Que faire avec les titres de CAE, Uni-Sélect et BMO? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
CAE (Tor., CAE, 19,98$) : une aubaine non justifiée
L’aubaine entre CAE et ses comparables n’a jamais été aussi élevée en cinq ans. Fadi Chamoun, de BMO Marchés des capitaux, ne voit aucune raison pouvant justifier cet écart tandis que les perspectives sont favorables pour le titre.
Le secteur civil, le plus suivi par le marché, demeure favorable, juge l’analyste. Le nombre de passagers continue de croître au-dessus des normes historiques, ce qui est bon pour l’industrie. La société continue de bonifier sa stratégie pour offrir des stimulateurs de vols « parmi les meilleurs ». Les acquisitions en Asie renforcent l’expertise de CAE, ce qui devrait être favorable pour le retour sur le capital investi.
Les dépenses d’investissement reviennent aussi à des seuils «normaux», ajoute M. Chamoun. Cela permettrait d’obtenir des flux de trésorerie « similaires » aux bénéfices, estime-t-il.
De plus, l’analyste note que CAE procure une bonne visibilité sur ses revenus et ses bénéfices d’exploitation dans le futur, contrairement à ses comparables dans l’aérospatial et la défense.
BMO Marchés des capitaux maintient sa cible de 23$, mais la baisse de l’action fait en sorte que cette cible laisse espérer un rendement de 17%. La recommandation passe donc de «performance de secteur» à « surperformance ».
Uni-Sélect (Tor., UNS, 27,50$) : pas la bonne comparaison
Le marché n’évalue pas Uni-Sélect de la bonne manière, croit Leon Aghazarian, de la Financière Banque Nationale. Le prix est trop faible par rapport à ce que mérite le titre, selon lui.
Les vendeurs de pièces automobiles ont connu une période difficile en Bourse. Depuis que O’Reilly a averti le marché en juillet que ses ventes comparables seraient faibles, le secteur et Uni-Sélect ont perdu 10% et 12%, respectivement. «Nous nous sommes demandé “pourquoi? “, raconte l’analyste. Nous ne parvenons pas à voir de liens.»
La diversification de ses activités fait en sorte que l’entreprise de Boucherville doit être évaluée différemment, selon M. Aghazarian. Il estime que la peinture automobile aux États-Unis représente 50% de l’entreprise, la vente de pièces automobiles au Canada 30% et la vente de pièces automobiles en Europe 20%.
Il alloue ainsi un multiple de 10,5 fois le bénéfice avant impôts, intérêts et amortissement (BAIIA) au secteur de la peinture, 8,5 fois le BAIIA aux activités canadiennes et 10 fois le BAIIA pour les activités européennes. Cette méthodologie lui procure une cible de 38$ ( elle était de 40$).
Malgré ce recul de la cible, il maintient sa recommandation «surperformance». Si la cible est atteinte, cela représenterait un rendement de 39,5%.
Banque de Montréal (Tor., BMO, 90,07$) : encore une déception aux États-Unis
Au premier coup d’œil, la Banque de Montréal a dévoilé des résultats conformes aux attentes, mais la bonne tenue des activités canadiennes cache une déception du côté des activités américaines, nuance Darko Mihelic, de RBC Marchés des capitaux.
La croissance des activités de détails aux États-Unis reste lente, constate l’analyste. Il croit toujours que les choses s’amélioreront, mais cela nécessitera un redressement de la croissance du portefeuille de prêts et une augmentation de la marge nette d’intérêt. La valeur du prêt moyen a diminué de 1% en raison de la vente des activités de prêts automobiles indirects, mais la direction a indiqué qu’elle voyait une amélioration dans les prêts commerciaux. La marge nette d’intérêt, pour sa part, a progressé de 7 points de base. À mesure que la Réserve fédérale (Fed) augmentera ses taux, la marge devrait suivre la même trajectoire.
Les activités de détails ont été vigoureuses au Canada. La croissance des bénéfices à 10% au troisième trimestre devrait avoisiner les 2% en 2018 et 2019 au moment où l’augmentation des prêts hypothécaires avancera au même rythme, croit l’analyste. Les résultats des Marchés des capitaux, pour leur part, ont été décevants, mais cela n’a pas d'impact matériel, selon lui.
Il maintient sa recommandation «performance de secteur» et sa cible de 108$.