Que faire avec les titres de Couche-Tard, Quincaillerie Richelieu et Colabor. Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Couche-Tard (ATD.B, 61,58$): une ré-accélération de la croissance devrait raviver son titre
Michael Van Aelst, de TD Valeurs mobilières, profite du dévoilement de ses prévisions pour le troisième trimestre, attendu le 14 mars, pour rappeler à ses clients pourquoi Alimentation Couche-Tard figure parmi ses favoris.
L’analyste prévoit une hausse de 21% du bénéfice d’exploitation et de 25% du bénéfice par action à 0,66$US, par rapport à des attentes qui varient de 0,57 à 0,72$US pour l’ensemble de ses collègues.
«La contribution des acquisitions de Shell-Danemark, Topaz et Esso Canada ainsi qu'une croissance interne dans ces trois régions –grâce à l’offre croissante d’aliments frais– auront plus d’impact que le recul des marges d’essence et que l’augmentation des frais de traitement des transactions par cartes de crédit, de l’amortissement et des frais d’intérêt», précise M. Van Aelst.
Autre attrait pour les investisseurs: après une rare période de stagnation en Bourse, l’action de Couche-Tard s’échange à un multiple de seulement 15 fois ses bénéfices par rapport au multiple moyen de plus de 20 fois pour ses semblables.
«La ré-accélération de sa croissance devrait se répercuter sur son titre en Bourse. En plus, plusieurs occasions d’achat majeures aux États-Unis (Speedway) et en Europe se présentent sur son chemin», dit-il.
M. Van Aelst maintient son cours-cible de 87$, qui est porteur d’un rendement de 42%, d’ici 12 mois, incluant le dividende de 0,6%.
Quincaillerie Richelieu (RCH, 26,15$): un heureux mélange de croissance interne et par acquisition
Quincaillerie Richelieu (RCH, 26,15$): un heureux mélange de croissance interne et par acquisition
Le distributeur de quincaillerie spécialisée offre un heureux mélange rentable de croissance interne et par acquisitions, en plus d’une répartition de capital hors pair.
Leon Aghazarian, de la Financière Banque Nationale, a renouvelé sa recommandation d’achat et son cours cible de 30$, après le dévoilement de résultats conformes aux attentes, du quatrième trimestre.
Ses revenus ont crû de 10% à 218 millions de dollars, tandis que les marges se sont améliorées de 12,2% à 13,2%, pour la première fois en sept trimestres.
Le quatrième trimestre marquait aussi le dixième trimestre consécutif de croissance interne des revenus d’au moins 6%, tant au Canada et aux États-Unis. Toutes les régions ont mis l’épaule à la roue, même l’Ouest canadien.
«Le lancement de 3000 nouveaux produits, sa capacité à hausser ses prix de vente et une croissance prévue de 6,7% des dépenses de rénovation aux États-Unis en 2017, indiquent que la société peut continuer sur son élan», note M. Aghazarian.
Avec des flux de trésorerie de 25M$ en 2016 et une encaisse de 38M$, l’entreprise dirigée par Richard Lord est aussi en excellente posture financière pour poursuivre ses acquisitions aux États-Unis, racheter annuellement des actions et relever son dividende.
En 2016, Richelieu a racheté 23M$ de ses actions.
Même après la plus récente hausse de 6,4% du dividende trimestriel, à 0,056$, ce dividende représente seulement 31% de ses flux de trésorerie libres.
Colabor (GCL, 1,38$): rebond prévu du bénéfice d’exploitation, en attendant l’effet Briscoe
Colabor (GCL, 1,38$): rebond prévu du bénéfice d’exploitation, en attendant l’effet Briscoe
Une recapitalisation, des frais d’intérêt réduits, des coupes de coûts et l’achat de Poissonnerie Marcotte devraient faire rebondir de 14% le bénéfice d’exploitation du grossiste alimentaire, au quatrième trimestre, prévoit Derek Lessard, de TD Valeurs mobilières. Les résultats sont attendus à la fin de février.
Une émission de droits de souscription, réalisée l’automne dernier, a presque quadruplé le nombre d’actions en circulation.
Le sauvetage a vu la Caisse de dépôt et placement du Québec et le financier Jerry Zucker, deux actionnaires, réinvestir respectivement 8 M$ et 4,3 M$ pour l'achat de droits de souscription.
Déjà créancier, le Fonds de solidarité FTQ a acheté 3,9 M$ d'actions et a prolongé l'échéance de sa dette subordonnée.
Porteuse de débentures convertibles, Investissement Québec est un nouvel actionnaire (3,9 M$ d'actions) et a conservé ses débentures.
Colabor devrait aussi bénéficier d’un allègement des conditions de paiement de ses fournisseurs qui avaient serré la vis, de peur que le grossiste ne fasse faillite.
Malgré ces progrès, le redressement de la société de Boucherville reste sous surveillance.
Sa dette équivaut encore à 4,1 fois son bénéfice d’exploitation.
«La recapitalisation permet à Colabor de continuer à se battre, mais en terme de perspectives de placement, nous aimerions voir la dette diminuer davantage et des indicateurs de croissance interne durable avant de redevenir plus optimiste», explique l’analyste.
Le risque principal concerne la capacité de Colabor à rivaliser des concurrents mieux nantis, ajoute-t-il.
L’analyste a aussi bien hâte de voir l’impact qu’aura Robert Briscoe, 74 ans, le nouveau vice-président exécutif du conseil et actionnaire, sur les perspectives de la société.
Le fondateur et dirigeant d’AlimPlus a déjà attiré de nouveaux cadres et du personnel de vente pour la relance.
Le nouveau cours cible de TD de 1,50$ laisse entrevoir un rebond de 8,7%.