Que faire avec les titres de Dollarama, Cara et Ag Growth. Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Dollarama (DOL, 101,19$): sa performance oblige un analyste à rentrer partiellement dans les rangs
Le onzième trimestre consécutif de résultats supérieurs aux attentes incite David Hartley, de Credit Suisse à se ranger derrière l’optimisme des autres analystes, du moins en partie.
Contraint de rattraper la hausse du titre à de nouveaux sommets, l’analyste hausse aussi son cours cible de 98 à 104$.
Il demeure toutefois neutre envers l’action de Dollarama, qui à son avis ne mérite pas plus d’un multiple de 22 fois le bénéfice projeté à la mi- 2018.
«J’ai toujours dit que Dollarama devrait se négocier près du multiple dont bénéficiait Shoppers Drug Mart en 2005 parce que le taux de croissance de leurs revenus, flux de trésorerie et bénéfices est similaire. Force est de reconnaître toutefois que les rendements financiers de Dollarama sont nettement supérieurs à ceux de Shoppers à l’époque», explique M. Doersken.
M. Hartley donne en exemple le rendement du capital prévu de Dollarama de 34% entre 2016 et 2018, qui est presque trois fois plus élevé que celui de Shoppers entre 2003 et 2007.
Il ne recommande toujours pas l’action de Dollarama, car son multiple d’évaluation de 26 fois suggère que les investisseurs accordent trop de valeur aux faibles taux actuels et à la dynamique particulièrement favorable à court terme dont bénéficie Dollarama dans son créneau.
«Il reste que Dollarama affiche l’un des meilleurs profils de croissance interne de tous les détaillants. Nous ne percevons aucune faille dans ses perspectives», évoque-t-il.
Le détaillant devrait continuer à surpasser ses propres objectifs au moins d’ici 2018, admet aussi M. Hartley.
La concurrence féroce que se livrent les fournisseurs chinois lui donne l’occasion de s’approvisionner à bon marché, tout en offrant de nouveaux produits attrayants même si leur prix de vente augmente.
«La hausse de la facture moyenne, avec l’ajoute graduel de marchandises à des prix de 3,50 à 4$, ainsi que le levier opérationnel continueront à augmenter ses marges», conclut-il.
Entreprises Cara (CAO, 30,07$): l’acquéreur de Rôtisserie St-Hubert consolide dans l’Ouest aussi
Entreprises Cara (CAO, 30,07$): l’acquéreur de Rôtisserie St-Hubert consolide dans l’Ouest aussi
L’encre n’est pas encore sèche sur l’achat des 119 restaurants Rôtisserie St-Hubert, mais ça ne ralentit pas Entreprises Cara qui consolide la restauration au pays.
Le franchiseur de Swiss Chalet, Harvey’s et East Side Mario, entre autres, compte acquérir 89,2% de l’exploitant de 99 restos-bars Original Joe, pour 93 millions de dollars.
L’acquisition fera passer le chiffre d’affaires total des 1219 établissements de Cara à 2,7 milliards de dollars.
L’entreprise ontarienne accroît ainsi sa force de frappe dans l’Ouest canadien et ajoute à ses concepts de restaurants décontractés à services complets, un créneau qui croît plus vite que la restauration rapide.
«C’est une transaction rentable puisque Cara paie 6 fois le bénéfice d’exploitation de 16,7M$ pour Original Joe (incluant les synergies prévues de 2M$), tandis que ses propres actions s’échangent à un multiple de 13,7 fois», note Derek Dley, de Canaccord Genuity.
Le regroupement des achats est la principale source des économies d’échelle, après chaque transaction.
Cara bénéficiera aussi des compétences du président d’Original Joe, Derek Coke, dont la future rémunération dépendra de l’amélioration du bénéfice d’exploitation de sa division, précise l’analyste.
Cette nouvelle transaction fera grimper le ratio d’endettement de Cara à trois fois son bénéfice d’exploitation, un niveau élevé qui ne l’empêchera toutefois pas de sauter sur d’autres occasions si elles se présentaient, croit M. Dley.
L’analyste maintient son cours cible de 37$ et sa recommandation d’achat.
Ag Growth International (AFN, 43,25$): diverses initiatives redonnent confiance
Ag Growth International (AFN, 43,25$): diverses initiatives redonnent confiance
Bien que les revenus des fermiers soient encore sous pression tant aux États-Unis qu’au Canada, ce qui diminuent leur pouvoir d’achat, Greg Coleman, de la Financière Banque Nationale, se dit de plus en plus confiant concernant les perspectives à moyen terme du fabricant mondial d’équipements de manutention de céréales.
La société de Winnipeg, dont les résultats ont joué au yoyo dans le passé, a présenté tous ses projets dans une série de rencontres organisée par le courtier.
Une usine automatisée actuellement en construction au Brésil entrera en production en 2017. La plus grosse usine d’Ag Growth pourrait éventuellement réaliser des revenus de 100 millions de dollars, dans un marché prometteur.
«L’investissement de 40M$ est aussi une bonne utilisation du capital quand on sait que les transactions dans l’industrie se réalisent à un multiple d’une fois les ventes», fait valoir M. Coleman.
Le redressement du fabricant de silos à grain Westeel, acquis en mai 2015, progresse bien aussi, bien que le récent rebond de 37% du prix de l’acier cette année pourrait nuire à ses marges.
Les nouvelles solutions d’entreposage d’engrais clé-en-main, une première pour cette industrie, permettent désormais à Ag Growth de participer à de plus gros projets commerciaux.
En Italie, la fusion de l’Italienne Frame et de la filiale de Westeel crée un guichet unique pour servir plus efficacement les marchés de l’Europe, du Moyen-Orient et de l’Afrique. Ag pourrait y investir davantage si son carnet de commandes continue à grossir et que la demande en Europe de l’est rebondit.
«À mesure que ces initiatives avanceront, le consensus pourrait rejoindre nos prévisions d’un bénéfice d’exploitation de 114M$ en 2017 (34% de plus qu’en 2016)», croit M. Coleman.
L’analyste recommande donc à ses clients d’ajouter ce placement un peu «unique» à leur portefeuille, à un moment où son titre est moins chèrement évalué que ceux de son industrie si ses prévisions s’avèrent justes.
À long terme, la société devrait bénéficier de la croissance des volumes de production de céréales.
Il établit son cours cible à 47$. L’action a bonit de 32% cette année et verse un dividende de 5,5%.