Que faire avec les titres de CIBC, d’EXFO et d’Empire? Voici quelques recommandations d’analystes qui pourraient influencer les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
CIBC (Tor., CM, 100,48$): pas de surprenant, mais risqué
La Banque CIBC a acheté PrivateBancorp de Chicago pour un montant de 3,8 G$US, environ 4,9 milliards de dollars canadiens.
La nouvelle n’a pas surpris Doug Young, de Desjardins Marché des capitaux. La direction avait bien préparé le terrain, selon lui.
Ceci étant dit, l’analyste voit tout de même des risques à la transaction. Il note que le prix payé est plus élevé que ce à quoi il s’attendait. L’acquisition gruge également les fonds propres. Ceux-ci demeurent adéquats, mais ils ne donnent pas une grande marge de manœuvre en cas d’imprévu, selon lui.
L’analyste aime cependant que la banque canadienne diversifie ses activités aux États-Unis. L’institution financière canadienne s’expose à une éventuelle hausse des taux d’intérêt chez nos voisins du sud.
Dans l’ensemble, M. Young aime la CIBC. Il fait cependant partie de la minorité. Des 16 analystes qui suivent le titre, ils sont quatre, dont lui, à émettre une recommandation d’achat. Il estime que la direction communique bien sa stratégie. Il croit qu’il y a encore des gains d’efficacité à faire au Canada. Sa cible est de 109$.
EXFO (Nasdaq., EXFO, 3,99$) : des promesses trop optimistes
EXFO a la réputation d’émettre des prévisions trop optimistes et les résultats du troisième trimestre sont dans la même veine, constate Robin Mason-Hing, de CIBC Marchés mondiaux.
Au troisième trimestre (terminé à la fin mai), la société a enregistré des revenus de 60,9 M$. La direction avait dit anticiper des ventes d’entre 59M$ et 64 M$. Si les revenus se trouvent dans cet écart, ils sont sous le milieu de cette fourchette, nuance M. Mason-Hing. Au cours des 20 derniers trimestres, les revenus ont été inférieurs à ce seuil 19 fois.
Les choses s’améliorent toutefois et la direction s’éloigne de moins en moins du centre. L’analyste croit qu’en dévoilant des prévisions plus «réalistes» le cours de l’action de la société de Québec sera moins volatil.
Il maintient sa recommandation «surperformance» et sa cible de 4,50 $US.
Empire (Tor., EMP.A, 19,25$) : De mal en pis
Empire a beau avoir fait mieux que prévu au quatrième trimestre (terminé au début mai), ses résultats sont « loin d’être bons », croit Michael Van Aelst, de Valeurs mobilières TD. En fait, les choses vont « de mal en pis », écrit-il.
Même si la maison-mère de Sobey’s (qui détient notamment les épiceries IGA au Québec) a accru ses activités promotionnelles, l’effet sur l’achalandage demeure invisible, estime-t-il. L’analyste croit que l’épicier est mal outillé dans un marché où les consommateurs préfèrent les enseignes à rabais.
Après trois années de déclin des ventes comparables, l’analyste croit que l’épicier n’aura pas le choix de lancer une enseigne à bas prix dans l’Ouest. «Un pas-de-géant qui sera coûteux », prévient-il.
L’analyste s’inquiète qu’Empire ne soit un piège à valeur (value trap). M. Van Aelst maintient sa recommandation « conserver ». Il abaisse sa cible de 22$ à 20$.