Que faire avec les titres d’Alimentation Couche-Tard, de BCE et d’Entreprises Cara? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Couche-Tard (ATD.B, 56,70$): toujours premier de classe
Les résultats record d’Alimentation Couche-Tard, au premier trimestre, rappellent que l’exploitant de dépanneurs est toujours premier de classe dans la vente d’essence, indique Perry Caicco, de CIBC Marchés des capitaux.
La société a nettement surpassé les attentes de l’analyste tant au niveau du bénéfice d’exploitation (547M$US au lieu de 477M$US) que du bénéfice par action (0,53$US au lieu de 0,43$US) grâce au bond de 9,4% des volumes d’essence aux États-Unis, d’excellentes marge d’essence, ainsi qu’un contrôle assidu des coûts.
L’intégration de The Pantry a déjà procuré des synergies de 12 millions de dollars américains, comme prévu, en route vers des économies totales de 85M$US.
Les marges d’essence élevées du dernier trimestre importent peu pour l’évaluation d’Alimentation Couche-Tard puisque les analystes les annualisent, mais elles sont importantes pour les flux de trésorerie, explique M. Caicco.
«Grâce à ses flux de trésorerie élevés, la société se désendette rapidement, ce qui place le couvert à d'autres acquisitions, probablement en Europe, où les évaluations sont plus attrayantes», prévoit-il.
Alimentation Couche-Tard pourrait mettre la main sur d’autres stations Shell en Europe, croit M. Caicco. Quelque 500 stations d'essence Esso seraient aussi à vendre au Canada, mais leM. Caicco doute que la société soitt prête à payer le prix élevé demandé.
L’analyste augmente donc son cours-cible d’un an de 64 à 66$, soit un multiple de 22 fois la moyenne des bénéfices prévus en 2016 et en 2017.
BCE (BCE, 51,99$): l’achat potentiel de Manitoba Tel en fait un achat à nouveau
BCE (BCE, 51,99$): l’achat potentiel de Manitoba Tel en fait un achat à nouveau
D’ici la mi-2016, Manitoba Telecom (MBT) aura vendu sa division de téléphonie d’affaires Allstream et deviendra une cible de choix pour BCE ou Telus.
Vince Valentini, de TD Valeurs mobilières, croit que BCE serait l’acquéreur le plus naturel, dans la foulée des achats stratégiques de CTV, Astral, Bell Média et Glentel.
« Toutes ces acquisitions ont été rentables puisqu’elles ont accru la progression interne de ses flux de trésorerie et sa capacité à verser des dividendes croissants », explique M. Valentini.
Manitoba Telecom apporterait 500 000 abonnés, soit l’équivalent de trois ans de croissance organique pour Bell Mobilité, dit-il. La société dispose aussi de pertes fiscales reportées de 415 millions de dollars. Enfin, les synergies pourraient atteindre 10 à 20% des dépenses d’exploitation de la société acquise.
Les autorités réglementaires pourraient toutefois imposer des conditions pour approuver la transaction.
Étant donné les bénéfices stratégiques et financiers d’un achat par BCE de Manitoba Telecom, l’analyste incorpore la moitié de la contribution d’environ 0,49$ par action de Manitoba Telecom aux flux de trésorerie de BCE dans son nouveau cours-cible de 59$.
Deux autres facteurs justifient aussi sa nouvelle recommandation d’achat : le recul de 14% de l’action de BCE depuis février et une évaluation plus raisonnable de 7,4 fois son bénéfice d’exploitation.
«Son titre n’est pas une aubaine, mais dans le contexte actuel, l’action de BCE devrait continuer à obtenir une évaluation supérieure à la moyenne en Bourse», dit-il.
M. Valentini garde tout de même à l’œil l’effet de l’expiration des derniers contrats sans-fil de trois ans sur le taux de désabonnement de BCE, fin ainsi que celui des nouvelles promotions sans-fil de Rogers et de Wind sur les revenus mensuels par abonné de BCE.
Entreprises Cara (CAO, 33,11$): le restaurateur avale New Fries, comme promis à son retour en Bourse
Entreprises Cara (CAO, 33,11$): le restaurateur avale New Fries, comme promis à son retour en Bourse
Quatre mois après son retour en Bourse, le franchiseur des restaurants Harvey’s, East Side Mario's et Casey's, acquiert New York Fries, qui compte 120 établissements au Canada et 36 à l’étranger.
L’achat estimé à 30 à 50M$ est mineur pour Cara. Il pourrait ajouter de 3 à 4% à son bénéfice d’exploitation en 2016, avant les synergies, évalue George Doumet, de Scotia Capital. Son cours-cible passe de 41 à 42$.
Puisque New York Fries récolte des redevances de 6%, la chaîne aidera Cara à atteindre son objectif de relever son taux de redevances de 3,9% à 5%, au fil du temps, estime pour sa part Sabahat Khan, de RBC Marchés des capitaux.
Le siège social de New York Fries joindra celui de Cara en Ontario et toutes les fonctions administratives y seront intégrées au cours des 12 prochains mois. Warren Price, l’actuel vice-président exécutif de New York Fries, continuera à diriger la chaîne.
Cara dispose de 150 M$ de financement bancaire pour réaliser d’autres acquisitions et pourrait le doubler, si une occasion majeure se présentait, dit M. Doumet.
Le Québec et les restaurants avec service aux tables sont dans sa mire.
« Si Cara réalisait des acquisitions de 150M$, son bénéfice d’exploitation augmenterait de 15,5%, et son bénéfice par action de 8% », calcule aussi l’analyste de Scotia.
Rôtisserie St-Hubert et Groupe Restaurants Imvescor (IRG), le franchiseur des chaînes Mike's, Bâton Rouge, Scores, Pizza Delight et Commensal font partie des cibles que citent les analystes.