Que faire avec les titres d’Intact, de Mediagrif et de Toromont. Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Intact (IFC, 95,29$): un meilleur dividende et un rachat d’actions en attendant le redressement de l’assurance-auto
Le plus important assureur de propriétés et de voitures au pays a raté de 9% le consensus des analystes au quatrième trimestre, mais il a surpassé les attentes plus justes de RBC Marchés des capitaux.
Intact Corporation financière a dévoilé un bénéfice de 1,58$ comparativement aux attentes moyennes de 1,75$, mais ce courtier attendait 1,48$.
Même s‘il réduit son cours-cible de 107$ à 103$, l’analyste Geoffrey Kwan est donc plus indulgent que ses collègues concernant les difficultés rencontrées dans l’assurance automobile.
Le propriétaire de BélairDirect, entre autres, augmente déjà ses primes d’assurance-auto de 5% à 7% pour remédier à la hausse du coût des réclamations, dit-il.
L’analyste se dit ausi satisfait de la performance de la division d’assurance de propriétés pour les particuliers et du contrôle des dépenses.
M. Kwan abaisse le multiple cours-valeur comptable qu’il accorde à l’assureur en dommages parce que l’amélioration de la division automobile sera plus graduelle que prévu, tout comme la remontée plus lente que prévu des taux d’intérêt qui nuit au rendement que réalise l’assureur sur l’investissement des primes souscrites.
Ce nouveau cours-cible est tout de même porteur d’un gain potentiel de 11%, ce qui justifie une recommandation d’achat.
Intact a aussi accru on dividende de 10% à 0,64$ par action alors que M. Kwan avait prévu une hausse plus modeste de 3%. Au cours actuel, le nouveau dividende procure un rendement de 2,7%.
Intact a aussi instauré un programme de rachat de 5% de ses actions.
Mediagrif (MDF, 17,38$): une phase de réinvestissement freine la croissance
Mediagrif (MDF, 17,38$): une phase de réinvestissement freine la croissance
L’exploitant de réseaux d’affaires en ligne est toujours très rentable, mais une période de réinvestissement nuit à sa performance à court terme, indique Brian Pow, d’Acumen Capital.
Au troisième trimestre, les revenus de 19,3M$ de Technologies interactives Mediagrif ont raté la cible de M. Pow de 5%; le bénéfice d’exploitation de 7,1M$ a été de 13,6% inférieur à ses attentes, tandis que le bénéfice net de 0,27$ a été de 12,4% inférieur à ses prévisions.
Les revenus des sites Jobboom, LesPAC et Market Velocity reculent, tandis que ceux de ses plateformes d’approvisionnement BidNet, InterTrade et MERX augmentent.
La société redéploie les flux excédentaires de ses cybermarchés arrivés à maturité dans ceux offrant plus de potentiel. L’objectif: élargir son offre de services afin de rétablir la croissance interne de ses revenus.
Mediagrif intègre notamment le volet de gestion de contrat de sa dernière acquisition Advanced Software Concepts (ASC) à ses plateformes BidNet et Merx, entre autres.
Pour s’adapter à la concurrence féroce et raviver les revenus, Mediagrif module aussi la stratégie de ses sites pour consommateurs. Elle a notamment baissé le prix des annonces classées du site LesPAC, a lancé l’offre récurrente pour les commerçants LesPAC Pro et a testé la gratuité pour certaines catégories d’annonces classées.
Chez Jobboom, Médiagrif a remanié ses forfaits de recrutement et offre une nouvelle série d’outils.
Bien que les coûts de main-d’œuvre plus élevés d’ASC affaiblissent un peu les marges de Mediagrif, M. Pow a bon espoir que Mediagrif rentabilisera cette acquisition comme les autres avant elle, avec le temps.
Même s’il abaisse ses prévisions, M. Pow estime que des bénéfices de 1,09$ par action, en 2017, et de 1,14$, en 2018, justifient une recommandation d’achat. Son cours-cible passe de 23,25 à 22$.
L’action de Mediagrif s’est apprécie de 19% depuis un an, mais son cours reste inférieur au sommet de 20,93$ atteint en novembre 2013.
Toromont (TIH, 45,41$): l’équipementier est cher, mais sa capacité d’acquisition offre du potentiel
Toromont (TIH, 45,41$): l’équipementier est cher, mais sa capacité d’acquisition offre du potentiel
Déjà propulsée par le rebond du pétrole et des métaux ainsi les dépenses promises en infrastructures, l’action du fournisseur d’équipements Caterpillar a ajouté à ses gains le 8 février, après une série de rapports d’analystes citant sa capacité d’acquisition de 400 millions de dollars.
Le cours de Toromont Industries a presque déjà atteint le cours-cible de 46$ établi par Sara O’Brien, de RBC Marchés des capitaux, le 7 février.
Le titre de l’entreprise ontarienne a surpassé le S&P/TSX de 33% depuis un an si bien qu’il se négocie à un généreux multiple de 20 fois les bénéfices prévus en 2017.
Dans son rapport, Mme O’Brien rappelle que la gestion hors pair de l’entreprise lui a permis d’augmenter son dividende tous les ans depuis 28 ans, dans une industrie très cyclique.
Toromont réussit aussi à soutenir un rendement de l’avoir des actionnaires élevé, de l’ordre 18 à 20%, grâce à son efficacité et à son virage vers les services d’entretien.
La société se débrouille bien dans une conjoncture encore difficile marquée par une concurrence intense, une baisse des prix et une demande encore affaiblie pour des équipements neufs.
Au quatrième trimestre, l’entreprise a dégagé des marges avant intérêts et impôts de 11% en tête de son industrie. Elle a aussi accru son bénéfice et son dividende de 6%.
Toromont a terminé 2016 avec une encaisse de 36,2M$ et une capacité d’emprunt de 230M$, qui lui donnent la flexibilité financière d’envisager l’achat d’autres concessionnaires Caterpillar ou d’autres fournisseurs américains d’équipements de réfrigération.
Mme O’Brien entrevoit une croissance de 7 à 8% des bénéfices au cours des trois prochaines années, auquel s'ajoutent le dividende de 1,8% et le potentiel d’acquisitions.