Que faire avec les titres de Groupe Jean Coutu, Groupe CGI et CCL Industries. Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Groupe Jean Coutu (PJC.A, 19,93$): pas d’éclaircie réglementaire avant 2018
Pour le deuxième trimestre qui sera dévoilé le 5 octobre, le bénéfice du Groupe Jean Coutu baissera de 10% à 0,26$ par action, prévoit Irene Nattel, de RBC Marchés des capitaux.
Les yeux sont surtout rivés sur les premières répercussions pour le franchiseur de pharmacies et son grossiste de médicaments génériques Pro Doc des plus récents efforts imposés par Québec pour réduire le coût des médicaments.
Le ministre Gaétan Barrette a déplafonné les ristournes que les fabricants de médicaments génériques peuvent verser aux pharmaciens tout en imposant un futur système d’appel d’offres pour l’achat exclusif de certaines molécules génériques.
«En attendant que le plafond des ristournes soit entièrement levé et que les premiers appels d’offres aient lieu, les actionnaires sont dans le noir puisqu’il est difficile d’estimer leur impact plus précis sur les bénéfices de Jean Coutu», déplore Mme Nattel.
Dans un scénario pessimiste, qui verrait les bénéfices de Pro Doc tomber à zéro, l’action de Jean Coutu pourrait reculer jusqu’à 15$, estime l’analyste.
Jean Coutu a une marque forte au Québec et un modèle de franchisage rentable. Son défi est de trouver de nouvelles sources de croissance à partir d'une base de bénéfices amoindrie par les bouleversements chez Pro Doc. Entretemps, Jean Coutu continue de dégager de bons flux de trésorerie, rappelle Mme Nattel.
L'analysye de RBC s'attend d'ailleurs à ce que Jean Coutu rachète plus activement de ses actions au prochain trimestre afin de fournir un filet boursier à son titre et d'éliminer 5% de ses actions en circulation libre par année.
«Si le modèle économique de Pro Doc devenait non viable, Jean Coutu cherchera d’autres avenues pour générer de la valeur pour ses actionnaires», croit-elle.
Mme Nattel ose tout de même se projeter en 2019, prévoyant une hausse de 3% du bénéfice d’exploitation et de 6 % du bénéfice par action. Cet exercice augmente ainsi son cours cible de 19 à 20$, près du cours actuel.
«Tant que l’environnement réglementaire ne sera pas éclairci, nous recommandons aux investisseurs de rester sur la touche»,dit-elle.
Groupe CGI (GIB.A, 63,41$): plus de croissance est nécessaire pour un nouvel élan en Bourse
Groupe CGI (GIB.A, 63,41$): plus de croissance est nécessaire pour un nouvel élan en Bourse
Passé récemment de Scotia Capital à Macquarie Capital, Gus Papageorgiou, redémarre le suivi du Groupe CGI, avec une recommandation neutre parce que son cours cible de 66$ recèle d’un gain potentiel d’à peine 4%.
L’analyste aime la portée internationale de ses revenus, ses contrats à long terme et ses flux de trésorerie annuels de 1,4 milliards de dollars.
Par contre, son action est la plus chère par rapport à ses bénéfices depuis dix ans alors que la progression de ses bénéfices est modeste.
La société devra donc procurer plus de croissance pour soutenir son élan en Bourse, fait valoir l’analyste.
«La société rachète ses actions régulièrement, mais pas en assez grand nombre pour éliminer l’effet de dilution des options d’achat d’actions qu’elle émet», indique Papageorgiou.
L’analyste reconnaît toutefois qu’une autre acquisition majeure pourrait évidemment changer la donne et raviver les perspectives de croissance des bénéfices.
Groupe CGI publiera les résultats annuels en novembre.
CCL Industries (CCL.B, 252,81$): l’as des étiquettes est cher, mais sa stratégie disciplinée peut encore procurer de bons rendements
CCL Industries (CCL.B, 252,81$): l’as des étiquettes est cher, mais sa stratégie disciplinée peut encore procurer de bons rendements
Une présentation aux investisseurs par les dirigeants de CCL Industries a solidifié la confiance concernant les perspectives de la société, estime Stephen McLeod, de BMO Marchés des capitaux qui a organisé la rencontre.
Les investisseurs ne devraient pas s’inquiéter du ralentissement prévu dans la cadence au deuxième semestre, après une fin d’année 2015 très robuste, ajoute l’analyste.
M. McLeod s’attend à ce que la croissance interne passe d’un rythme de 8,2%, au cours des quatre derniers trimestres, à 5-6%, au deuxième semestre.
La société ontarienne est toujours aussi bien gérée. Le potentiel d’acquisitions dans ses créneaux des étiquettes et des emballages spécialisés est toujours aussi prometteur puisque la société n’a que 10% du marché mondial.
CCL amorce la consolidation du créneau de l’étiquetage sophistiqué des biens durables, tels que les produits électroniques.
CCL dispose de ressources financières de 824 millions de dollars pour procéder à d’autres achats, bien que sa priorité à court terme soit de réaliser des synergies de 60 à 80M$ de son dernier achat de Checkpoint, conclu en avril.
Si CCL mettait toute sa capacité d’acquisition à profit, ses bénéfices augmenteraient de 12% à 11,78$ par action en 2017, donne en exemple l’analyste.
M. MacLeod en recommande donc l’achat et maintient son cours cible à 285$, pour un gain potentiel d’encore 14%.