Que faire avec les titres de Canada Goose, Liquor Stores et Nutrien? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Canada Goose (GOOS, 44,74$): ses parkas de duvets et son titre s’envolent
Le temps froid cet hiver profite au fabricant et détaillant de parkas de luxe. À tel point que Camilo Lyon de Canaccord Genuity hausse de 19% à 27% la croissance prévue des ventes, au troisième trimestre qui sera dévoilée le 8 février.
Une analyse des ventes en magasin et en ligne en Amérique du Nord indique que plus de la moitié des modèles de parkas ont soit été tous vendus ou qu’il reste une seule taille en stock.
ComScore rapporte aussi un bond de 79% du nombre de visiteurs uniques au site de Canada Goose, au troisième trimestre. M. Lyon transpose ces visites en un bond prévu de 74% de ventes en ligne.
Les bénéfices sont plus difficiles à déterminer, car les marges dépendront de la réponse du fabricant Canada Goose à cette demande accrue.
L’analyste augmente tout de même ses prévisions de 0,47 à 0,53$ par action.
L’élan devrait se poursuivre au prochain trimestre aussi étant donné le temps glacial de janvier.
Canada Goose a probablement réussi à renouveler les stocks de ses parkas de base (Expédition, Carson et Mystique). De plus l’ouverture de boutiques à Chicago, Boston et Calgary ainsi que de six nouveaux micro-sites de vente en ligne à l’étranger contribuent aussi aux bonnes ventes, dit-il.
Seule ombre au tableau, la performance de Canada Goose tant en magasin qu’en Bourse (+108% sur un an), incitera sans doute Bain Capital à vendre un autre bloc de ses actions. En juin, la vente de 426M$ d’actions à 29,63$ chacune avait fait fléchir le titre de 5%, rappelle l’analyste.
Enthousiaste, M. Lyon réitère sa recommandation d’achat et hisse son cours cible de 36 à 50$, pour un gain potentiel d’encore 11%. Cet objectif repose sur un généreux multiple de 60 fois les bénéfices projetés en 2019.
Liquor Stores (LIQ, 11,92$): le détaillant d’alcool choisi par Aurora Cannabis pour distribuer le pot
Liquor Stores (LIQ, 11,92$): le détaillant d’alcool choisi par Aurora Cannabis pour distribuer le pot
Bien qu’il manque encore beaucoup d'éléments concernant les règles qu’imposera l’Alberta à la vente au détail de cannabis, Sabahat Khan, voit d’un bon premier œil l’investissement de 103,5M$ d’Aurora Cannabis(ACB, 9,25$) dans Liquor Stores et le potentiel du pot pour le détaillant d’alcool.
«Même si le rendement économique de la vente au détail de cannabis en Alberta reste incertain, nous croyons que le réseau de 231 magasins de Liquor Stores et son expérience dans la vente de substances contrôlées positionnent bien le détaillant pour profiter de cette occasion», écrit M. Khan.
L’injection de capitaux d’Aurora Cannabis accélérera aussi la rénovation en cours des magasins de Liquor Stores et l’implantation d'un progiciel de gestion.
Dans la première phase de l’investissement, Aurora achète 6,9 millions d’actions en 15$ chacune, pour une part de 19,9% de Liquor Stores. Ce placement ajoute 25% au nombre d’actions.
Une deuxième phase portera l'actionnariat d’Aurora à 40%, à l’aide de deux séries de droits de souscription.
En raison du plus grand nombre d’actions en circulation, M. Khan ajoute seulement 1$ à son cours cible pour le faire passer de 10 à 11$, soit 9,5 fois le bénéfice d’exploitation de 42M$ projeté en 2019. Cet objectif est inférieur au cours actuel de 11,92$.
Avant l’investissement d’Aurora, l’analyste ne prévoyait aucune croissance du bénéfice d’exploitation de Liquor Stores entre 2016 et 2019.
Piloté par de nouveaux dirigeants depuis août 2017, le détaillant tente une relance.
Nutrien (NTR, 60,43$): le nouveau départ du géant des engrais s’annonce laborieux
Nutrien (NTR, 60,43$): le nouveau départ du géant des engrais s’annonce laborieux
Un mois après son entrée en Bourse, le géant mondial des engrais dévoile des orientations qui déçoivent Joel Jackson, de BMO Marchés des capitaux, à plusieurs égards.
La société née de l’union des canadiennes Potash Corp. et d’Agrium rate la cible de l’analyste au quatrième trimestre et fournit des objectifs inférieurs à ses attentes pour 2018.
Le bénéfice d’exploitation de 650 millions de dollars du quatrième trimestre est de 9% inférieur à ses prévisions et légèrement en-dessous du consensus de 657M$.
Les perspectives fournies pour 2018 laissent aussi à désirer puisque la société est prudente concernant les prix de la potasse et la rentabilité du phosphate et de l’azote. Le bénéfice d’exploitation de 3,45G$ prévu en 2018 est de 10% inférieur au consensus.
La société n’a pas augmenté non plus les synergies de 200M$ qu’elle entend tirer de la fusion, la première année.
«La société aura fort à faire pour satisfaire les attentes élevées, car tous misent sur des synergies de 500M$ et une répartition du capital active. Un multiple de 10 fois le bénéfice d’exploitation potentiel de 4G$ à moyen terme donnerait un cours cible de 67,74$», écrit M. Jackson.
L’analyste de BMO table sur une hausse du dividende, la cession d’actifs de 3,8G$, des rachats d’actions de 1,5G$ par année en 2018 et en 2019 et des acquisitions d’un milliard de dollars dans la vente au détail d’engrais.
L’analyste accorde au titre une recommandation neutre même si son cours cible laisse entrevoir un rendement total potentiel de 11%.