, qui passe de 6,10 $ à 6,30$. Il dévoile sa prévision pour 2019 à 6,80$.
M. Movahedi bonifie sa recommandation à «surperformance». Il augmente même sa cible de 57$ à 62$.