Que faire avec les titres de Fortis, Cott et L’Impériale? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement.
Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Fortis (FTS, 41,14$): un fournisseur d’électricité à redécouvrir
En haussant son dividende de 5,9%, le fournisseur d’électricité consacre son statut de payeur de dividendes croissants le plus constant.
Fortis a en effet accru son dividende à tous les ans depuis 45 ans, une longévité sans égale au pays à part celle des banques.
La société qui distribue de l’électricité et du gaz naturel dans cinq provinces canadiennes, neuf états américains et trois pays des Caraïbes a aussi profité de sa journée des investisseurs pour prolonger d’un an son plan quinquennal.
D’ici 2023, l’entreprise prévoit dépenser 17,3 milliards dans son réseau, soit 19% de plus que les objectifs initiaux, fournis l’an dernier.
Si tout fonctionne comme prévu, l’actif productif grimpera à une rythme annuel composé de 6,3% d’ici 2023 à 35,5G$, précise Ben Pham, de BMO Marchés de capitaux.
«Ces plans donnent beaucoup de visibilité à la croissance de ses bénéfices, qui à son tour sous-tend la hausse annuelle de 6% de son dividende», note M. Pham.
Pour financer ses dépenses en capital, Fortis pourrait vendre des actifs hydroélectriques en Colombie-Britannique et son réseau à Belize, d’une valeur estimé de 900 millions de dollars à 1,5G$, tout en faisant appel à de la dette, prévoit l’analyste.
Après une chute de 13% de son titre depuis un an, causée par la hausse des taux à long terme qui diminue l’attrait comparatif des titres à dividendes, l’action de Fortis a une évaluation peu gourmande de 15,5 fois les bénéfices prévus comparativement à celle de 17 fois pour ses semblables américains.
«Le cours ne reflète pas le profil de risque modeste de ses actifs réglementés ni la croissance supérieure à la moyenne de ses semblables américains. Chaque point de plus au multiple d’évaluation ajouterait 2,50$ ou 5% à la valeur de son action», indique M Pham.
Il en recommande l’achat. Son cours-cible de 48$ est porteur d’un rendement total de 20%, soit un gain potentiel de 15%, plus le rendement de dividende de 4%.
Tant que les taux à long terme remonteront, il sera toutefois difficile pour le titre de s’apprécier.
Cott Corp. (BCB, 14,81$): prix fort pour un achat stratégique dans l’eau embouteillée
Cott. Corp. paie un prix généreux pour le réputé fournisseur d’eau embouteillée américain Mountain Valley Spring.
L’achat de 78 millions de dollars américains comptant est mineur, mais attrayant, croit George Doumet de Banque Scotia.
La société américaine est bien positionnée dans le créneau haut de gamme de l’eau embouteillée avec son offre d’eau plate, pétillante et aromatisée et sa marque iconique.
Mountain Valley Spring livre ses bouteilles de cinq galons aux immeubles à bureaux et ses bouteilles en verre de 333 ml à un litre aux résidences.
La société a presque doublé à 50 M$US ses revenus depuis 2015, un rythme annuel de 8,6% nettement supérieur à celui de Cott, indique M. Doumet.
De plus, Mountain Valley Spring possède quatre puits d’eau de grande capacité.
Le multiple d’acquisition diminuera de 9,5 à 8 fois le bénéfice d’exploitation si Cott réalise des synergies de 1,5M$US et si Mountain Valley dégage un bénéfice d’exploitation de 8,3M$US, dans deux ans.
Le distributeur d’eau, de thé et de café, Cott accélère comme prévu l’achat de petits distributeurs qu’elle greffe à son réseau.
Puisque l’achat ajoutera à peine 3% au bénéfice d’exploitation de 2019, M. Doumet ne touche pas à son cour-cible de 17$US ni à sa recommandation neutre.
L’Impériale (IMO, 43,53$): la pétrolière intégrée mérite un second regard
Dennis Fong de Canaccord Genuity change son fusil d’épaule et recommande à nouveau l’achat de la Société pétrolière L’Impériale parce qu’elle est en bonne posture pour retourner plus de capital à ses actionnaires.
Étant donné le rendement de 11% que lui procureront ses flux de trésorerie excédentaires l’an prochain, l’analyste prévoit une hausse du dividende au début de 2019 l’an prochain et le rachat d’encore 5% de ses actions.
La pétrolière intégrée est moins touchée que d’autres par le rabais record de 45 à 50 $US le baril entre le cours du pétrole canadien et américain, dit-il.
Le faible prix du pétrole brut léger canadien lui procure même un certain avantage pour les marges de sa raffinerie d’Edmonton, ajoute M. Fong.
Quant à son projet de sables bitumineux Kearl, l’analyste estime que la société en améliore la cadence de production et la productivité par l’ajout d’actifs redondants.
Si la société réussissait à s’entendre avec les chemins de fer pour expédier encore plus de pétrole l’an prochain vers le Golfe, ses bénéfices augmenteraient plus que prévus.
M. Doumet augmente son cours cible de 50 à 52$.