Que faire avec les titres de Dollarama, Transat et New Look. Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Dollarama (DOL, 100$): hausse prévue de 15% du bénéfice par action le 30 mars pour le détaillant le plus performant de l’industrie
Dollarama produira une hausse de 15% de son bénéfice à 1,14$ par action au quatrième trimestre, qui sera dévoilé le 30 mars.
Cette hausse provient d’une croissance prévue de 5% des ventes comparables, de 10% du bénéfice d’exploitation et de l’effet du rachat de 6% des actions sur le bénéfice par action, précise Irene Nattel de RBC Marchés des capitaux.
La progression des ventes comparables sera inférieure à celle de 7,9% du quatrième trimestre de 2015, qui avait été exceptionnel en raison du temps doux du mois de décembre d'alors.
«Compte tenu de la hausse de 5,8% de la facture moyenne du troisième trimestre et de l’inclusion de la fête de l’Halloween au quatrième trimestre, nous sommes confiants que Dollarama continuera d’afficher la meilleure croissance des ventes comparables de son industrie», note l’analyste.
La marge brute devrait s’établir à 39,8% au quatrième trimestre et sa marge d’exploitation à 24,6%, toutes deux dans le haut de la fourchette des objectifs de la société.
Mme Nattel s’attend aussi à ce que la société augmente son dividende de 15%, conforme à la politique du détaillant de verser 12 à 13% de ses profits annuels en dividendes.
Le détaillant devrait aussi donner plus de détails concernant la réaction des consommateurs à l’introduction graduelle d’articles à des prix de 3,50 à 4$ depuis le mois d’août. «Étant donné l’approche progressive de cette initiative, l’impact se fera davantage sentir en 2018», note l’analyste.
Mme Nattel continue de recommander le titre même s’il obtient déjà en Bourse une évaluation élevée.
Son cours cible de 126$ représente un multiple de 25 fois le bénéfice projeté de 5,02$ par action en 2019.
Cette évaluation se justifie parce que Dollarama présente la meilleure croissance du bénéfice d’exploitation ainsi que les rendements du capital investi et des flux de trésorerie les plus élevés de son industrie, rappelle l’analyste.
À la base, ces rendements sont possibles notamment parce que chaque nouveau magasin lui coûte 700 000$ (dont 200 000$ en stocks) et réalise des revenus de 2,5M$, dès la troisieme année, ce à quoi Dollarama y ajoute sa mise en marché efficace et le rachat régulier de ses actions.
Transat A.T. (TRZ, 5,20$): trop d’incertitudes pour acheter, même au cours actuel
Transat A.T. (TRZ, 5,20$): trop d’incertitudes pour acheter, même au cours actuel
La valeur d’option à long terme de son encaisse excédentaire de 115 millions de dollars n’est pas assez pour justifier une recommandation d'achat du voyagiste intégré, estime Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux.
Plusieurs facteurs pèsent contre elle. Le troisième trimestre a vu un recul de 5% des revenus des activités poursuivies et une perte d’un dollar par action, en raison d’une diminution de 3,5% du nombre de passagers vers les destinations du Sud.
Le prochain trimestre sera meilleur grâce à une amélioration des prix de vente par rapport à l’an dernier. M. Poirier prévoit tout de même une perte de 0,28$ par action par rapport à celle de 0,32$ d’un an plus tôt.
Par contre, le deuxième semestre s’annonce difficile et les résultats risquent d’être encore une fois inférieurs à ceux de l’année précédente, déplore-t-il.
«Nous restons inquiets concernant les perspectives incertaines pour la rentabilité en 2017 en raison de la surcapacité de l’industrie et son effet imprévisible sur les prix», écrit-il.
M. Poirier est aussi sceptique de la volonté exprimée par Transat d’acquérir des hôtels étant donné les prix élevés demandés dans cette industrie.
L'analyste de Desjardins doute de la valeur d’une telle transaction par rapport à celle d’un rachat d’actions, du versement d’un dividende spécial ou d’autres types d’acquisitions.
La société décidera bientôt s’il elle achète les deux-tiers des hôtels Ocean qu’elle ne détient pas déjà ou si elle vend son intérêt de 35% au partenaire de la co-entreprise.
«Nous recommandons aux investisseurs de rester à l’écart du titre tant que ses perspectives ne s’éclairciront pas davantage», dit-il.
Étant donné les pertes de 0,60$ par action qu’il prévoit en 2017, son cours cible d’un an de 7$ repose entièrement sur la valeur de 144M$ ou de 3,94$ par action du placement dans les hotels Ocean, plus l’encaisse excédentaire de 115M$ ou de 3,14$ par action.
Même si cette valeur représente un gain potentiel de 35%, il ne recommande pas l’achat du titre, pour l’instant.
Groupe Vision New Look (BCI, 28,33$): des résultats tièdes qui ne changent pas les rendements financiers
Groupe Vision New Look (BCI, 28,33$): des résultats tièdes qui ne changent pas les rendements financiers
L’exploitant de 220 lunetteries poursuit son petit bonhomme de chemin, même si ses plus récents résultats ont raté la cible.
Les revenus du quatrième trimestre ont bondi de 22% grâce aux acquisitions (27 magasins de plus).
La société a aussi offert plus de promotions en magasin pour gagner des parts de marché, ce qui a nourri une hausse de 4,6% des ventes comparables.
Par contre, le bénéfice d’exploitation ajusté de 9,9M$ a été inférieur aux prévisions de 10,4M$ et se compare à 9,7M$, un an plus tôt.
Le bénéfice par action ajusté a aussi reculé de 3,9% à 0,31$ par action.
Les promotions, les marges inférieures des magasins acquis, le déploiement d’un nouveau système aux points de vente et l’embauche conséquente d’effectifs additionnels augmentent les coûts à court terme, explique Leon Aghazarian, de la Financière Banque Nationale.
«Ces pressions sur les marges devraient se modérer à mesure que le détaillant réalise les synergies des acquisitions et des gains d’efficacité», prévoit-il.
La marge d’exploitation devrait toute de même repasser 17,8% en 2016 à 18,6%, en 2018, prévoit-il.
L’analyste se dit à l’aise avec une croissance des ventes comparables de 2 à 2,5% pour 2017 et 2018.
En l’absence de cible d’acquisition d’envergure le spécialiste intégré de l'optique poursuit l’achat ciblé d’autres détaillants, tels que les trois magasins haut de gamme à Toronto en janvier dernier, conformément à sa stratégie de consolidation de l’industrie.
En 2016, iVision en Ontario et Visions Optical en Colombie-Britannique lui ont ouvert deux nouveaux marchés.
L’entreprise en a les moyens financiers. Sa dette équivaut à 2,2 fois son bénéfice d’exploitation, son encaisse est de 6,6M$ et son crédit accessible atteint 38,2M$.
L’analyste rappelle que New Look a émis des actions lors des achats de Vogue Optical et de Greiche & Scaff.
M. Aghazarian réduit de 4% ses prévisions de bénéfice d’exploitation en 2017 et son cours cible de 33 à 31,50$. Le gain potentiel de 11% ne justifie pas de recommandation d’achat.
Ce cours cible représente un multiple de 12 fois le bénéfice d’exploitation projeté en 2018, soit une évaluation qui correspond à la moyenne de 11,8 fois des trois dernières années et semblable à la moyenne de son industrie.