Que faire avec les titres de Dollarama, Banque Nationale, Banque Laurentienne et Banque Laurentienne. Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Dollarama (DOL, 100,82$): le détaillant performant surpasse les attentes élevées pour un huitième trimestre
Le détaillant d’articles à bas prix a encore une fois surpassé les attentes, pour un huitième trimestre consécutif.
Les investisseurs ravis ont propulsé son action de 4% à un nouveau record de 100,82$, à mi-séance jeudi. Son action a bondi de 33% depuis un an et s'échange à un généreux multiple de 29 fois ses bénéfices prévus en 2017.
Au deuxième trimestre, les revenus de 729M$, en hausse de 11,6%, se comparent à des prévisions de 726M$.
Dollarama pouvait notamment compter sur 17 nouveaux magasins, au deuxième trimestre qu’un an plus tôt.
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Le nombre de transactions a crû de 1%, tandis que la facture moyenne a augmenté de 4,6% grâce à la proportion croissante (63,9%) des articles vendus à des prix supérieurs à 1,25$.
La progression de 5,7% des ventes comparables des magasins ouverts depuis plus d’un an est solide, compte tenu qu’elles se comparent à un trimestre fort pendant lequel elles avaient bondi de 7,9%, signale Kenric Tyghe, de Raymond James, dans une note préliminaire.
Le bénéfice net de 0,88$ par action est 4% meilleur que prévu. Il s’agit d’une hausse de 19%.
Son bénéfice d’exploitation de 168,6M$ est aussi supérieur de 4% aux prévisions.
L’analyste salue le maintient d’une marge brute élevée de 38,4%. Le détaillant bénéficie visiblement de la réduction de ses frais de logistique, de la hausse des revenus qui absorbent ses coûts fixes, ainsi que de la proportion croissante d’articles vendus générant de meilleures marges.
Avant l’appel conférence, M. Tyghe maintient son cours cible de 105$ et sa recommandation d’achat.
Les bons résultats de Dollarama démontrent clairement que le détaillant gagne des parts du marché dans le créneau des magasins d’articles à 1$ et qu’il s’approprie aussi une proportion croissante des dépenses globales des consommateurs, affirme pour sa part Keith Howlett, de Desjardins Marché des capitaux.
La trajectoire de croissance reste bien visible puisque Dollarama ajoute des articles de 3,50 à 4$ à partir du troisième trimestre et compte ouvrir un total de 60 à 70 magasins d’ici la fin de son exercice.
La société a aussi investi 184M$ dans le rachat d’encore 2 millions de ses propres actions, au deuxième trimestre.
Son titre s’échange aussi à un riche multiple de 26,7 fois les bénéfices projetés dans 12 mois.
Banque Nationale (NA, 46,54$): au cours actuel, la banque mérite le bénéfice du doute
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Encore une fois, la plus petite des grandes banques canadiennes a laissé les analystes sur leur faim.
Le bénéfice ajusté du troisième trimestre a décliné de 3% à 1,21$ par action. Ses revenus ont aussi fléchi pour un deuxième trimestre consécutif, de 1% cette fois. Il s'agit de la pire performance de son industrie pour ce trimestre.
Malgré tout, l’analyste Sumit Malhotra, de Scotia Capital, est disposé à lui donner le bénéfice du doute parce que son évaluation, de 9,5 fois les bénéfices attendus en 2017, est déjà 16% inférieure à celle de ses rivaux.
La banque a notamment amélioré son ratio des capitaux propres, à 9,8%, soit un niveau qui approche la banque de l’objectif visé de 10% d’ici la fin de 2016, soit deux trimestres plus tôt que l’avait prévu M. Malhotra.
«Depuis l’émission surprise d’actions d’octobre 2015, le niveau des capitaux propres était devenu un souci pour les investisseurs», met en contexte l’analyste.
La banque a aussi été proactive à établir des provisions pour des pertes potentielles équivalant à 8,1% de ses prêts au secteur de l’énergie. Cela est donc de bon augure pour les futures dotations pour créances douteuses, dit-il.
Enfin, l’analyste estime que la faiblesse des revenus tirés de la négociation des produits dérivés sur les actions au troisième trimestre, sera temporaire.
Le rétablissement prévu des revenus permettront aussi à la banque de retrouver le levier de rentabilité dont bénéficient ses rivaux, croit-il. Au troisième trimestre, ce levier a baissé de 2,5% parce que ses coûts d’exploitation ont crû plus vite que ses revenus.
«L’amélioration déjà visible des ratios de crédit et de capital et le rétablissement prévu du levier d’exploitation devraient éventuellement relever l’évaluation du titre», espère M. Malhotra.
Son cours cible d’un an de 50$ est porteur d’un gain potentiel de 13,4%.
Banque Laurentienne (LB, 49,07$): son ambitieuse transformation apporte son lot de risques
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Au troisième trimestre, la banque régionale a raté la cible des analystes. Son bénéfice ajusté de 1,37$ se compare à des attentes de 1,40$.
Des coûts et des pertes sur prêts sous contrôle ont néanmoins compensé pour le déclin des marges d’intérêt sur les hypothèques et des impôts plus élevés, explique Peter Routledge, de la Financière Banque Nationale.
L'analyste s’intéresse davantage à la transformation de la banque, annoncée en janvier. L’ambitieux plan de sept ans vise à relever son rendement de l’avoir des actionnaires, mais il hausse aussi son profil de risque.
«La banque sort de son empreinte régionale au moment où le cycle de crédit est déjà avancé. Bien qu’aucune faiblesse n’est visible dans le portefeuille des prêts, les créances douteuses pourraient augmenter si le cycle de crédit devait se détériorer», dit-il.
L’analyste diminue ses prévisions de bénéfices pour 2016, 2017 et 2018 parce que la faiblesse persistante des marges d’intérêt fait en partie échec au bond du volume des prêts.
«Tant que la banque réussira à soutenir la productivité actuelle de son bilan, son titre devrait aussi soutenir son évaluation actuelle en Bourse, malgré la trajectoire plus graduelle que prévue de la progression de ses bénéfices», évoque-t-il.
L’analyste réduit donc son cours cible de 53 à 52$ pour le titre de la banque dont il ne recommande pas l’achat. Il juge le titre justement évalué.