Que faire avec les titres de Cara, Roots et West Fraser? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Cara (CARA, 26,72$): le propriétaire de St-Hubert recrute le redresseur des Scores Frank Hennessey
Bien que ça ne soit pas une surprise totale, le recrutement du vétéran de la restauration Frank Hennessey à la tête d’Entreprises Cara devrait être bien reçu par les investisseurs, prévoit Michael Glen, de Macquarie Capital.
M. Hennessey revient au bercail puisqu’il a occupé divers postes de cadre chez Cara pendant 11 ans (dont la direction de sa chaîne Harvey’s), avant de présider Bento Sushi et de redresser Imvescor, le franchiseur des restaurants Scores, Mikes et Ben & Florentine, avant leur vente à Groupe d’alimentation MTY.
M. Glen s’attend à ce que M. Hennessey élabore une stratégie à long terme pour les 18 enseignes de Cara, comme il a l’habitude de le faire.
Chez Imvescor, le dirigeant a réparé les relations tendues entre le franchiseur et les franchisés, a rajeuni les menus et a offert un populaire programme pour les inciter à rénover leur établissement, rappelle l’analyste.
Les incitatifs financiers incluaient une mise de fonds fournie par Imvescor, ainsi qu’un plan de partage des rabais offerts par les fournisseurs avec les franchisés.
Chez Cara, l’approche de M. Hennessey devrait davantage mettre l’accent sur l’amélioration de l’exploitation des restaurants, plutôt que sur les acquisitions, prévoit aussi M. Glen.
Les enseignes de restaurants décontractés pour la famille, dont Swiss Chalet, ont besoin de son attention, croit l’analyste.
Avant d’en connaître davantage sur le plan de relance que les actionnaires Fairfax Financial et la famille Phelan attendent de M. Hennessey, M. Glen ne touche pas à son cours-cible de 24$.
Roots (ROOT, 13,20$): des mesures pour atténuer les risques de l’expansion américaine
Roots (ROOT, 13,20$): des mesures pour atténuer les risques de l’expansion américaine
Le détaillant de luxe canadien rustique au logo de castor prend des mesures pour atténuer les risques de son expansion américaine, note Sabahat Khan, analyste chez RBC Marchés des capitaux, après une rencontre avec les dirigeants et la visite de ses installations.
Piloté par de nouveaux dirigeants depuis 2016, Roots prévoit ouvrir 10 à 14 boutiques aux États-Unis, d’ici la fin de 2019. Pour l’instant, deux sont prévues à Boston en juin et deux autres dans la région de Washington en août. Elles s'ajouteront aux cinq existantes.
Roots signe notamment des baux de cinq ans qui contiennent des clauses de sortie si les ventes n’atteignent par les objectifs trois ans après l’ouverture de la boutique.
Les dirigeants assurent aussi que l’emplacement des magasins est étudié avec soin après avoir analysé les tendances régionales de ses propres ventes en ligne et à l’aide d’enquêtes externes.
Roots compte aussi se faire connaître en ligne à l’aide de campagnes régionales ciblées pour «planter les graines» de sa notoriété avant d’ouvrir chacune des boutiques américaine.
Bien que l’offensive américaine retienne l’attention, les deux-tiers de la croissance des ventes du plan d’action d’ici 2019 par Roots repose sur le marché canadien, indique M. Khan.
De quatre à six nouvelles boutiques sont prévues pour l’instant, mais les dirigeants disent avoir à l’oeil 30 emplacements potentiels au pays.
Roots compte aussi sur sa nouvelle flexibilité pour tester et retirer de nouveaux produits après quatre semaines s’ils ne s’écoulent pas bien.
Tout est mis en œuvre pour réduire les soldes et améliorer la productivité des magasins tout en gonflant à 22% la part des ventes réalisées en ligne.
L’approche prudente aux États-Unis et la nouvelle discipline de mise en marché plaisent à M. Khan, mais il ne touche pas à son cours cible de 13$ et sa recommandation neutre.
Le 18 avril, il avait relevé son cours cible de 12 à 13$ après les bons résultats du quatrième trimestre.
West Fraser (WFT, 86,97$): manque à gagner de 40M$ à cause de la congestion au Canadien National
West Fraser (WFT, 86,97$): manque à gagner de 40M$ à cause de la congestion au Canadien National
Le principal producteur de bois en Amérique du Nord chiffre à 40 millions de dollars le manque à gagner au bénéfice d’exploitation causé par la congestion du réseau du Canadien National.
Le chemin de fer achemine en effet 75% du volume canadien de bois de West Fraser, si bien que la société s’est retrouvée avec des stocks excédentaires de 226 millions de pied-mesure planche, soit 14% de sa production.
Ces stocks invendus ont aussi empêché la société de pleinement profiter des prix records pour le bois d’oeuvre et les prix élevés pour la pâte de bois.
Son bénéfice trimestriel de 2,60$ (nets des droits compensatoires sur les exportations de bois) a donc raté la cible de 2,70$ des analystes.
Heureusement, un peu moins de la moitié des scieries de West Fraser se situent aux États-Unis.
Malgré le fonds de roulement inhabituel qu’a nécessité le financement des stocks de bois, West Fraser a terminé le premier tirmestre avec des liquidités de 584M$, indique Sean Steuart, de TD Valeurs mobilières.
L’analyste s’attend à ce que West Fraser dépense 300 à 350 M$ en immobilisations en 2018 et partage son encaisse excédentaire avec ses actionnaires.
Bien que le bois stocké sera éventuellement écoulé, M. Stuart ne recommande toujours pas l’achat du titre. Il croit que les prix pour le bois et la pâte, et donc la rentabilité de West Fraser, approchent de leur sommet pour ce cycle économique.
Il recommande donc de conserver le titre du producteur au plus bas coût en Amérique du Nord. Il ne touche pas non plus à son cours cible de 95$.