Que faire avec les titres de Dollarama, Banque Royale et Target. Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Dollarama (DOL, 122,96$): un bon deuxième trimestre en vue
Dollarama devrait poursuivre sur sa lancée et dévoiler le 7 septembre des résultats encore une fois solides au deuxième trimestre.
Les prévisions de Patricia Baker de Banque Scotia se situent au milieu de la fourchette des estimés de tous les analystes.
L’analyste prévoit une augmentation des revenus de 10,2% à 803 millions de dollars qui proviendra de l’ouverture de 70 nouveaux magasins depuis un an et de la hausse prévue de 4,5% des ventes comparables des magasins ouverts depuis plus d’un an.
La marge brute devrait toutefois fléchir de 0,20% à 38,2% à cause de l’effet défavorable du taux de change.
De plus, un an plus tôt, la marge brute avait été exceptionnellement élevée parce que Dollarama avait obtenu de meilleurs prix de ses fournisseurs chinois au moment où le pouvoir d’achat du huard diminuait.
Dollarama poursuit ses gains de productivité des quatre dernières années qui ont réduit ses dépenses générales en proportion des ventes de 0,64% par année en moyenne, indique l’analyste.
Pour le deuxième trimestre, ce levier de rentabilité devrait réduire ces dépenses d’encore 0,45% à 14,8% en proportion des revenus. Le bénéfice d’exploitation devrait donc s’améliorer de 6,9% à 119M$.
La marge d’exploitation devrait atteindre 23,4%.
Enfin, un rachat de 160M$ d’actions au prix moyen de 122,85$ chacune a réduit le nombre d’actions de 5,5%, ce qui ajoutera 0,06$ par action au bénéfice du deuxième trimestre, soit une hausse de 17% à 1,03$.
Bien que Dollarama ait déjà grimpé de 24% depuis le début de l’année, l’optimiste Mme Baker croit qu’il peut encore s’apprécier de 17,8% à 143$ d’ici un an.
Le titre se négocie à un généreux multiple de 23,8 fois les bénéfices prévus en 2018, mais c’est mérité compte tenu de sa position dominante dans son créneau des articles à petit prix, de son modèle de croissance interne qui requière peu de capital, de ses flux de trésorerie excédentaires et de sa saine gestion.
Dans l’état actuel du commerce de détail, Dollarama se distingue par la proposition “valeur” de ses articles qui la met relativement à l’abri du commerce en ligne, soutient aussi Mme Baker.
Enfin, Dollarama donne du rendement à ses actionnaires en relevant systématiquement ses dividendes et en rachetant ses actions.
L’analyste est aussi intriguée par le projet d’offrir des articles précis et populaires en plus grandes quantités aux PME en ligne.
Le site sera testé à l’interne d’ici la fin de l’année et pourrait être mis en ligne d’ici deux ans. Relisez notre compte-rendu de l'assemblée annuelle de juin
Banque Royale (RY, 91,64$): un troisième trimestre sans histoire
Banque Royale (RY, 91,64$): un troisième trimestre sans histoire
Comme toujours, la Banque Royale ouvre le bal des résultats bancaires du troisième trimestre de 23 août. Canadian Western Bank(CWB) ferme la marche le 31 août.
Sohrab Movahedi, de BMO Marchés des capitaux, prévoit un trimestre sans histoire pour la principale banque au pays. Son bénéfice devrait croître de 6% à 1,87$ par action, tout à fait en ligne avec la croissance moyenne prévue pour toute l’industrie.
Le rachat de 2% des actions depuis un an lui donne aussi un léger coup de pouce.
Comme pour toutes les banques, la Banque Royale devrait bénéficier d’un léger levier de rentabilité puisque ses dépenses augmentent moins vite que les revenus.
Le volume des prêts continue à croître modérément tandis que les pertes sur prêts, de 0,25% de l’encours de ses emprunts, reste nettement inférieurs au ratio moyen de l’industrie de 0,40 à 0,45% des 25 dernières années.
Les activités bancaires traditionnelles au Canada (+ 7%) et à l’étranger (+ 9 %), la gestion de patrimoine (+ 14%) ainsi que le redressement de la performance de l’assurance (+ 14%), après les réclamations liées aux feux de forêts à Fort McMurray en Alberta l’an passé, seront les principaux contributeurs à l’amélioration du bénéfice trimestriel.
Le recul du volume de négociations pèsera encore une fois sur la contribution de la division des marchés des capitaux (- 4%), comme pour toutes les autres banques.
L’institution sera l’une des trois banques, avec Banque CIBC et Banque Scotia à relever son dividende. M. Movahedi prévoit une hausse de 3%.
L’analyste recommande de conserver le titre pour lequel il a un cours cible de 100$.
Target (TGT, 56,12$ US): ses stratégies commencent à rapporter, mais les sceptiques pourraient en exiger davantage
Target (TGT, 56,12$ US): ses stratégies commencent à rapporter, mais les sceptiques pourraient en exiger davantage
Un meilleur deuxième trimestre que prévu et des objectifs à la hausse pour le reste de l’année redonnent espoir que les nouvelles stratégies de Target pour raviver ses ventes fonctionnent.
La hausse de 1,3% des ventes comparables (32% en ligne) et de 2,1% du nombre de transactions, au deuxième trimestre devraient soutenir l’élan du titre à court terme, croit Bob Summer, de Macquarie Research.
Son évaluation d’aubaine (12,4 fois les bénéfices de 2018) et son rendement de dividende élevé (4,5%) ajoutent à l’attrait du titre, ajoute l’analyste.
«Il faudra toutefois plus que deux bons trimestres consécutifs et la hausse des objectifs annuels pour convaincre les investisseurs encore sceptiques que la vent a tourné pour de bon», évoque M. Summer.
Target a fait passer ses prévisions de bénéfices d’une fourchette de 3,80 à 4,20$US par action à une nouvelle de 4,34 à 4,54$US, pour 2017.
Les ventes comparables annuelles seront stables ou croîtront d’un pourcent au lieu de décliner d’un à 3%.
Plusieurs catégories de marchandises améliorent leur performance, mais Target a encore beaucoup à faire dans l’alimentation.
M. Summer réitère sa recommandation d’achat et maintient son cours cible de 77$US, ce qui offre un rendement total potentiel de 46%.