Que faire avec les titres de Empire Co., Shaw Communications et Potash Corp.? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Empire (EMP.A, 90,80$): un meilleur dividende en attendant les synergies de Safeway
Le propriétaire des épiceries Sobeys, IGA et Safeway, augmente son dividende de 11%, plus de deux fois plus que prévu, pour faire patienter ses actionnaires, en attendant les synergies de 200M$ attendues de l’intégration de la chaîne de l’Ouest Canada Safeway.
Les coûts de cette intégration, de la fermeture de trois centres de distribution, de l’implantation d’un système SAP ainsi que les dépenses associées à 1300 mises à pied empêchent l’épicier de profiter à court terme de l’inflation alimentaire.
Vishal Shreedhar, de la Financière Banque Nationale, reste toutefois convaincu que la société dirigée par le Québécois Marc Poulin dépassera ultimement les synergies de 200M$ qu’elle s’est fixée, d’ici le troisième trimestre de 2017.
Empire a aussi réduit sa dette de 1,6 milliard de dollars depuis l’achat de Canada Safeway. Le ratio qui compare la dette à son bénéfice d’exploitation est en effet déjà passé de 4,6 à 1,9 fois.
M. Shreedhar maintient son cours-cible de 102$, soit 14% de plus que le cours actuel, d’où sa recommandation d’achat.
Shaw (SJR.B, 27,83$): le câblodistributeur a plusieurs vents contraires à combattre
Shaw (SJR.B, 27,83$): le câblodistributeur a plusieurs vents contraires à combattre
Le câblodistributeur de la famille Shaw, de Calgary, a dévoilé des résultats solides, au troisième trimestre. Une hausse de ses tarifs en janvier, la croissance de ses services de données aux entreprises, ainsi que le contrôle des coûts, compensent pour l’instant pour la perte de 23600 clients du service de câble et de 27600 clients du service de téléphonie.
La concurrence du service télé Optik de Telus, ainsi que la popularité croissante des services de téléchargements tels que Netflix, sont d’importants vents contraires pour la société, rappelle Maher Yaghi, de Desjardins Marché des capitaux.
«L’absence de service sans-fil désavantage la société. De plus, il lui sera plus difficile d’augmenter ses tarifs à l’avenir puisque les internautes déplacent leurs dépenses de connectivité ailleurs», prévient-il.
M. Yaghi doute aussi que la technologie du décodeur X1 de l’Américaine Comcast, que Shaw veut adopter, puisse renverser le déclin des clients au service du câble.
«Étant donné que le titre obtient en Bourse une évaluation similaire à celle de BCE et de Telus, mais que Shaw perd plus de clients, nous restons sur les lignes de côtés tant que son évaluation ne sera plus attrayante ou que la perte d’abonnés ne se stabilisera pas», écrit-il.
Son cours-cible de 30$ est porteur d’un gain potentiel de 8%, qui ne justifie pas une recommandation d’achat.
Potash (POT, 31,89 $): avec son offre pour K+S, le producteur d’engrais réussira-t-il à mâter l’industrie?
Potash (POT, 31,89 $): avec son offre pour K+S, le producteur d’engrais réussira-t-il à mâter l’industrie?
Le producteur de potasse et d’engrais Potash aurait fait une proposition directement au conseil de K+S pour acquérir le producteur allemand d’engrais, pour 8,6 milliards de dollars.
Aux yeux de Jacob Bout, de CIBC Marchés mondiaux, il s’agit d’une stratégie audacieuse de la part de Potash dans un nouvel effort pour freiner la hausse de la production prévue en 2017-18, qui risque de déprimer davantage les prix de la potasse.
«Il est inhabituel de voir le producteur aux plus faibles coûts acquérir un producteur aux coûts plus élevés dans un marché en surplus, mais la stratégie vise à atténuer la baisse des prix qu’entraînera l’ajout de 6,5 millions de tonnes de production en 2017 et 2018», explique l’analyste.
La transaction serait positive pour l’industrie, mais il sera difficile pour Potash d’obtenir l’aval des autorités de la concurrence pour sa nouvelle tentative de consolidation de l’industrie des engrais, indique M. Bout.
Diverses autorités de la concurrence allant des États-Unis, au Canada, en passant par la Chine et l’Inde se pencheront sur la transaction. En 1997, le ministre allemand de l’économie avait bloqué une première tentative d’acquisition de K+S par Potash, rappelle M. Bout.
Avec cette transaction potentielle et la fusion possible des producteurs russes Uralkali et Uralchem, Potash aurait un meilleur contrôle sur une bonne part de la production marginale, et donc les prix de vente, explique l’analyste.
Pour l’instant, M. Bout reste neutre envers Potash et maintient son cours-cible de 37$.