Que faire avec les titres de Dollarama, Metro et Weston?Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Dollarama (DOL, 158,70$): hausse prévue de 20% des bénéfices au troisième trimestre
Treize jours avant le dévoilement des résultats de Dollarama, Brian Morrison, de Valeurs mobilières TD, prévoit un bond de 20,5% des bénéfices à 1,11$ par action, au troisième trimestre.
Le consensus des analystes s’établit à 1,09$.
Les revenus devraient croître de 11,2% grâce aux 68 magasins de plus, entre autres.
M. Morrison prévoit aussi une hausse notable de 5,8% des ventes des magasins comparables ouverts depuis plus d’un an grâce à la hausse de la facture moyenne.
En aoît 2016, Dollarama a introduit des articles à des prix variant entre 3,50 et 4$.
À l’instar des 2 à 3 dernières années, la marge brute reste la clé de la performance supérieure aux attentes du détaillant, tant pour le trimestre complété que pour les orientations qui seront fournies pour 2019.
Cette marge devrait se gonfler de 0,15% à 39,6%, au troisième trimestre.
«Les consommateurs offrent peu de résistance à la hausse des prix des articles et au plus grand nombre d’items en magasin qui se vendent à des prix plus élevés», explique M. Morrison.
Dollarama n’a donc pas à réinvestir dans des plus bas prix ni à changer sa «proposition de valeur». Ça témoigne de la force et de la flexibilité que procure au commerçant sa stratégie multi-prix, ajoute l’analyste.
Bien que la marge brute se stabilisera au niveau actuel au fil du temps, M. Morrison prévoit que les économies d’échelle et les gains d’efficacité du détaillant diminuent la proportion des dépenses en pourcentage des ventes.
En octobre, l’agence DBRS a aussi assoupli ses critères d’endettement pour que la société préserve sa cote de qualité institutionnelle.
M. Morrison s’attend donc à ce que le marchand de la famille Rossy prolonge son rachat annuel de 5% de ses actions sjusqu’à ce que son endettement atteigne trois fois son bénéfice d’exploitation.
Dans son modèle, l’analyste prévoit un rachat de 714M$ en 2018, 923M$ d’actions en 2019 et de 855M$ en 2020.
La croissance solide projetée d’ici 2019 l’incite à relever son cours cible de 150 à 160$, soit 25 fois les bénéfices attendus en 2020.
L’analyste ne recommande toutefois pas l’achat du titre dont l’évaluation atteint 29, fois le bénéfice prévu en 2019. Dollarama reste un titre de qualité à conserver en portefeuille.
Metro (MRU, 41,55$): un 4e trimestre solide, mais inférieur aux attentes pour l’épicier
Metro (MRU, 41,55$): un 4e trimestre solide, mais inférieur aux attentes pour l’épicier
L’épicier dirigé par Éric Laflèche n’a pas tout à fait rencontré les attentes de RBC Marchés des capitaux au quatrième trimestre.
Pour un deuxième trimestre consécutif, l’analyste Irene Nattel juge les résultats «solides» étant donné que ceux de l’an dernier avaient placé la barre très haute pour Metro.
De plus, le contexte concurrentiel s’intensifie sans cesse, dit-elle dans une note préliminaire, émise à 7h25 le 22 novembre.
La hausse de 0,4% des ventes des épiceries comparables est de 0,10% supérieure au taux d’inflation du panier d’aliments de Metro.
Cette progression est inférieure à l’amélioration de 0,8% observée, au troisième trimestre, ainsi qu’au bond d’un pourcent des ventes comparables qu’a dévoilé son rival Loblaw(L, 68,85$).
Même le coup de pouce d’une semaine de plus que l’an dernier au calendrier quatrième trimestre, le bénéfice d’exploitation de 236 millions de dollars a raté le consensus de 241M$, en raison d’un léger recul de 0,15% de la marge brute.
Les dépenses générales et administratives ajustées ont aussi bondi de 0,12% en proportion des ventes, probablement en raison des coûts associés à l’offre d’achat pour le Groupe Jean Coutu(PJC.A,24,46$), avance Mme Nattel.
Le bénéfice net a tout de même crû de 10% à 0,66$ par action, à peine un cent de moins que ses prévisions.
Lors de téléconférence, les analystes questionneront l’épicier concernant la décélération de la croissance des ventes comparables et les changements dans les comportements d’achat des consommateurs.
Mme Nattel espère aussi en entendre davantage au sujet de l’accueil des consommateurs aux nouvelles initiatives de commerce en ligne et de livraison par rapport à l’offre déjà en place de cliquez-et-ramassez.
Enfin, l’analyste souhaite aussi que les dirigeants partagent un plus de détails concernant les mesures prises pour contrer la hausse du salaire minimum en Ontario, ainsi que la transaction imminente de Jean Coutu.
Dans l’intervalle, Mme Nattel maintient sa recommandation d’achat et son cours cible d’un an de 47$.
George Weston (WN, 112,13$): le pain ne lève toujours pas pour le boulanger
George Weston (WN, 112,13$): le pain ne lève toujours pas pour le boulanger
Après des années de réalignement pour s’adapter au bouleversements majeurs dans les goûts des consommateurs, le pain ne lève toujours pas pour le boulanger appartenant à la famille éponyme.
Irene Nattel, de RBC Marchés des capitaux, espère que la promotion de Richard Dufresne à latête de George Weston stabilisera les résultats à partir du deuxième semestre de 2018, mais sa patience s’effrite un peu.
L’analyste réduit son cours cible d’un an de 3% à 104$ pour le titre de la société de portefeuille propriétaire de Loblaw(L, 68,86$).
Le nouveau cours cible reflète la valeur réduite du boulanger, qui passe de 15 à 11$ par action, à l’intérieur de la société de portefeuille parce que son bénéfice d’exploitation s’annonce de 15 à 17% moins que prévu en 2018 et en 2019.
Alors que la division de produits frais de Weston a longtemps souffert de la chute de la consommation de pain blanc, voilà que des problèmes opérationnels à sa division de produits surgelés, les tartes et gâteaux en particulier, tirent ses résultats vers le bas.
Le bénéfice d’exploitation a chuté de 21% au troisième trimestre à 21M$.
Mme Nattel ne perd pas espoir parce que les chaînes de production des gâteaux non surgelés et des beignes sont utilisée à 85-90%.
De plus, l’analyste s’attend à ce que Weston Foods abandonne certains produits surgelés afin de se concentrer sur les articles à valeur ajoutée plus rentables et pour lesquels la demande augmente.
Weston en dévoilera davantage à ce sujet lors du dévoilement de ses résultats annuels le 2 mars 2018.
Mme Nattel reste tout de même fidèle au titre de George Weston dont plus de 85% de la valeur repose sur son épicier Loblaw.
Loblaw dégage des flux de trésorerie annuels excédentaires de plus d’un milliard de dollars par année qui servent entre autres à racheter ses propres actions.
Par ricochet, l’actionnariat de Weston dans Loblaw augmente à nouveau. Cette part est passée de 45,7% à la fin de 2015 à 47,9% au troisième trimestre de 2017.
Si Loblaw rachetait 1,25 milliard de dollars de ses actions par année, l’actionnariat de Weston repasserait la barre des 50%, d’ici la fin de 2018, estime l’analyste.
Weston est donc un bon moyen détourné de détenir Loblaw, avec une option «gratuite» sur la relance de Weston Foods, désormais prévue pour la fin de 2018, au plus tôt.