Que faire avec les titres d’Alimentation Couche-Tard, de Prometic et d’Advance Auto Parts. Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Alimentation Couche-Tard (ATD.A, 60,98$): un solide début d’année en vue
Le premier trimestre attendu le 6 septembre sera chargé, mais solide, prévoit Patricia Baker, de Banque Scotia, dont les prévisions «prudentes» sont légèrement inférieures au consensus, à plusieurs égards.
L’analyste prévoit un bond de 23% des revenus d’essence à 6,9 milliards de dollars américains $US, grâce aux acquisitions, au prix plus élevé du prix de l’essence à la pompe et à une amélioration des ventes comparables aux États-Unis et en Europe.
Les marges d’essence de 0,198 cents US le galon aux États-Unis se comparent à 0,229$US à la moyenne nationale et à 0,209$US, au premier trimestre de l’an dernier
La contribution d’un mois de CST Brands, et de trois mois d’Esso Canada, ainsi que des ventes comparables en croissance dans les trois marchés devraient faire croître les ventes de marchandises de 10% à 2,8G$US.
Le bénéfice d’exploitation devrait avancer de 8,8% à 670 millions de dollars américains incluant les co-entreprises, mais la marge se rétrécira de 0,6% à 6,7%.
Un bon contrôle des coûts et les synergies des acquisitions devraient tout de même compenser le fléchissement de la marge brute, prévoit l’analyste.
Grâce au remboursement discipliné de sa dette, l’exploitant de dépanneurs peut continuer à consolider son industrie, même si la dernière année a été particulièrement chargée.
«Sa structure décentralisée est certainement l’une des clés (du modèle d’affaires) qui lui permet de gérer ses acquisitions en série avec autant de brio», fait valoir l’analyste.
Sa stratégie de croissance interne est tout aussi solide et renforce sans cesse son positionnement, ajoute Mme Baker.
Ensemble, ces deux forces lui procurent de multiples occasions de créer de la valeur, qui continuera en bout de ligne à donner du rendement à ses actionnaires, assure l’analyste.
Son cours cible de 77$ est porteur d’un gain potentiel de 27%, d’ici un an.
Ce serait tout un renversement pour le titre qui a perdu 2,3% depuis un an, un rare passage à vide pour l’entreprise de Laval.
Prometic (PLI, 1,32$): encore de l’attente pour son médicament vedette
Prometic (PLI, 1,32$): encore de l’attente pour son médicament vedette
La biopharmaceutique lavalloise teste la patience de ses partisans en reportant une troisième fois, au premier trimestre de 2018 cette fois, le lancement commercial prévu de son médicament vedette, le Ryplazim pour traiter les patients atteints d’une déficience congénitale en plasminogène.
Prometic Sciences de la vie n’a toujours pas obtenu l’approbation de la Federal Drug Administration, attendue en juin. La FDA exige des informations additionnelles concernant son application pour les traitements pédiatriques.
Entretemps, la société continue de puiser dans son encaisse à raison de 25 à 27M$ par trimestre et de creuser ses pertes.
Comme deux autres confrères chez Canaccord Genuity et la Financière Banque Nationale, Douglas Miem, de RBC Marchés des capitaux, a donc réduit son cours cible de 4 à 3,50$ pour s’ajuster aux nouveaux retards.
L’analyste reste confiant concernant le lancement des essais cliniques clés de phase 2 et 3 pour le médicament candidat PBI-4050 contre la fibrose pulmonaire idiopathique, d’ici la fin de l’année.
Les investisseurs apprécieraient une étude comparative élargie avec un groupe-contrôle placebo pour confirmer les prétentions des dirigeants que le PBI-4050 est une thérapie de haut niveau, surtout que les firmes Fibrogen et Galapagos sont aussi dans la course, ajoute-t-il.
L’analyste s’attend aussi à ce que Prometic signe une entente de licence de 75M$ pour le PBI-4050 en 2018 et récolte de nouveaux capitaux de 40M$ en 2019.
Il aimerait aussi voir la société conclure une entente régionale de licence pour l’Asie et une autre licence de fabrication des futurs traitements dérivés du plasma.
M. Miehm souhaite aussi que la société dévoile le mécanisme d’action du PBI-4050, dans un journal scientifique sérieux afin de renforcer la crédibilité des dirigeants.
L’analyste de RBC ne s’inquiète pas du départ soudain du chef de la direction financière pour des raisons personnelles, pendant une période cruciale pour l’entreprise. Le chef de l’exploitation actuel assure l’intérim.
Le lancement attend du Ryplazim pourrait tripler les revenus à 64M$ en 2018 et réduire de moitié le déficit d’exploitation.
Compte tenu du potentiel d’appréciation de 165% du titre, il en recommande toujours l’achat aux spéculateurs.
Advance Auto Parts (AAP, 87,08$US): une nouvelle mise en garde fait table rase
Advance Auto Parts (AAP, 87,08$US): une nouvelle mise en garde fait table rase
La réaction violente à l’avertissement du distributeur que le recul des ventes de pièces de rechange automobiles se prolongera au deuxième semestre fait mal, mais aura l’effet bénéfique de faire table rase pour repartir sur de nouvelles bases, espère Scot Ciccarelli, de RBC Marchés des capitaux.
Le titre du principal distributeur de pièces de rechange a chuté de 25% le 16 août, un record, après que le nouveau PDG ait prévenu que les ventes comparables pourraient baisser de 1 à 3% au lieu d’augmenter de 2%, cette année.
«Les marges se contracteront de 2,3% malgré des gains de productivité de 100M$US», déplore-t-il.
Malgré le dur coup à la crédibilité du distributeur, M. Ciccarelli a encore espoir que les multiples mesures de redressement instaurées depuis l’arrivée de l’investisseur activistes Starboard Value en 2015 commenceront enfin à donner des résultats à partir du quatrième trimestre de 2017.
À court terme, les distributeurs de pièces souffrent de la précarité économique des ouvriers, du rebond du prix de l’essence à la pompe, du moins grand nombre de vieux véhicules sur la route et du mauvais temps.
À plus long terme, les défis incluent la concurrence des commerçants en ligne EBay, Amazon et RockAuto, dans le segment des pièces pour les automobilistes qui réparent aux-même leurs voitures.
La complexité électronique des véhicules pourrait aussi inciter de plus en plus d’automobilistes à confier l’entretien et la réparation de leur véhicules des techniciens qualifiés.
M. Ciccarelli charcute ses prévisions de bénéfices pour 2017 et pour 2018 ainsi que son cours cible de 125 à 102$US.
Les bénéfices devraient toutefois rebondir de 42% entre 2017 et 2019, à 7,34$US par action, bien que les bénéfices déprimés actuels embellissent le taux de croissance.
«Les dirigeants peuvent encore se tromper, mais ils ont répété qu’ils s’attendent toujours à relever les marges de 5% à partir du niveau de 9,4% qu’elles étaient en 2016.
D’importants changement à sa chaîne d’approvisionnement, la réduction des stocks et la conversion des centres Carquest acquis en 2014 lui font perdre des ventes.
L’action d’Advance Auto Parts a plongé de près de moitié depuis l’achat par Starboard d’un bloc de 3,7% aux cours d’environ 171$US, en 2015.