Que faire avec les titres de Groupe Canam, Groupe CGI et Uni-Sélect. Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Groupe Canam (CAM, 8,75$): les profits avant les projets prestigieux
Frederic Bastien de Raymond James, voit d’un bon œil le virage de Groupe Canam. Le fabricant de structures d’acier est prêt à se priver des revenus de projets prestigieux, comme les stades sportifs, pour être plus rentable.
L’analyste s’attend donc à ce que le carnet de commandes et les revenus croissent moins vite à l’avenir, mais à ce que la rentabilité reprenne du mieux.
Il réduit tout de même son généreux cours cible de 15 à 12,50$ pour s’ajuster au ralentissement électoral des projets de construction aux États-Unis et à la récession albertaine qui perdure.
Le carnet de commandes a baissé de 150M$ au troisième trimestre parce que le contrat du Pont Champlain avait enflé sa valeur.
M. Bastien est aussi rassuré par l’amélioration de la rentabilité de la division des ponts et de l’avancement du réalignement interne de la division problématique des charpentes lourdes.
«Tant que Canam n’aura pas démontré qu’elle peut réaliser des grands projets de façon rentable sur une base régulière, son titre ne mérite pas un multiple de plus que de 6 fois son bénéfice d’exploitation, au bas d sa fourchette de 5,6 à 10 fois des dix dernières années», conclut-il.
Son nouveau cours cible de 12,50$ est tout de même porteur d’un fort rebond de 45%, d’ici un an. Sa recommandation d’achat est assortie d’un avertissement de risque élevé.
Groupe CGI (GIB.A, 62,31$): un contrôle des coûts et des contrats plus rentables compensent des revenus sans éclat
Groupe CGI (GIB.A, 62,31$): un contrôle des coûts et des contrats plus rentables compensent des revenus sans éclat
Au quatrième trimestre qui sera dévoilé le 9 novembre Groupe CGI, devrait encore une fois démontré que le contrôle des coûts et l’évitement de contrats moins rentables amélioreront sa rentabilité, malgré la croissance modeste des revenus.
Maher Yaghi, de Marché des capitaux Desjardins, prévoit une hausse de 20% du bénéfice ajusté à 0,88$ par action, malgré un recul de 0,8% des revenus à 2,56 milliards de dollars, en partie causé par l’effet des changes.
«Le consensus des analystes pour les revenus nous apparaît trop optimiste. Le retour de la croissance interne, amorcé au troisième trimestre sera beaucoup plus graduel que les investisseurs ne le prévoient», prévient-il. M. Yaghi table sur une hausse interne de 1,5% des revenus alors que ses collègues prévoient une augmentation de 3,8%.
Certains investisseurs s’impatientent de voir CGI réaliser une acquisition majeure, quatre ans après celle de la britannique Logica S.A., mais M. Yaghi estime que la société fait bien de faire preuve de discipline. «Je ne crois pas qu’elle ait raté aucune occasion qui vaille au cours des deux dernières années», dit-il.
L’analyste s’attend tout de même à ce que CGI continue de prospecter des cibles américaines de petite taille dans le secteur commercial, tout en restant à l’affût d’occasions de plus grande envergure en Europe.
Son cours cible de 67,50$ repose sur une croissance prévue de 14% des bénéfices en 2016 et de 12% en 2017, grâce au rachat annuel de 1,2 milliard de dollars de ses actions.
Des acquisitions ou une accélération de la croissance interne donneraient un élan supplémentaire au titre dont il recommande l’achat.
Uni-Sélect (UNS, 29,51$): la relance espérée se bute à un feu jaune
Uni-Sélect (UNS, 29,51$): la relance espérée se bute à un feu jaune
Benoit Poirier, de la Marché des capitaux Desjardins, est déçu du recul de 1,3% des revenus, sans l’effet des acquisitions, pour un deuxième trimestre consécutif.
La hausse de 15% des revenus, à 319 millions de dollars américains est entièrement attribuable aux acquisitions, au troisième trimestre. M. Poirier avait prévu 327M$US.
L’analyste est par contre satisfait de l’amélioration de 9,4 à 9,7% de la marge d’exploitation et de la hausse de 5% du bénéfice à 0,40$US par action.
«Les résultats mineront la confiance dans la relance du distributeur de pièces et de peinture automobile, mais nous restons optimiste étant donné les solides flux de trésorerie qui procurent un rendement financier de 8% et donnent à la société les ressources pour financer d’autres acquisitions et racheter des actions», met en contexte l’analyste.
Même ses flux de trésorerie ont bénéficié en partie d’un remboursement d’impôts, les 38 millions de dollars américains générés ont été le double de ses attentes.
M. Poirier abaisse tout de même son cours cible de 36 à 35$ parce que l’effet de la faiblesse économique se prolongera jusqu’en 2017 sur la distribution de pièces d’autos, surtout dans l’Ouest canadien.
Malgré la conjoncture difficile, Uni-Sélect devrait gagner des parts de marché grâce à des acquisitions ciblées et le déploiement de la bannière Bumper to Bumper, prévoit aussi M. Poirier.
Aux États-Unis, les perturbations sur les ventes de FinishMaster causées par le changement d’un de ses fournisseurs de peinture automobile, ne se répéteront pas l’an prochain.