Que faire avec les titres de Dollarama, Alimentation Couche-Tard et Banque Royale? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Dollarama (DOL, 164,80$): le titre est surévalué et ne mérite plus une recommendation d’achat
Peter Sklar, de BMO Marchés des capitaux, prend le chemin inverse de son collègue de VIII Capital qui a haussé son cours cible de 150 à 185$, le 28 novembre.
L’analyste retire sa recommandation d’achat et passe au neutre parce qu’il juge le titre tout simplement surévalué. Après un sursaut de 36% depuis le 5 septembre, l’action ne négocie à un multiple plus que généreux de 23 fois le bénéfice d’exploitation qu’il prévoit dans 12 mois.
Cette évaluation fracasse la pointe précédente de 20 fois, atteint en septembre 2015, précise l’analyste.
M. Sklar maintient son cours cible de 155$, qui s’appuie sur un multiple de 20,5 fois le bénéfice d’exploitation qu’il projette pour 2019.
Cette cible est 6% inférieure au cours actuel.
«Le titre s’est apprécié fortement au cours des dernières semaines sans aucune raison fondamentale apparente», écrit-il. La nouvelle appréciation du titre provient peut-être du désir de certains investisseurs de se protéger leur portefeuille de placements de l’effet Amazon, dans le commerce de détail, suggère tout de même M. Sklar.
À son avis, l’action pourrait reculer fortement dans l’avenir, ce qui offrira une meilleure occasion de l’acheter.
Les prochains résultats trimestriels, attendus le 6 décembre, n’offrent pas le potentiel de surprise qui aurait pu justifier l’envolée récente du titre.
Surtout que M. Sklar prévoit déjà une progression élevée de 5% des ventes comparables et que Dollarama devrait fournir des orientations prudentes initiales pour 2019, comme elle a l’habitude de le faire.
Couche-Tard (ATD.B, 64,75$): les acquisitions rapportent pendant que la société tente de raviver les ventes en magasin
Malgré plusieurs obstacles, dont les ouragans et l’intégration laborieuse d’enseignes multiples au Québec, l’exploitant de dépanneurs a dévoilé des résultats robustes au deuxième trimestre.
Le bénéfice net a bondi de 37,9% à 0,80$US alors que les analystes avaient prévu une hausse de 22%, souligne Keith Howlett, de Desjardins Marché des capitaux.
La contribution de six acquisitions depuis 15 mois, les marges anormalement élevées d’essence à la pompe aux États-Unis et le contrôle des dépenses ont compensé pour la faiblesse des ventes internes, dit-il.
Satisfait, l’analyste augmente son cours cible de 72 à 78$, accordant au titre un multiple de 20 fois les bénéfices prévus dans 12 mois, plus 4$US pour l’achat imminent de Holidaystores.
En plus, M. Howlett hausse ses prévisions de profits pour 2018 (de 2,71 à 2,80$US) et pour 2019 (de 3 à 3,07$US).
En même temps, l’analyste rappelle que la croissance des ventes des dépanneurs comparables est miitgée aux États-Unis depuis 12 mois pour presque toute l’industrie.
Il s’attend donc à ce que Couche-Tard redouble d’efforts pour raviver ces ventes notamment en s’inspirant de l’offre d’aliments dans les 550 Holidaystores qu’elle est en voie d’acquérir.
Heureusement, la contribution et les synergies des multiples acquisitions réalisées depuis un an suffisent à nourrir à elles seules la croissance des bénéfices pendant 18 mois alors que Couche-Tard s’efforce de trouver d’autres catégories de produits pour attirer les clients et augmenter la facture moyenne, comme elle le fait depuis 35 ans.
D’ailleurs, les synergies de 84M$US dégagées de l’intégration de CST Brands en quatre mois sont plus rapides que prévu. Couche-Tard qui n’a toutefois pas relevé les synergies totales prévues de 150 à 200M$US, sur trois ans.
Grâce à ses flux de trésorerie élevés, la société réduit aussi rapidement sa dette et se donne ainsi la flexibilité de chasser d’autres acquisitions.
M. Howlett réitère sa recommandation d’achat.
Relisez La quatrième révolution de Couche-Tard pour connaître les plans d'avenir d'Alain Bouchard
Banque Royale (RY, 100,45$): 3% mieux que prévu
Banque Royale (RY, 100,45$): 3% mieux que prévu
La Banque Royale démontre encore une fois les avantages de sa force de frappe avec un bénéfice de 1,92$ par action au quatrième trimestre, 3% mieux que prévu.
Toutes les divisions ont contribué à la hausse de 14% du bénéfice, incluant celle des marchés des capitaux qui a grandement profité d’un renversement des provisions constituées pour pertes sur prêts dans les segments pétrolier et immobilier, indique Scott Chan de Canaccord Genuity.
Les provisions pour pertes sur prêts ont effet été 100M$ moins élevées que ne l’avait prévu l’analyste, indique-t-il dans une note préliminaire.
La gestion de patrimoine a aussi nettement bénéficié de la hausse des marchés comme en témoigne le bond de 24% de ses bénéfices. L’actif en gestion, incluant celui de la banque américaine City National, a crû de 9%.
Les revenus d’intérêts ont aussi légèrement augmenté grâce à la hausse des taux au sud de la frontière.
Au Canada, les bénéfices ont crû de 9% grâce au bond de 7% des hypothèques et de 11% des prêts commerciaux. La marge d’intérêt a aussi légèrement augmenté.
La hausse de ces revenus n’est pas tombée du ciel puisque la banque a accru ses dépenses d’exploitation de 4%, notamment pour l’embauche de personnel et de nouveaux investissements en technologie et en marketing, note M. Chan.
Avant de réagir aux informations fournies lors de la téléconférence de ce matin, M. Chan maintient son cours cible de 105$ et sa recommandation conserver.