Que faire avec les titres d’Alimentation Couche-Tard, Aritzia et GM? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Couche-Tard (ATD.B, 57,00$): quatre agréables surprises et deux questions
Keith Howlett, de Desjardins Marché des capitaux, se montre très satisfait des quatre agréables surprises servies par Couche-Tard au quatrième trimestre, dans une note préliminaire.
Les ventes par magasin comparable ont augmenté dans ses trois marchés et ont nettement surpassé les attentes aux États-Unis contrairement aux autres acteurs de l’industrie des dépanneurs.
La hausse de ces ventes a été de 1,8% aux États-Unis, de 4,3% en Europe et de 3,6% au Canada, en bonne partie grâce au revirement chez CST Brands en Amérique du Nord.
Plus important encore, l’amélioration des ventes comparables ne s’est pas réalisée au détriment de la marge brute. Si bien que le bénéfice d’exploitation de 703 millions de dollars américains a surpassé ses attentes de 28M$US ou de 4%.
Le bénéfice net a crû de 13% à 0,59$US par action, 7% de mieux que ses prévisions de 0,55$US.
M. Howlett n’avait pas prévu non plus la hausse de 11% du dividende, croyant que la société prioriserait le remboursement de dette.
L’analyste note que l’intégration de CST Brands a déjà réalisé 71% des synergies annuelles de 215M$US attendues sur trois ans, mais qu’il avait déjà prévu le coup.
Seules les ventes de carburant par magasin comparable ont déçu.
M. Howlett a aussi deux interrogations: l’écart entre la hausse de 11,6% du volume de carburant vendu en Europe et la hausse de seulement 0,1% des ventes de carburant par magasin comparable, ainsi que le bond de 117M$ des dépenses de dépréciation et d’amortissement entre les troisième et quatrième trimestres malgré quatre semaines en moins.
En attendant la téléconférence de ce matin, M. Howlett maintient son cours-cible de 74$ et sa recommandation d’achat.
Aritzia (ATZ, 16,20$): le détaillant profite de l’effet Megan Markle
Aritzia (ATZ, 16,20$): le détaillant profite de l’effet Markle
Le détaillant de vêtements de marque maison exclusives devrait dévoiler un bon premier trimestre le 11 juillet, malgré l’effet de cannibalisation des ventes de certains magasins rapprochés.
Le marchand de Vancouver devrait même avoir profité de l’attention médiatique entourant Megan Markle, l’ex-actrice nouvellement mariée au prince Harry, qui porte ses vêtements, croit Camilo Kyno, de Canaccord Genuity.
Au premier trimestre, l’analyste prévoit une croissance des ventes par magasin comparable de 8% et une augmentation de 9,3% du bénéfice à 0,12$ par action.
En mai, Aritzia indiquait que ses collections printemps/été avaient été bien reçues si bien que les soldes n’ont duré que deux semaines, ce qui est favorable aux marges, indique-t-il.
La société devrait aussi avoir bénéficié d’un approvisionnement plus efficace de ses vêtements et du raffinement de sa mise en marché grâce aux nouveaux systèmes aux points de vente.
M. Lyon s’attend donc à ce que la marge brute passe de 39,7 à 40,3% tandis que la marge d’exploitation passe de 11,2 à 12,2%.
Bien que les ventes en ligne soient robustes, Aritzia est aussi l’un des rares détaillants de vêtements bénéficiant encore d’une bonne fréquentation de ses boutiques, ajoute l’analyste.
De nouvelles collections de denim devraient prolonger l’élan des ventes, croit-il.
M. Lyon s’attend à ce que le détaillant rachète activement ses actions, grâce à une encaisse de 112,5M$ et à un nouveau programme automatisé de rachat.
En attendant le dévoilement des résultats trimestriels le 11 juillet, l’analyste renouvelle sa recommandation d’achat et son cours-cible de 20$.
General Motors (GM, 39,75$ US): le véhicule autonome Cruise pourrait éventuellement valoir autant que GM
General Motors (GM, 39,75$ US): le véhicule autonome Cruise pourrait éventuellement valoir autant que GM
RBC Marchés des capitaux s’est projetée vers l’avenir dans une brique titrée «Imagine 2025» qui analyse le potentiel de nouvelles tendances.
Le véhicule autonome Cruise que General Motors compte lancer en 2019 à San Francisco y figure et Joseph Spak se hasarde à estimer sa future valeur à l’aide de scénarios.
Ce n’est pas qu’un exercice théorique puisque GM s’apprête à dévoiler les résultats de Cruise séparément, à partir du deuxième trimestre.
M. Spak perçoit un énorme potentiel parce que GM devance la parade avec le véhicule Cruise prêt à être commercialisé et devrait bénéficier du savoir-faire du réseau de Softbank qui investit dans une foule de moyens de transport du futur.
Il est fort probable que Cruise soit éventuellement scindée de GM, soit avec le biais d’une action-clone ou encore un appel public à l’épargne, imagine M. Spak.
À court terme, l’investissement de 2,25 milliards de dollars américains du fonds japonais Softbank pour 20% de Cruise lui donne une valeur de 9,2G$US ou 7$US par action de GM.
En fonction de l’hypothèse de 800 000 véhicules Cruise sur la route et de 58 milliards de milles parcourus en 2030 et un prix de 0,55$US le mille parcouru, sa valeur grimpe à 17G$US, calcule M. Spak.
Et si GM décidait de vendre sa technologie sous forme de licences, la valeur de Cruise pourrait atteindre 100G$US, en fonction de flux de trésorerie potentiels de 17G$US, en 2030, extrapole l’analyste.
Après avoir fait rêver, M. Spak revient toutefois sur terre. Dans l’immédiat, une cadence de production plus modérée, la rentabilité encore fuyante de GM International et la hausse des coûts du constructeur automobile l’incitent à diminuer ses prévisions de bénéfices pour 2018 (6,45 à 6,30$US) par action) et 2019 (7 à 6,80$US par action.
Son cours-cible augmente tout de même de 52 à 53$US grâce à la valeur accordée à Cruise par l’investissement de Softbank.