Que faire avec les titres de Couche-Tard, Empire et Netflix? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Couche-Tard (ATD.B, 66,48$): le cinq prochaines années s’annoncent aussi enlevantes que les cinq dernières
Keith Howlett, de Desjardins Marché des capitaux, est revenu de la première journée des investisseurs de Couche-Tard confiant que les cinq prochaines années s’annoncent tout aussi excitantes que les cinq dernières.
La présentation de Couche-Tard a servi à démontrer que la société développe les capacités internes de gestion pour prendre de l’expansion dans de nouveaux marchés étrangers, devenir une véritable marque mondiale, tout en s’adaptant à l’économie numérique et aux voitures électriques.
Bien que la priorité reste de densifier son réseau nord-américain et européen actuel, la société pilotée par Alain Bouchard commence à étudier le potentiel du marché asiatique en assurant qu’elle restera disciplinée dans ses futurs achats.
M. Howlett voit aussi d’un bon œil que la société accélère l’adoption d’outils numériques afin de mieux interagir avec ses clients, tout en améliorant son efficacité interne et sa capacité de prise de décision.
«Il manque toujours un aliment coup-de-circuit dans ses dépanneurs américains pour stimuler la fréquentation, mais Couche-Tard progresse à cet égard avec quelques coups droits», écrit l’analyste.
À plus court terme, la réforme américaine réduira son taux d’imposition de 3% à 5%, tandis que l’intégration de HolidayStores du Minnesota apportera des synergies de 50M$US à 60M$US.
L’analyste hausse ses prévisions de bénéfices de 2,80 à 2,89$US par action pour 2018 et de 3,07$US à 3,40$US pour 2019, mais il ne touche pas à son cours cible de 78$ en raison de l’effet de dépréciation du dollar américain sur la conversion en dollars canadiens de ses bénéfices, pour les besoin du cours cible canadien.
Empire (EMP.A, 25,50$): le partenariat avec Ocado pour l’épicerie en ligne est prometteur, mais coûteux
Empire (EMP.A, 25,50$): le partenariat avec Ocado pour l’épicerie en ligne est prometteur, mais coûteux
Le propriétaire d’IGA au Québec s’allie à un partenaire d’expérience pour offrir l’épicerie en ligne, mais l’offensive risque d’être couteuse et prendra au moins deux ans avant de donner des résultats.
C’est l’avis de Peter Sklar, de BMO Marchés des capitaux, après l’annonce d’un partenariat exclusif avec la Britannique Ocado Plc, un commerçant en ligne qui est aussi derrière l’épicerie en ligne de Morrisons, en Grande-Bretagne et bientôt Groupe Casino, en France.
Ocado est rentable depuis trois ans, note M. Sklar.
«La plateforme d’Ocado, qui requiert un centre de distribution robotisé, s’annonce robuste par rapport aux initiatives des autres épiciers, mais elle exigera d’importants capitaux et prendra au moins deux ans avant de se matérialiser», prévient l’analyste.
Empire n’a pas dévoilé pour l’instant les investissements requis pour ériger le centre de traitement des commandes, d’une capacité de 70000 commandes par semaine, dans la région de Toronto, au cours des deux prochaines années.
Ocado fournira aussi aux épiciers Sobeys, IGA et Safeway d’Empire un site de commerce en ligne sur mesure ainsi qu’une application mobile, incluant les fonctionnalités du transport du dernier mile.
Bien que l’initiative positionne bien Empire par rapport au service en ligne de Loblaw qu’il faut aller cueillir en magasin et l’éventuel percée d’Amazon dans les aliments frais et surgelés au Canada, «il faut compter des années avant que les bénéfices de la plateforme d’Ocado se matérialisent», insiste M. Sklar.
Dans l’intervalle, il maintient sa recommandation d’achat. Son cours cible d’un an de 30$ offre un gain potentiel de 19%.
Netflix (NLFX, 227,58$US): un trimestre éclatant et un point de bascule prévu en 2018
Netflix (NLFX, 227,58$US): un trimestre éclatant et un point de bascule prévu en 2018
Mark S.F. Mahaney, de RBC Marchés des capitaux, est si époustouflé par les résultats du quatrième trimestre de Netflix qu’il prédit un point d’inflexion en 2018 et hausse son cours-cible de 250 à 300$US.
Les revenus de 3,3G$US et le bénéfice ajusté de 0,41$US par action du quatrième trimestre ont corroboré ses attentes, mais le bond des abonnés tant aux États-Unis qu’à l’international ont fracassé les prévisions de 53% et de 25%, respectivement.
Les revenus mondiaux de téléchargement de 3,6G$US prévus pour le prochain trimestre représentent une croissance annuelle de 43%, la plus forte en 5 ans.
«La loi des grands nombres n’a visiblement pas d’effet ici», évoque-t-il.
Pour 2018, M. Mahaney prévoit une hausse des revenus de 7% à 16G$US et un bond de 51% du bénéfice ajusté à 2,84$US par action.
L’entreprise devrait atteindre une marge d’exploitation de 10%, soit 1% de moins que son modèle..
Netflix est la société la mieux positionnée pour profiter du déplacement séculaire des téléspectateurs vers la vidéo sur demande, avec huit fois plus d’abonnés payants que son plus proche concurrent et une force d’attraction universelle.
Sa position de tête lui donne le pouvoir d’augmenter ses prix et ses revenus mensuels par abonné, dit-il.
De plus, la rentabilité des activités internationales augmente rapidement, dit-il.
«D’ici 2022, Netflix pourrait dégager un bénéfice ajusté de 15 à 17$US par action propulsant son action à 400$US», écrit-il.
M. Mahaney mentionne au passage, sans s’y attarder, le fait que Netflix prévoit des flux de trésorerie déficitaires de 3 à 4G$US en 2018 en raison des coûts élevés de sa programmation.