Que faire avec les titres de Dollarama, Alimentation Couche-Tard et Toromont? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Dollarama (DOL, 123,01$): un trimestre solide en vue malgré l’été pluvieux
Le détaillant d’articles à petits prix devrait dévoiler des résultats solides pour son deuxième trimestre, le 7 septembre, malgré le temps pluvieux de mai et de juin.
Keith Howlett, de Desjardins Marché des capitaux, prévoit une hausse de 20,5% du bénéfice à 1,06$ par action, soit le haut de la fourchette de l'ensemble des analystes.
Le rachat de 170,8M$ d’actions au prix moyen de 122,87$ chacune gonfle le benefice par action.
L’introduction d’articles à des prix variant de 3,50$ à 4$ en août 2016, ainsi que l’acceptation des cartes de credit, devraient gonfler la transaction moyenne et compenser l’achalandage moindre au deuxième trimestre, croit l’analyste.
Il prévoit une hausse de 4,5% des ventes comparables comparativement à la progression de 5,7% de ces ventes un an plus tôt et de 7,9%, deux ans plus tôt.
Les marges brutes devraient rester stables à 38,5%, tandis que les dépenses générales et administratives baisseront de 15,2% à 14,6% en proportion des revenus.
Lors de la téléconférence trimestrielle, l’analyste espère que les dirigeants préciseront l’impact de la hausse du salaire minimum en Ontario et en Alberta et qu’ils commenteront la réaction des clients à l’offre d’articles à 4$ ainsi qu’aux caisses en libre-service.
M. Howlett recommande de conserver le titre et maintient son cours cible de 134$.
Alimentation Couche-Tard (ATD.B, 59,67$): les acquisitions compensent pour une moins bonne conjoncture
Alimentation Couche-Tard (ATD.B, 59,67$): les acquisitions compensent pour une moins bonne conjoncture
La hausse prévue de 11% du bénéfice à 0,64$US par action d’Alimentation Couche-Tard au premier trimestre proviendra surtout de la contribution des achats de Shell Denmark, de L’Impériale au Canada et de CST Brands aux États-Unis, indique Vishal Shreedhar, de la Financière Banque Nationale.
Bien que les ventes comparables et que les volumes d’essence croissent dans tous ses marchés, les marges américaines sur la vente de marchandises souffrent du mauvais temps et de la précarité des consommateurs à faible revenu, explique l’analyste.
L’entreprise de Laval avait déjà légèrement diminué la contribution prévue de CST aux bénéfices en raison de la vente de certains actifs et de la performance inférieure aux prévisions de la chaîne américaine. Au premier trimestre, CST devrait ajouter de 0,01 à 0,02$US au bénéfice par action.
La contribution des activités acquises de L’Impériale devrait s’établir à 0,04$US par action.
Le récent achat d’Holiday Stores ajoutera seulement 0,03$US aux bénéfices annuels de 2018, mais les importantes synergies porteront éventuellement sa contribution annuelle à 0,17-0,18$US par action, précise M. Shreedhar.
L’analyste signale que l’entreprise dispose d’autres leviers pour améliorer sa rentabilité qu’il n’a pas encore inclu dans ses prévisions.
L’exploitant de stations d’essence peut notamment faire appel à son plus grand pouvoir d’achat aux États-Unis et en Europe pour relever ses marges sur l’essence à la pompe.
Chaque cent de plus à la marge d’essence aux États-Unis ajoute 0,13$US au bénéfice annuel tandis que l’impact est de 0,15$US par action en Europe.
La société pourrait aussi éventuellement mettre en valeur son parc immobilier de 10 à 14 milliards de dollars américains.
L’impact des ouragans au Texas, où Alimentation Couche-Tard compte désormais 12% de ses dépanneurs américains, est difficile à évaluer, prévient l’analyste.
Historiquement, la fermeture des magasins et les dégâts coûtent cher à court terme, mais l’achat d’essence en prévision de la catastrophe et pendant la reconstruction compensent éventuellement pour ces pertes.
L’analyste maintient sa recommandation d’achat et son cours cible de 73$.
La société est en bonne posture pour poursuivre sa croissance par acquisitions, l’optimisation de son réseau et aindi donner du rendement à ses actionnaires.
Toromont (TIH, 50,22$): l’achat d’Hewitt est la meilleure option pour son capital
Le distributeur d’équipement lourd Caterpillar était mûr pour une acquisition et l’achat d’Équipements Hewitt pour 1,1 milliard de dollars est un bon usage de son capital, soutient Maxim Sytchev, de la Financière Banque Nationale.
Toromont acquiert Hewitt au bon moment et à bon prix, croit-il.
La construction au Québec est encore freinée par les répercussions de la Commission Charbonneau tandis que la province n’a pas encore pleinement profité du rebond des prix des matières premières et des énormes besoins besoins en réfection d’infrastructures.
L’analyste apprécie aussi que les dirigeants de Toromont aient choisi de réaliser un achat au Canada et dans leur domaine d’expertise au lieu de se diversifier.
«La beauté du modèle d’affaires de Toromont repose en bonne partie sur sa bonne repartition du capital et l’achat ou la revente opportun de bons actifs, tells que l’essaimage d’Enerflex en 2011», explique M. Sytchev.
Or, Toromont paie environ 8,4 à 9 fois le benefice d’exploitation d’Hewitt, en fonction des synergies potentielles de 22 à 24 millions de dollars, alors que ses propres actions s’échangent à un multiple de 10,8 fois.
M. Sytchev augmente donc son cours cible de 52 à 55$ parce que Hewitt devrait ajouter 20% au bénéfice de Toromont pour le porter à 2,75$ par action, en 2018.
«L’action de Toromont s’est toujours négociée à fort multiple étant donné le rendement élevé de 19,8% de l’avoir des actionnaires», note M. Sytchev, qui juge que le titre mérite un multiple de 20 fois les bénéfices de 2018 puisque les synergies d’Hewitt ont de bonnes chances de surprendre.
M. Sytchev note que les marges d’exploitation d’Hewitt sont de moitié inférieures à celles de Toromont. Les synergies de la vente d’équipements neufs dans les marchés contigus de l’Ontario et du Québec devraient à elles seules relever les marges.
«Toromont transmettra à Hewitt sa culture opérationnelle, axée sur le rendement du capital investi. Le partage des meilleures pratiques devrait améliorer la performance de Hewitt pendant des années», croit M. Sytchev.
Avec des flux de trésorerie annuels de 132 millions de dollars, Toromont réduira rapidement la dette de 930M$ contractée pour cette transaction.
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