Que faire avec les titres de Couche-Tard, SNC-Lavalin et Ford? Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l'auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
Alimentation Couche-Tard (Tor., ATD.B, 60,75$): une cible d’achat
Une autre occasion d’acquisition s’ouvre pour Alimentation Couche-Tard, croit Michael Van Aelst, de Valeurs mobilières TD. Les quelque 2 770 dépanneurs et stations-service Speedway appartenant à Marathon Petroleum pourraient être mis en vente prochainement.
Sous la pression de Elliott Management, Marathon Petroleum (NY., MPC) a annoncé qu’elle faisait une révision stratégique de ses activités. L’exercice pourrait aboutir sur la mise en vente des activités ou leur essaimage dans une nouvelle entreprise cotée en Bourse. La direction devrait présenter son plan aux investisseurs d’ici la mi-année.
L’analyste voit des similitudes avec ce qui est arrivé avec CST Brand, Pantry et Hess. Acheter les établissements de Speedway coûterait entre 9 G$US et 10 G$US, estime M. Van Aelst. Puisque l’entente ne sera pas conclue avant la fin de l’exercice 2018, il croit que Couche-Tard pourra «étirer» son bilan afin de financer la transaction uniquement avec de la dette, mais la société lavalloise serait plus encline à émettre des actions, selon lui.
Cette transaction pourrait ajouter 0,30$ au bénéfice par action et entraîner une appréciation du titre de 7$. Après deux à trois ans de synergie, les gains pourraient se mesurer à 0,80$ pour le bénéfice par action et à une appréciation de 19$.
Dans l’ensemble, l’analyste constate que Couche-Tard a souffert des grands mouvements de secteurs dans le marché depuis l’élection de Donald Trump. L’analyste suggère de profiter de cette faiblesse. La tendance du bénéfice devrait être meilleure au cours des quatre prochains trimestres, selon lui. De plus, d’autres annonces d’acquisitions pourraient ajouter de l’eau au Moulin.
L’analyste maintient son action sur sa liste des recommandations d’achat favorites. Il émet une cible de 87$.
SNC-Lavalin (Tor., SNC, 57,79$) : L’autoroute 407 est un bon investissement
La participation de 16,77% détenue par SNC-Lavalin dans l’autoroute 407 reste un bon investissement, malgré les inquiétudes sur une hausse des taux d’intérêts, juge Maxim Sytchev, de la Financière Banque Nationale.
En fait, les investisseurs se demandent si l’herbe sera plus verte du côté des titres de revenus fixes. Si la courbe des taux augmente, les titres à revenus fixes verseront de plus généreuses distributions. Ce changement rendrait les revenus de l’autoroute 407 moins attrayants par rapport aux titres de revenus fixes. L’analyste juge que cette inquiétude est moins pertinente au Canada qu’aux États-Unis. De plus, la marge de manœuvre de l’autoroute 407 pour augmenter ses prix (donc d’accroître ses revenus) est supérieure aux estimations du consensus, estime-t-il. Les nouveaux prix annoncés au début de l’année 2017 (des augmentations d’entre 7% et 13%, selon l’heure et la distance) représentent une croissance «impressionnante», souligne-t-il. L’argument de vente, soit éviter les pertes de temps dans les bouchons de circulation est très fort, selon lui.
Pour SNC-Lavalin en général, l’analyste note que l’action s’échange à 13,7 fois les prévisions de bénéfices 2017, moins que ses pairs Fluor (NY., Fluor) et Jacobs (NY., JEC) à 17,8 fois et 18,2 fois, respectivement. Cet écart est curieux, car la visibilité sur les dépenses publiques au Canada est beaucoup plus grande qu’aux États-Unis, selon lui.
M. Sytchev réitère sa recommandation «surperformance» et sa cible de 66$.
Ford (NY., F, 12,13 $US) : L’effet Trump
Les dirigeants de Ford semblent croire que la probabilité que Donald Trump adopte le volet protectionniste de son programme est supérieure à ce que le consensus des investisseurs anticipe, évalue Joseph Spark, de RBC Marchés des capitaux. Un tel scénario représenterait un vent contraire contre le constructeur automobile.
Ford a annoncé qu’elle abandonnait son projet de construire une usine à San Luis Potosí au Mexique, un investissement de 1,6 G$US. L’usine devait ouvrir ses portes en 2018. La société a plutôt décidé de réinvestir 700 M$US dans son usine de Flat Rock au Michigan au cours des quatre prochaines années. L’investissement sera consacré au développement d’une voiture électrique autonome.
Même s’il s’agit d’une victoire à court terme pour les employés américains de Ford et de Donald Trump, la décision du constructeur n’est pas nécessairement uniquement attribuable à l’influence du président désigné. En fait, les ventes modestes de petits véhicules peuvent expliquer la décision, pointe l’analyste. Toutefois, la direction envoie en même temps le signal qu’elle prend les promesses protectionnistes de Donald Trump au sérieux. Le «Tweet» de M. Trump contre GM est un autre indicateur en ce sens.
Dans les grandes lignes, M. Spark pense que le rendement de Ford sera similaire à celui de l’industrie. Il croit que la rentabilité de Ford touchera un sommet. Les marges devraient être plus faibles au cours des prochaines années. Le «Brexit», pour sa part, représentera un vent contraire en Europe. Le marché chinois représente toujours une occasion, mais c’est un marché difficile où les prix sont sous pression. «En tenant compte de tout cela, nous voyons difficilement le potentiel de surprise sur les bénéfices», commente l’analyste.
Il émet une recommandation «performance de secteur» et une cible de 13 $US.