Que faire avec les titres de Corus entertainment, Barrick gold et Gildan? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
Corus Entertainment (CJR.B : 0,54 $) : les revenus continueront de chuter, selon BMO
Les trimestres se suivent et se ressemblent pour Corus, qui a encore annoncé cette semaine des résultats rédigés à l’encre rouge. Cette fois, pour son deuxième trimestre de l’exercice 2024, le groupe de médias de Toronto a affiché une perte de 9,8 millions de dollars (M$) et des revenus en baisse de 13%.
Ce sont tous les segments de marchés du groupe qui sont en chute libre, ce qui laisse les analystes de la Banque de Montréal dubitatifs quant aux finances du groupe dans les années à venir. «Les perspectives demeurent sombres alors que les facteurs macroéconomiques, la concurrence et la réglementation pèsent lourd sur cette industrie», écrit l’analyste Tim Casey.
«L’incertitude continue quant à la réglementation et cela ajoute des vents contraires structuraux. Il y a de nombreux enjeux de réglementation qui demeurent avec le CRTC et cela a un effet sur toute l’industrie de la radiodiffusion et des télécommunications», ajoute Tim Casey.
Les pertes du dernier trimestre demeurent toutefois inférieures à celles de la période correspondante l’année dernière, qui étaient de 15 M$. Différentes grèves à Hollywood avaient alors mis sur pause la production de séries sur lesquelles Corus misait pour augmenter ses revenus publicitaires. Le déclin de la publicité à la télévision s’est toutefois poursuivi au dernier trimestre avec une baisse de 12%.
«Par rapport au capital, la priorité de Corus demeure la réduction de sa dette, actuellement de 3,6 fois les revenus des 12 derniers mois. Cela requiert une proportion significative de ses flux de trésorerie», souligne l’analyste.
«Nous gardons notre recommandation de performance égale au secteur à propos de Corus, en raison de son exposition à ses médias traditionnels en télévision et à la radio. Nous croyons qu’il y a encore des risques en lien avec les incertitudes économiques, le déclin de la publicité traditionnelle et son effet sur les revenus, ainsi que l’incertitude à propos de sa programmation qui subit encore les contrecoups des grèves à Hollywood. Pour ces raisons, nous nous attendons à ce que les bénéfices avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissement en 2024 et 2025 demeurent sous les niveaux d’avant la COVID-19», dit Tim Casey.
Son cours cible sur un an reste à 0,80 $.
Dominique Talbot
Barrick Gold (ABX, 23,12$): une production plus basse au premier trimestre
Barrick Gold (ABX, 23,12$): une production plus basse au premier trimestre
Le 16 avril avant l’ouverture des marchés, Barrick a publié ses résultats d’exploitation pour le premier trimestre de l’année 2024 et a fourni des fourchettes de coûts préliminaires pour ses divisions or et cuivre.
Au cours du trimestre, Barrick a produit 940koz d’or, une baisse de -11% comparée au trimestre dernier, ce qui est légèrement supérieur à l’estimation de Mike Parkin de la financière Banque Nationale qui était de 926koz et inférieure au consensus de 973koz.
Les ventes ont été inférieures à la production à 910koz, principalement en raison de la baisse du nombre d’onces vendues à Veladero.
La légère amélioration par rapport aux estimations de la financière Banque Nationale est due en grande partie à une meilleure production de l’entreprise Nevada gold mine.
Les résultats mitigés des compagnies détenues avec Newmont par rapport aux estimations de Mike Parkin sont de bon augure pour Newmont en ce qui concerne l’impact de la production totale d’or.
La production de cuivre de Barrick de 88 millions de livres (mlbs), une baisse de -22%, a été inférieure de 14% à l’estimation de 102mlbs de Mike Parkin et a manqué le consensus de 104mlbs. La production du premier trimestre de 2024 représente 23% du point médian de la fourchette de prévisions de 3,9-4,3 millions d’onces d’or et 21% du point médian de la fourchette de prévisions de 397-463 millions d’onces de cuivre.
La direction avait précédemment indiqué qu’elle s’attendait à ce que le premier trimestre soit le trimestre de production le plus faible de 2024.
La direction a réaffirmé qu’elle s’attendait à une augmentation de la production chaque trimestre, ce qui contribuerait à réduire les coûts tout au long de l’année, conformément aux prévisions publiées en février.
Bien que la production d’or ait été légèrement supérieure aux prévisions de l’analyste, il s’attend à ce que Barrick sous-performe comparé à ses pairs dans les échanges à la bourse en raison de la production d’or et de cuivre inférieure au consensus.
Mike Parkin réitère sa recommandation de «performance égale au secteur». Basé sur la récente faiblesse opérationnelle, combinée à des risques géopolitiques accrus par rapport à des pairs, il établit le cours cible à 30,00 $.
Matthieu Hains
Gildan (GIL, 48,91$): de nouvelles cibles
Gildan (GIL, 48,91$): de nouvelles cibles
Le nouveau président-directeur général de Gildan, Vince Tyra, a dévoilé ses priorités stratégiques.
Les prévisions de Gildan concernant la croissance des revenus à long terme, l’expansion des marges et le rendement du capital sont plus prudentes que celles de Browning West.
La direction a reconfirmé ses perspectives pour 2024 et annoncé des ventes d’environ 695 millions de dollars américains au premier trimestre, ce qui est largement conforme au consensus.
Gildan publiera ses résultats du premier trimestre le premier mai. Dans l’ensemble, Chris Li de la financière Desjardins pense que les objectifs financiers de l’entreprise mettent en évidence la valeur intrinsèque de la société.
Les objectifs à moyen terme sont largement conformes aux attentes de l’analyste. En supposant que les conditions macroéconomiques ne se détériorent pas, la direction prévoit d’atteindre les objectifs financiers suivants au cours de la période 2025-28.
Un taux de croissance annuel moyen à un chiffre pour les ventes nettes, tiré principalement par le volume, avec des gains de parts de marché en Amérique du Nord et à l’expansion sur des marchés internationaux sélectionnés.
Une marge de bénéfice avant intérêts et impôts ajustés de 18 à 21%, la limite inférieure étant probablement conservatrice si l’on inclut les crédits d’impôt remboursables dans le cadre d’une compensation de l’impôt minimum mondial
Une croissance annuelle du bénéfice par action ajusté et une intensité des investissements d’environ 5% des ventes
Les catalyseurs comprennent la résolution de l’incertitude concernant le PDG et le conseil d’administration, le vote des actionnaires est le 28 mai 2024 et la preuve d’une amélioration de la croissance tout au long de l’année, puisque le premier trimestre a démarré plus faiblement.
Chris Li réitère son cours cible de 55$, basé sur un BPA de 12,5 fois celui de 2025 et maintient recommandation d’achat.
Matthieu Hains
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