Que faire avec les titres de Canadien Pacifique, Cascades et Cogeco? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Canadien Pacifique (CP, 242,06$): encore une autre bonne année de croissance à donner
Après avoir accompagné le PDG de Canadien Pacifique Keith Creel lors de trois jours de rencontres avec des investisseurs, Fadi Chamoun de BMO Marchés des capitaux est confiant que le chemin de fer peut accroître ses bénéfices de 15% en 2019.
Cette performance pourrait même se prolonger jusqu’en 2020, puisque la société dispose de capacité excédentaire qu’elle peut mettre en service à faible coût.
À plus court terme, après un hiver rigoureux, sa croissance devrait aussi rattraper son retard au deuxième semestre.
Le transport intermodal de marchandises, de produits chimiques, de pétrole et de potasse est particulièrement en demande, note M. Chamoun.
La hausse annuelle des tarifs se situe dans le haut de la fourchette de 2 à 4% cette année, a indiqué le PDG.
M. Chamoun fait valoir que le CP est devenu aussi compétitif que son grand rival Canadien National après cinq ans de transformation.
D’autres gains de productivité sont envisageables, notamment en remplaçant les wagons-tombereaux pour le transport de céréales.
La note de M. Chamoun ne fait pas mention du risque pour CP d'une guerre commerciale ou la renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), mais il indique que le titre pourrait reculer à 209$ dans un ralentissement économique.
Entretemps, l’analyste relève ses prévisions de bénéfices pour 2019 de 14,63 à 15$ par action. Un multiple de 17,5 fois ce bénéfice porte son cours-cible d’un an de 254 à 265$.
Cascades (CAS, 12,01$): le carton-caisse fournit la croissance, les papiers tissu le potentiel
Cascades (CAS, 12,01$): le carton-caisse fournit la croissance, les papiers tissu le potentiel
Le carton-caisse procure actuellement à Cascades presque les trois quarts de sa rentabilité grâce à la solide demande pour les boîtes que la livraison de colis et le commerce en ligne nourrissent.
Cascades flaire toutefois l’occasion de prendre de l’expansion dans les papiers tissu pendant que la concurrence intense et la hausse des coûts font mal à toute l’industrie.
C’est ce qui ressort d’une série de rencontres organisée par CIBC Marchés mondiaux pour ses clients avec le PDG, le chef de la direction financière et la responsable des relations avec les investisseurs de Cascades.
Le grand patron Mario Plourde se dit prêt à relever la dette jusqu’à 4 fois le bénéfice d’exploitation pour une acquisition stratégique dans le Sud-ouest ou sur la Côte Ouest américaine.
Entretemps, le dirigeant envisage d’augmenter sa capacité de fabrication de carton-caisse pour répondre à la demande au cours des prochaines années parce que ses usines existantes fonctionnent presque à pleine capacité.
L’analyste de CIBC prévoit que Cascades pourrait acheter une autre machine de carton-caisse recyclé ou encore une machine à papier qu’elle peut ensuite convertir.
Dans un an, Cascades a aussi l’option d’acheter 20% de plus de sa filiale de carton-caisse Greenpac.
Étant donné tous les projets en chantier et à venir, ses dépenses en capital resteront élevées au cours des 18 prochains mois, soit de 335 à 385M$ en 2018 et de 300M$ par année par la suite, précise l’analyste.
Malgré la conjoncture difficile des papiers tissus, M. Patel renouvelle sa recommandation d’achat et on cours-cible de 15$.
L’action de Cascades s’échange à un multiple modeste de 5,4 fois son bénéfice d’exploitation, un important rabais par rapport à l’évaluation comparable de 7,7 fois pour les fabricants américains de carton-caisse, dit-il.
Au cours actuel, le titre est attrayant pour un important acteur nord-américain du carton-caisse, une industrie qui fonctionne à 97% de sa capacité et qui croît de 3% par année.
Cascades devrait enfin récolter en 2019 les fruits de sa simplification des 18 derniers mois qui a vu le rachat de Greenpac, la vente de son intérêt dans Boralex et le plan de redressement des marges.
Cogeco (CCA, 66,39$): les ambitions sans-fil intriguent, en attendant la stratégie
Cogeco (CCA, 66,39$): les ambitions sans-fil intriguent, en attendant la stratégie
Les analystes, dont Aravinda Galappathige de Canaccord Genuity suivent pas à pas les gestes de Cogeco Communications dans le sans-fil pour tenter de comprendre sa stratégie à long terme.
Après avoir promis de faire incursion dans le sans-fil seulement s’il peut trouver un modèle d’affaires rentable, le câblodistributeur a dépensé 32 millions de dollars en peu de temps pour acheter des licences sans-fil.
La dernière transaction, payée 8M$, couvre une population de 1,5 million de ménages en Ontario. Plus tôt, Cogeco avait acheté 23 licences dans la bande de 2500 à 2300 MHz pour 24,3M$ dans les régions où elle offre le câble en Ontario et au Québec.
«Pour être rentable, un modèle de revente est le plus logique, mais sans mandat gouvernemental, ce n’est pas possible», note l’analyste.
Cogeco envisage peut-être un modèle hybride de revente et de partage de réseau avec un fournisseur existant tel que le torontois Freedom Mobile.
Cogeco pourrait être revendeur dans ses territoires câblés à l’aide du réseau de Freedom, et fournir en retour à Freedom des licences et du capital et peut-être même un accès à son réseau, avance M. Galappathige.
«Il est clair que la société cherche un modèle économique viable», ajoute l’analyste.
M. Galappathige croit que les ambitions sans-fil de Cogeco feront ombrage au titre tant que la société n’aura pas précisé son plan de match, etc.
L’action de l’entreprise a perdu 9% depuis le 15 mai.
L’analyste de Canaccord Genuity maintient son cours-cible de 73$ et sa recommandation «conserver».
le marché sans-fil seulement sLe câblodistributeur a en effet dépensé 32 millions de dollars pour acheter de fréquences sans-fil, mais.
«L’assureur veut stabiliser son profil de capital excédentaire afin d’améliorer sa flexibilité financière pour réaliser d’autres acquisitions dans la gestion du patrimoine et aux États-Unis», explique M. Malhotra.
Il maintient donc son cours-cible de 60$ et reste neutre envers le titre.