Que faire avec les titres de Bombardier, de WSP Group et de BRP? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Bombardier (BBD.B, 3,82 $): la restructuration et les nominations se poursuivent
Un mois après avoir annoncé une autre restructuration et 1 800 nouvelles mises à pied pour accélérer la prise de décision et pour supprimer des coûts, le remue-ménage se poursuit chez Bombardier.
Dans la foulée du départ de Guy Hachey de la présidence de sa division aéronautique, voilà que Bombardier Aéronautique change son vice-président marketing.
Le vice-président des ventes pour l’Europe Ross Mitchell remplace Phillippe Poutissou.
Bombardier a aussi promu un vétéran de Canadair, Jean Séguin, à la tête de la nouvelle division Aérostructures et services d’ingénierie.
David Tyerman, de Canaccord Genuity, voit d’un bon œil le nouveau plan de relance qui économisera de 90 à 180 millions de dollars.
« Il faudra être patient, car les bienfaits de la restructuration et du lancement de nouveaux produits se manifesteront lentement », dit-il.
La suppression des 1 800 emplois administratifs devrait améliorer la marge d’exploitation de Bombardier Aéronautique de 0,8 à 1,7 % et ajouter 0,04 à 0,08 $ par action au bénéfice.
La suppression de 1 000 emplois chez Bombardier Transport devrait aussi augmenter les marges d’exploitation de cette division de 0,5 à 1 % et ajouter 0,02 à 0,04 $ au bénéfice par action.
Les marges de Bombardier profiteront aussi du déclin du huard canadien. M. Tyerman estime que la chute de 9 % depuis 2013 du dollar canadien pourrait ajouter 261 M$ au bénéfice de Bombardier d’ici 2016 une fois que les contrats de couverture auront expiré, au cours des 18 à 24 prochains mois.
Cela représente 2,5 % de plus pour la marge d’exploitation de Bombardier Aéronautique et 0,11 $ pour le bénéfice de Bombardier, précise l’analyste, qui établit son cours-cible à 5 $.
WSP Group (WSP, 35,07 $): la cible américaine Parsons Brinckerhoff est de nouveau en jeu, WSP plongera-t-elle ?
WSP Group (WSP, 35,07 $): la cible américaine Parsons Brinckerhoff est de nouveau en jeu, WSP plongera-t-elle ?
Citant des sources proches du dossier, le journal britannique Financial Times suggère que la firme de génie-conseil WSP Group est désormais le prétendant le plus probable pour la 12e société d’ingénierie américaine Parsons Brinckerhoff, maintenant que des pourparlers de fusion entre son propriétaire britannique Barfour Beatty et Carillon ont avorté.
Une telle transaction doublerait la taille de WSP qui s’est donné pour objectif de faire passer le nombre de ses salariés de 17 500 à 45 000 d’ici 2020, et de 1 000 à 10 000, aux États-Unis.
Avec ses 14 000 professionnels dans 150 bureaux sur cinq continents, Parsons gonflerait ses effectifs de 80 % à 35 000, note Michael Tupholme, de Valeurs mobilières TD.
Maxim Sytchev, de Marchés des capitaux Dundee, croit qu’une acquisition de cette envergure serait bien reçue par les investisseurs parce que les actifs de cette qualité viennent rarement sur le marché.
« Au dernier appel-conférence, Pierre Shoiry n’a rien dit pour démentir les rumeurs. Avec l’appui financier d’actionnaires patients (tels que la Caisse de dépôt et l’Office d’investissement du Régime de pensions du Canada) et les faibles taux, la logique d’une telle transaction tient la route. Les mérites d’investissement de WSP s’amélioreraient davantage si la société réalisait une deuxième transaction d’envergure (comme celle de WSP par l’ex-Genivar en 2012) », fait valoir M. Sytchev.
En revanche, WSP devra dire aux investisseurs comment elle comptera redresser les marges de 4 % de Parsons plus près des siennes (11 %), prévient M. Sytchev.
L’analyste de Dundee établit son cours-cible à 43 $.
Son collègue Yuri Lynk de Canaccord Genuity, est beaucoup moins enthousiaste, car il juge l’action de WSP déjà chèrement évaluée.
De plus, une transaction de 1,27 milliard de dollars exigera l’émission de 850 millions de dollars d’actions ou 38 % de plus.
Au prix spéculé, Parsons n’ajouterait que 3 % au bénéfice de WSP, estime l’analyste. « Les revenus de Parsons n’ont crû que de 3 % par année depuis 2009 », dit-il.
Il ne recommande pas l’achat du titre et fixe son cours-cible à 37 $.
Bert Powell, de BMO, croit une telle transaction réalisable. Son cours-cible de 38 $ pourrait augmenter si WSP paie moins que le prix qui circule ou si WSP peut redresser les marges de Parsons plus que prévu.
Il présume que WSP émettrait 730 M$ d’actions.
La transaction devrait être rentable puisque le prix qui circule représente 8 fois le bénéfice d'exploitation de Parsons, après des synergies de 15 M$, alors que WSP vaut 9,5 fois les siens, indique M. Tupholme.
De plus, Parsons gonflerait le bénéfice d'exploitation de WSP de 64 %, après les synergies et 13 % à son bénéfice par actin, estime l'analyste, qui prévoit un gain de 26 % de l'action de WSP d'ici 12 mois, à 44 $.
" Une transaction aurait des avantages stratégiques tels que renforcer la présence de WSP dans deux marchés où elle est peu présente, les États-Unis et l'Australie, ainsi que dans le segment du transport ", dit-il.
BRP (DOO, 26,83 $): il faut miser sur la deuxième moitié de l’année
BRP (DOO, 26,83 $): il faut miser sur la deuxième moitié de l’année
Au cours actuel, l’attrait du fabricant de motoneiges, moto-marines et véhicules tout-terrain repose sur un redressement promis de sa rentabilité pour le deuxième semestre.
Pour atteindre ses prévisions annuelles, les revenus doivent bondir de 20 % et sa marge d’exploitation doit doubler de 8 à 15 %.
Cameron Doersken, de la Financière Banque Nationale, accorde donc peu d’importance au bénéfice du deuxième trimestre, la moins bonne saison annuelle pour BRP, qui sera dévoilé le 12 septembre.
Il prévoit une chute de 25 % du bénéfice à 0,05 $ par action, comparativement au consensus de 0,08 $ par action.
BRP devait aussi rafraîchir ses orientations financières pour 2015. Pour l’instant, les prévisions annuelles laissent entrevoir une hausse de 9 à 13 % des revenus et de 5,6 % du bénéfice à 1,55 à 1,65 $.
M. Doersken juge que le titre de BRP attrayant puisqu’il s’échange à un multiple inférieur à sa grande rivale américaine Polaris Industries (NY, PII).
Son cours-cible de 34 $ est porteur d'un gain potentiel de 27 %.