Que faire avec les titres de Banque Laurentienne, Banque de Montréal et Kellogg? Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l'auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
Banque Laurentienne (Tor., LB, 55,06$) : des gains d’efficacité à venir
Les résultats de la Banque Laurentienne sont moins bons que ce qu’avait prévu Darko Mihelic, de RBC Marchés des capitaux, mais l’analyste concentre son analyse sur les réductions de coûts à venir.
Au quatrième trimestre (terminé le 31 octobre), la banque régionale montréalaise a dévoilé un bénéfice par action de 1,47$. RBC Marchés des capitaux anticipait plutôt un bénéfice de 1,44$.
La Laurentienne a annoncé plus tôt cet automne qu’elle fusionnerait 50 succursales et qu’elle abolirait 300 emplois. La mesure lui a valu une charge de restructuration de 0,89$ par action au quatrième trimestre.
Une fois la restructuration terminée, l’analyste estime qu’elle permettra à la banque de réduire ses dépenses de 50 M$ ou d’ajouter 1,09$ au bénéfice par action annuel. La banque, pour sa part, ne prévoit pas perdre de revenus en ayant moins de succursales, puisque celles qui seront fusionnées sont situées près l’une de l’autre.
La société devrait donc obtenir un ratio d’efficacité de 66% en 2018, estime M. Mihelic. C’est mieux que l’objectif de la direction qui s’établit à «moins de 68%» en 2019. Le ratio d’efficacité est de 67,4% au quatrième trimestre.
L’analyste maintient sa recommandation « performance de secteur ». Il bonifie toutefois sa cible, qui passe de 52$ à 57 $.
Banque de Montréal (Tor., BMO, 92,06$): une troisième avenue de croissance
Peter Routledge, de la Financière Banque Nationale, devient plus optimiste à l’égard de la Banque de Montréal tandis que la quatrième institution financière en importance aux pays a fait mieux que prévu au Canada, aux États-Unis et dans sa division de marchés des capitaux.
Au quatrième trimestre (terminé le 31 octobre), BMO a dévoilé un bénéfice par action de 2,10$. Le consensus des analystes s’établissait plutôt un bénéfice de 1,86$.
BMO Marché des capitaux a surpassé les attentes de M. Routledge, et de loin, grâce aux activités de conseils. La division a dévoilé un bénéfice net de 396 M$. M. Routledge s’attendait plutôt à 279 M$.
À la lumière de ces résultats, la division pourrait faire partie intégrante des recommandations de M. Routledge. «Elle pourrait représenter bientôt le troisième pilier de notre thèse d’investissement, écrit-il. À cet égard, l’amélioration de cette division aux États-Unis est considérable. »
L’analyste rappelle cependant que les activités de marchés des capitaux sont plus volatiles. Une mise en garde qui vaut pour toutes les institutions financières. Cette volatilité n’est pas «toxique», mais elle apportera plus de soubresauts dans le bénéfice des institutions financières, prévient-il.
Les deux autres « piliers » de la banque sont également une source d’optimisme, selon lui. Par le passé, M. Routledge dit avoir été embêté par la trajectoire divergente que prenait la division «particulier et commercial» des deux côtés de la frontière. Par le passé, les vents contraires semblaient s’intensifier au Canada tandis que les activités américaines étaient sur une bonne lancée. Depuis deux trimestres, les deux divisions affichent de bons résultats.
Malgré cet optimiste, l’action de la banque apparaît «évaluée à son plein potentiel ». Elle affiche une recommandation «performance de secteur». Sa cible passe de 88$ à 92$.
Kellogg (NY., K, 71,97 $US) : trop de vents contraires
Le bol de céréales perd en popularité et les résultats de Kellogg s’en ressentent. Robert Moskow, de Credit Suisse, avait misé sur les mesures prises par la direction pour corriger le tir, mais il préfère maintenant retourner sur les lignes de côtés.
L’analyste fait passer sa recommandation de «surperformance» à «neutre». Il réduit sa cible de 84$ à 77$.
Lorsqu’il a émis sa recommandation d’achat l’an dernier, M. Moskow espérait que la direction soit motivée par «un sentiment d’urgence» pour améliorer ses marges et trouver des manières de réduire ses coûts, raconte-t-il. L’objectif est de s’adapter à un marché en faible croissance, poursuit-il. Cependant, le rythme de croissance continue de «manquer de mordant», selon lui.
Pour cette raison, l’analyste pense que l’action du producteur de céréales devrait suivre son secteur, sans le dépasser. Le bénéfice par action ne devrait progresser que de 6% en 2017. Le titre s’échange à une aubaine de 8% sur ses pairs et une aubaine de 12% sur sa moyenne des cinq dernières années. L’évaluation devrait rester modeste en raison des faibles perspectives de croissance.
De plus, il pense que le marché est trop optimiste en prévoyant que le marché des céréales se stabilisera en 2017. Le bol de céréales perd en popularité. La direction s’est employée à séduire les milléniaux avec des ingrédients « à la mode » comme le granola, mais ses efforts n’ont pas encore stabilisé ses activités.