Que faire avec les titres de Dollarama, Gildan et Québecor? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Dollarama (DOL, 57,90$): une recommandation de vente après une hausse trop rapide
L’action de Dollarama ayant franchi son cours-cible d’un an de 54,50 $, Neil Linsdell, d’Industrielle-Alliance, recommande à ses clients de vendre le titre du détaillant, qui a bondi de 31 % depuis le début de l’année.
« Nous utilisons déjà des prévisions pour 2017 pour établir notre cours-cible de 54,50 $ action, ainsi qu’un multiple déjà adéquat de 20 fois ses bénéfices », explique l’analyste.
La flexibilité de Dollarama pour établir différentes catégories de prix l’aidera à soutenir une marge brute de 36 à 37 %. Par contre, l’appréciation du dollar américain et la hausse de certains tarifs sur les produits en provenance de Chine feront pression sur les marges, dit M. Linsdell.
Dollarama continue de diminuer ses frais généraux, mais doit aussi absorber l’augmentation du salaire minimum.
De plus, en ouvrant 70 à 80 magasins de plus chaque année, les ventes de la chaîne commenceront à ressentir l’effet du chevauchement de magasins plus proches les uns des autres.
L’Américaine Dollar Tree deviendra aussi un concurrent plus musclé au Canada alors qu’elle prévoit quadrupler à 1 000 le nombre de ses magasins au Canada, au cours des prochaines années.
« Dollarama reste une occasion de placement intéressante à long terme, mais le détaillant se butera à certains vents contraires à court terme », dit-il.
Contrairement à son collègue, Keith Howlett, de Desjardins Marché des capitaux, fait de Dollarama l’un de ses titres favoris dans le commerce de détail pour 2015. Son cours-cible : 60 $.
Gildan (GIL, 65,91$): l’offensive du fabricant de chandails plaît
Gildan (GIL, 65,91$): l’offensive du fabricant de chandails plaît
Les dirigeants du fabricant de chandails, de sous-vêtements et de chaussettes ont convaincu Chase Bethel, de Desjardins Marché des capitaux, que sa stratégie de couper ses prix est la bonne.
M. Bethel augmente son cours-cible d’un an 69 à 73 $.
« La société est en position de force pour réduire ses prix de vente (5 à 7 %) dans le segment des vêtements à imprimer. Cette stratégie stimylera la demande et lui fera gagner des parts de marché », indique M. Bethel.
Pour les produits de marque Gildan, le fabricant profitera d’un meilleur positionnement à l’intérieur des magasins Wal-Mart, et de 30 % plus d’espace dans les étalages.
Les acquisitions trônent toujours en tête des priorités pour l’utilisation de son capital, indique aussi M. Bethel.
Gildan aimerait notamment percer le segment des soutiens-gorge, comme l’a fait son grand rival HanesBrands avec Maidenform en 2013. Cette spécialité représente la moitié des ventes de sous-vêtements pour femmes.
« La société est bien placée pour continuer à accroître ses bénéfices à un rythme annuel de 12 à 15 % à moyen terme. Son bilan sain finance sa croissance interne », dit-il.
Québecor (QBR.B, 31,56$): projeter en 2016 donne un cours-cible de 38 $
Québecor (QBR.B, 31,56$): se projeter en 2016 donne un cours-cible de 38 $
En se projetant en 2016, Adam Shine, de la Financière Banque Nationale, augmente de 32 à 38 $ son cours-cible d’un an pour Québecor.
L’analyste aime que la société ait cédé des actifs non stratégiques ou moins performants en 2014 pour 506 M$ : ses journaux communautaires, Nurun et ses journaux de langue anglaise.
Des rumeurs veulent que sa chaîne télé déficitaire Sun Media News, soit aussi bientôt vendue.
M. Shine s’attend aussi à ce que la société clarifie ses intentions concernant le lancement d’un service sans-fil à l’extérieur du Québec avant juin 2015. « Nous continuons à nous demander comment un tel déploiement national fait du sens pour l’entreprise », dit-il.
Malgré ces incertitudes, l’analyste s’attend à ce que la société utilise ses flux de trésorerie croissants pour préparer son bilan au rachat en 2019 du reste de Québecor Média, encore entre les mains de la Caisse de dépôt et placement du Québec.
« Avec un rendement potentiel de 23 %, nous plaçons Québecor parmi nos titres favoris pour 2015 », ajoute M. Shine.