Que faire avec les titres de Intact, Loblaw et Etsy? Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l'auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
Intact (IFC., 104,86$) : Encore des inquiétudes
Doug Young, de Desjardins Marché des capitaux, aime Intact et sa direction, mais il juge qu’il reste trop d’incertitude entourant l’assurance automobile personnelle pour être plus optimiste.
Au troisième trimestre, le bénéfice par action ajusté était de 1,62$, un peu plus que le consensus de 1,61$.
L’analyste note que les résultats du segment de l’assurance automobile ont déçu les attentes. Il s’agit du troisième trimestre consécutif où les résultats déçoivent. Cinq des sept derniers trimestres ont été inférieurs aux attentes.
M. Young trouve de quoi aimer chez Intact. La direction est compétente, le titre est peu corrélé aux marchés boursiers et l’assureur a su bien intégrer ses acquisitions par le passé. Par contre, les inquiétudes quant à l’assurance automobile personnelle demeurent et le titre s’échange à 2,2 fois sa valeur comptable.
Il renouvelle une recommandation «conserver» et une cible de 102$, qui se trouve sous le cours de la fermeture d’hier.
Loblaw (L., 54,38$) : des prix plus élevés
Les marchés vont accorder une grande attention aux prix du panier d’épicerie lors du dévoilement des résultats du troisième trimestre, estime Vishal Shreedhar, de la Financière Banque Nationale, qui se dit «prudemment optimiste».
La direction a mentionné qu’elle espérait que l’inflation alimentaire s’accélère au cours de la deuxième moitié de l’année. Les prix en épicerie étaient en hausse de 0,3% au troisième trimestre, selon des données de Statistique Canada rapportées par l'analyste. Ce dernier anticipe que, malgré le contexte très concurrentiel, la pression sur les coûts devrait diminuer.
La société doit publier ses résultats le 14 novembre prochain. Financière Banque Nationale anticipe un bénéfice par action de 1,43$, comparativement à 1,39$ l’an dernier. Le consensus est de 1,44$. «Notre projection se base sur une augmentation des ventes, une amélioration des marges et les rachats d’action. Ces éléments sont amenuisés par l’impact de la réforme du prix des médicaments et l’impact de l’augmentation du salaire minimum.»
L’analyste revient également sur l’essaimage des propriétés immobilières. Il juge que la transaction est peu susceptible d’apporter de la création de valeur pour les actionnaires. La direction, pour sa part, estime que l’essaimage va simplifier les résultats financiers de la direction, ce qui pourrait permettre une amélioration des multiples. «À long terme, c’est une possibilité, mais nous pensons que ce qui pèse le plus sur le titre est que les résultats de Shoppers Drug Mart (Pharmaprix au Québec) ne sont pas ventilés.»
M. Shreedhar maintient sa recommandation «performance de secteur». Il abaisse sa cible de 73$ à 59$ pour prendre en compte l’essaimage des propriétés immobilières.
Etsy (ETSY., 40,43 $US) : de qualité, mais trop cher
Mark Mahaney, de RBC Marché des capitaux, reconnaît avoir été trop prudent par le passé en ce qui concerne le marchand en ligne Etsy. Le prix élevé de l’action l’incite tout de même à rester sur les lignes de côté.
Etsy a dévoilé de bons résultats sur toute la ligne au troisième trimestre, estime l’analyste. Il note que les revenus, le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) et les marges ont toutes été meilleurs que prévu.
M. Mahaney se dit plus optimiste après la publication des résultats. Il juge l’entreprise en bonne posture pour générer de la croissance à long terme, tout en améliorant sa rentabilité. Ses atouts lui permettent de retenir les marchands et d’attirer les consommateurs.
À 7,5 fois les revenus de l’exercice 2020, le titre serait évalué «raisonnablement». L’analyste fait toutefois son mea culpa quant à ses précédentes prévisions. «Nous avons dit la même chose lorsque le prix était 50% plus bas, par contre. Nous n’avions pas anticipé cette constante amélioration des fondamentaux.»