Que faire avec les titres de David’s Tea, Enbridge et Air Canada. Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Les Thés David’s Tea (DTEA, 12,47$US) : encore des pertes en attendant la meilleure saison de l’année
Kelly Bania, de BMO Marchés des capitaux, se dit prête à patienter pour la meilleure saison de l’année, malgré les pertes de 0,09$US par action encourues au deuxième trimestre et les pertes du même ordre prévues pour le troisième trimestre.
Le spécialiste du thé réalise 80% de son bénéfice d’exploitation annuel au quatrième trimestre. Le détaillant prévoit d'ailleurs un bénéfice annuel de 0,50 à 0,54$US par action.
L’analyste remarque que la tendance des ventes comparables globales s’améliore depuis deux ans.
David’s Tea vend aussi plus de thés et d’accessoires en ligne, ce qui augmente la facture moyenne et dégage de meilleures marges.
Des marges brutes stables rassurent aussi Mme Bania, tout comme la meilleure productivité des boutiques canadiennes et le lancement prochain des nouvelles saveurs de thé et des nouveaux produits pour le temps des Fêtes.
Les moins bonnes ventes que prévues au troisième trimestre aux États-Unis s’expliquent par une panne dans l’envoi des courriels automatisés aux membres du programme de fidélité «Grands buveurs», qui a depuis été résolu. L’analyste estime le manque à gagner à environ un million de dollars, en août.
«Le meilleur rendement des magasins américains après l’embauche de trois nouveaux cadres, la stabilisation du dollar canadien, le levier de rentabilité qui accompagne l’ajout de points de vente et le lancement en 2017 d’une application mobile transactionnelle sont de bon augure», énumère Mme Banian.
David’s Tea prévoit ouvrir 40 boutiques par année en 2016 et en 2017.
La société bénéficie aussi de liquidités de 60 millions de dollars qu’elle pourrait utiliser pour accélérer sa croissance, ajoute-t-elle.
L’analyse maintient son cours cible de 16$US. Il recèle un rendement potentiel de 21%.
Enbridge (ENB, 55,30$): un grand coup pour se diversifier et nourrir ses promesses de dividendes
Enbridge (ENB, 55,30$): un grand coup pour se diversifier et nourrir ses promesses de dividendes
Freinée dans sa croissance au Canada par l’opposition aux oléoducs et le ralentissement pétrolier, Enbdrige se tourne vers les États-Unis et fusionne Spectra Energy, dans une transaction record de 59 milliards de dollars, incluant la dette.
À l’instar de douze de ses collègues, Patrick Kenny, de la Financière Banque Nationale, voit la transaction transformationnelle d’un bon oeil. Il relève aussi son cours cible de 61 à 63$.
Avec Spectra, Enbridge devient la plus grande société d’infrastructure énergétique en Amérique du Nord, avec 306400 kilomètres de pipelines.
Elle diminue aussi sa dépendance du pétrole lourd albertain, dont la part des revenus rétrécit de 75 à 49%. Le transport, l’entreposage et la transformation du gaz naturel contribueront dorénavant 47% de ses revenus.
La nouvelle société de 165 milliards de dollars (en valeur boursière) porte aussi ses projets fermes d’expansion à 26 milliards de dollars ainsi que ses projets potentiels totaux à 49G$, explique l’analyste.
La société de Calgary cherche ainsi à sécuriser sa croissance à long terme et à respecter son engagement à soutenir une hausse annuelle de 15% de son dividende d’ici 2017 et de 10 à 12% de son dividende, jusqu’en 2024.
«Nous recommandons à nouveau l’achat du titre puisque la société combinée affichera un niveau d’endettement légèrement inférieur. La réalisation éventuelle des projets d’expansion de 49G$ ajoute aussi 12% à son évaluation. L’appréciation potentielle de l’action et la trajectoire prévue des dividendes donnent un rendement total potentiel de 17,8%, ce qui est supérieur à celui de 14,9% de ses semblables», précise aussi M. Kenny.
Air Canada (AC, 9,16$): un refinancement de 1,2G$ rentable
Air Canada (AC, 9,16$): un refinancement de 1,2G$ rentable
Le transporteur aérien compte racheter environ 1,2 milliard de dollars de sa propre dette avant leur échéance, le 6 octobre, afin de la refinancer à meilleur taux.
Même si Air Canada versera une plus-value aux porteurs de trois tranches de billets et que la société puisera dans son encaisse pour les racheter avant leur échéance, le refinancement à meilleur taux sera rentable, prévoit Doug Taylor, de Canaccord Genuity.
Si le coût d’emprunt passait de la fourchette actuelle de 6,75 à 8,75% à une autre de 5,0 à 6,5% par exemple, le refinancement ajouterait de 13 à 39 millions de dollars ou de 0,05$ à 0,14$ par action aux bénéfices annuels, estime l’analyste.
«Même si le multiple d’évaluation reste où il est, la hausse des flux de trésorerie et le recul de la dette au cours des prochains trimestres devrait donner plus de valeur à son action», explique M. Taylor.
Son bénéfice d’exploitation devrait aussi profiter du fait que son infrastructure de vols a grossi alors que les dépenses en capital pour cette expansion achèvent, dit-il.
Son cours cible de 13 $ repose sur un multiple de 4,5 fois le bénéfice d’exploitation prévu, comparativement à l’évaluation de 5,2 fois pour ses semblables américains.
Une hausse potentielle du taux de remplissage des appareils et des marges par siège vendu serait un élément additionnel pour déclencher une réévaluation du titre.
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