Que faire avec les titres de BRP, WSP et Canadian Tire? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
BRP (DOO, 44,59$): vers des ventes de 6 G$ et peut-être une première acquisition d'un fabricant de motocyclettes
Gerrick Johnson, de BMO Marchés des capitaux, est aussi revenu emballé de l’événement annuel Club BRP, axé sur les nouveaux produits.
Le lancement d’un nouveau véhicule hors route pour les sentiers étroits, celui d’un Spyder d’entrée de gamme à moins de 10000$US, ainsi que des améliorations fonctionnelles au motomarine Sea-Doo ont volé la vedette.
Le Maverick Trail lui ouvre un nouveau segment qui représente 20% du marché des véhicules hors route, ajoutera des modèles chez les concessionnaires existants et percera aussi de nouveaux détaillants, croit M. Johnson.
Le Can-Am Spyder d’entrée de gamme vise à séduire une clientèle plus jeune comme le Sea-Doo Spark l’avait fait pour les motomarines, dans l’espoir de raviver les ventes.
La coque plus large et plus basse du nouveau motomarine en facilite l’embarquement, alors que d’autres innovations «lifestyle» visent à convaincre les jeunes acheteurs à se procurer des modèles plus haut de gamme, explique l’analyste.
BRP a réitéré son objectif de 6 milliards de dollars de revenus d’ici 2021 et a ouvert pour la première fois la porte à des acquisitions pour y arriver.
M. Johnson spécule que le producteur autrichien de motos KTM AG serait une cible attrayante.
Si BRP choisissait de faire croître ses revenus à l’interne seulement, il lui faudra accroître ses ventes à un rythme annuel de 7,5% pour atteindre la marque de 6 G$US.
L’ajout prévu à sa capacité insuffisante de production devrait l’aider à réaliser ses objectifs, dit l’analyste.
En 2019, la capacité de production des véhicules hors route côte-à-côte augmentera de 30% et celle pour les produits marins de 20%.
L’analyste de BMO augmente son cours cible de 46 à 50$ parce que BRP gagne des parts de marché dans tous ses segments, au moment où la bonne conjoncture économique lui est aussi favorable.
Ce cours cible équivaut à un multiple de 17 fois le bénéfice de 2,90$US par action prévu dans 12 mois. Cette évaluation se compare à la moyenne de 15 fois pour l’industrie, mais c’est mérité, car BRP croît plus vite, dit-il
La renégociation de l’accord de libre-échange est un risque pour la société si les États-Unis imposaient des tarifs sur les produits fabriqués au Mexique et au Canada.
En revanche, si l’administration Trump abaissait les impôts, les consommateurs américains auraient plus d’argent dans leurs poches pour se gâter avec les «jouets» de BRP.
Groupe WSP (WSP, 51,39$): 20 000 employés de plus en 2021 est possible, mais le titre attend plus de croissance interne
Groupe WSP (WSP, 51,39$): 20 000 employés de plus en 2021 est possible, mais le titre attend plus de croissance interne
Au moment où le groupe de génie-conseil reçoit les analystes à sa journée des investisseurs le 27 septembre, la Financière Banque Nationale se projette vers l’avant et essaie d’imaginer la trajectoire de l’entreprise une fois que son plan actuel sera complété, en 2018.
Il lui reste encore 5000 employés à ajouter par le biais d’acquisitions pour atteindre sa cible de 45000 promise pour 2018, mais Maxim Sytchev, estime que WSP peut ensuite hausser la marque à 60000-65000, en 2021.
Une telle cible a l’air énorme, mais elle représenterait une croissance annuelle composée des effectifs de 12,8%, pour ces trois ans, par rapport à celle de 25,2% observée entre 2013 et 2018.
En postulant une marge d’exploitation de 10,5% et un multiple inchangé de 8,5 fois le bénéfice d’exploitation, la valeur d’actif nette grimerait à 64,44$ pour un rendement de 28 %, entre 2018 et 2020.
Maxim Sytchev ne s’attend pas à ce que la société chiffre de nouveaux objectifs lors de la journée des investisseurs, mais elle pourrait reconfirmer qu’elle entend bien rester une société-conseil pure.
De plus, étant donné les cinq présentations prévues sur cinq marchés géographiques, les analystes pourraient en apprendre plus concernant le potentiel de croissance et d’acquisition, pour chacun d’eux.
D’ici là, M. Sytchev reste neutre envers le titre et maintient son cours cible de 52$.
Le profil risque-rendement est moins attrayant qu’avant, après que l’action ait déjà grimpé de 15% depuis le début de l’année, par rapport au gain de 1% du S&P/TSX.
«Le marché voudra voir plus de croissance interne avant d’accorder au titre une multiple d’évaluation plus élevé», dit-il.
Canadian Tire (CTC, 150,73$): 12 millions de membres et 11 enseignes, des forces pour contrer Amazon
Canadian Tire (CTC, 150,73$): 12 millions de membres et 11 enseignes, des forces pour contrer Amazon
Patricia Baker, de Banque Scotia, est très satisfaite de la stratégie à moyen terme que Canadian Tire a articulée à la présentation annuelle, «retour en classe», organisée par son employeur.
Le détaillant multi-enseignes compte s’appuyer sur les données d’achat des 12 millions de membres à ses programmes de fidélité pour stimuler les ventes croisées et accroître sa part du «portefeuille» des consommateurs, à l’ère d’Amazon.
Le détaillant a consacré les derniers trimestres à renforcer son infrastructure numérique et de distribution afin d’offrir sous peu la livraison à domicile. Le premier marché-test sera Ottawa le mois prochain.
«Ses enseignes L’Équipeur et de sports (Sport Chek, Hockey Experts, Sports Experts, National Sports, Intersport, Pro Hockey Life, et Atmosphere) se prêtent bien à la vente en ligne et tout le groupe bénéficiera de l’apprentissages de cette division», écrit Mme Baker.
La vente de vêtements et d’articles de sport est d’ailleurs une priorité pour Canadian Tire qui y confie cette resonsabilité au vice-président exécutif Allan MacDonald.
Mme Baker donne en exemple le lancement prochain de la marque maison Gravity Jeans chez Sports Chek qui s’appuiera sur son identité canadienne.
Avec ses dix enseignes au détail, ses stations d’essence et ses services financiers, Canadian Tire et sa stratégie «Une compagnie, un consommateur» est bien placée pour capter une plus grande part des dépenses des familles canadiennes tout au long de leur vie», conclut Mme Baker.
L’analyste maintient son cours cible de 168$ qui est porteur d’un gain potentiel de 13,2%.