Que faire avec les titres de Canadian Tire, TFI (TransForce) et Winpak. Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Canadian Tire (CTC.A, 157,49$): un bon coup de pouce de l’hiver compense la hausse des coûts
À première vue, les résultats du détaillant sont spectaculaires, avec un bond de 8% des ventes chez Canadian Tire, de 5% chez Forzani et de 10% chez Mark’s Wearhouse-L’Équipeur, au quatrième trimestre.
Or, une saison hivernale plus normale en décembre a fait bondir les ventes de marchandises d’hiver de 50% au dernier trimestre, alors qu’un an plus tôt un mois de décembre doux avait nuit aux ventes.
Le bénéfice a bondi de 15% à 3,46$ par acion, mais sans une facture d’impôt réduite, qui a ajouté 0,06$ par action, le bénéfice aurait été conforme aux attentes, note aussi Vishal Shreedhar, de la Financière Banque Nationale.
L’analyste augmente tout de même son cours cible de 149 à 158$ pour refléter la meilleure performance des ventes et des marges que prévu.
Cet objectif repose sur la valeur de la société en pièces détachées. Il accorde à la division de détail un multiple similaire à celui de Wal-Mart.
M. Shreedhar hausse aussi ses prévisions de bénéfice de 3% à 10,12$ par action en 2017 et de 3% à 11,12$ en 2018.
Il n’en recommande toutefois pas l’achat, car au cours actuel, le titre ne reflète par les risques que son virage numérique et que ses nouveaux efforts de productivité ne rapportent pas comme prévu.
Les dépenses ont crû de 9,5% pour dans sa division des ventes au détail et de 11,3% dans sa division des services financiers (cartes de crédit et prêts), au quatrième trimestre.
En revanche, la société poursuit sa stratégie de répartition de capital. Canadian Tire a entièrement complété le rachat promis de 550M$ ou 9% de ses actions en 2016 et prévoit le même montant en 2017.
TFI International (TFII, 33,91$): encore 600M$ d’acquisitions potentielles avant l’essaimage promis
TFI International (TFII, 33,91$): encore 600M$ d’acquisitions potentielles avant l’essaimage promis
Le transporteur dirigé par l’opportuniste Alain Bédard veut tirer profit de la conjoncture difficile aux États-Unis pour acquérir d’autres camionneurs affaiblis avant d’essaimer la division de transport de lots complets, un projet qu’il caresse depuis deux ans.
Le recul des volumes et des tarifs de transport crée en effet des occasions que TFI veut saisir à bon prix, explique Walter Spracklin, de RBC Marchés des capitaux.
L’analyste estime que l’ex-TransForce pourrait boucler des acquisitions de 600 millions de dollars, compte tenu des flux de trésorerie annuels de 287 millions de dollars générés en 2016, en plus de sa capacité d’emprunt.
TFI a amassé des actifs de qualité qui auront bientôt la masse critique pour leur mise en valeur soit par une vente ou une inscription à la Bourse d’une ou de deux de ses divisions.
Ce potentiel incite M. Spracklin à hausser son cours cible de 36 à 37$ même si les résultats du quatrième trimestre et les prévisions fournies pour 2017 ont été inférieurs aux attentes. Il maintient sa recommandation d’achat.
Malgré quatre acquisitions récentes, TFI a abaissé de 20M$ à 600M$ ses prévisions pour son bénéfice d’exploitation, en 2017.
«Bien que nous aimerions voir une reprise plus solide des conditions d’affaires du camionnage, la société dispose des compétences et du levier de rentabilité pour bénéficier de l’éventuelle amélioration de la conjoncture», écrit l’analyste.
M. Bédard a bon espoir que la relance américaine se manifeste à partir du deuxième semestre.
L’analyste de RBC signale aussi l’accélération des revenus de la division des colis grâce au commerce en ligne, qui lui fournit le tiers de ses revenus et de son bénéfice d’exploitation. Le taux de croissance est passée de 26% à 38%, du troisième au quatrième trimestre.
Winpak (WPK, 50,90$): trimestre record, aucune dette et croissance égalent fort multiple pour cet emballeur méconnu
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Le fabricant d'emballages sophistiqués pour les aliments, les breuvages et les produits de santé de Winnipeg a produit un quatrième record, malgré la hausse du coût de la résine note Mark Neville de Banque Scotia.
Le titre a réagi bondissant de 7% le 17 février à un nouveau sommet annuel.
Ses revenus de 216M$ ont surpassé les prévisions de 212M$ tandis que son bénéfice net de 0,44$ par action a été de 0,04$ meilleur que prévu.
Sans l’effet des acquisitions, ses ventes en volumes ont crû de 6,9%. La marge d’exploitation de 23,9% a aussi surpassé les prévisions de 1,3%.
Si l’entreprise continue de rafler de nouvelles commandes de géants américains des aliments, sa croissance pourrait s’accélérer et dépasser le rythme de 5 à 7% à moyen terme que prévoit M. Neville.
L’expansion des usines de Georgie et de l’Illinois, qui ajoutent 25% à sa capacité, ainsi que la mise en service d’une nouvelle chaîne majeure d’extrusion à son usine de Winnipeg, pourraient perturber son efficacité à court terme, mais ce serait de courte durée, croit l’analyste.
L’achèvement de ces trois projets gonflera ses flux de trésorerie en 2017. En l’absence d’acquisition ou d’un dividende spécial, ces flux s’ajouteront à l’encaisse qui atteint déjà 3,25$ par action, précise M. Neville.
L’analyste apprécie aussi que le PDG Bruce Berry prépare sa succession en promouvant Olivier Muggli au poste de vice-président exécutif et chef de l’exploitation.
Compte tenu de l’élan des perspectives de croissance, M. Neville augmente son cours cible de 51 à 52$. Il recommande l’achat du titre malgré une généreuse évaluation de 30,6 fois le bénéfice projeté en 2018.