Que faire avec les titres du Bombardier, de Saputo et Apple? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Bombardier (BBD.A, 3,76 $): deux analystes prudents malgré de bonnes commandes à Farnborough
À huit jours du dévoilement des résultats du deuxième trimestre, deux analystes réitèrent leur prudence envers Bombardier, malgré de meilleures commandes que prévues (66) pour l’appareil CSeries au récent Salon de l’aéronautique de Farnborough.
« L’évaluation est peu chère, mais les risques d’exécution et l’endettement demeurent élevés au moment où les perspectives pour les appareils d’affaires sont mitigées », écrit Fadi Chamoun, de BMO Marchés des capitaux, qui maintient son cours-cible de 4,25 $.
L’analyste reconnaît toutefois que des progrès dans l’entrée en service du nouveau CSeries transformera sans doute des options en commandes fermes.
Au deuxième trimestre, la division aéronautique devrait augmenter son bénéfice d’exploitation de 18 % grâce aux meilleures livraisons d’avions régionaux.
M. Chamoun craint par contre que le recentrage ferroviaire de la Française Alstom en fera un rival plus redoutable pour Bombardier Transport, alors que Bombardier consacre toutes ses ressources financières au CSeries. Le délai de la mise en service du CSeries pourrait aussi nuire aux fonds de développement d’autres appareils tels que les Learjet85, Global 7000 et 8000.
En revanche, la transaction entre GE et Alstom a revalorisé les actifs ferroviaires Alstom et par ricochet la valeur Bombardier Transport. « Une valeur de 3,50 $ attribuée à Bombardier Transport a probablement contribué à stabiliser l’action de Bombardier au cours des derniers mois », dit-il.
Cameron Doersken, de la Financière Banque Nationale, prévoit un bénéfice stable de 0,08 $ par action au deuxième trimestre.
Bombardier devrait aussi afficher des flux de trésorerie déficitaires de 638 millions, mais générer des flux positifs pour le reste de 2014. En 2015, M. Doersken prévoit une dernière année de flux négatifs de 110 millions de dollars, comparativement au déficit de 552 M$ prévu en 2014.
« Le bilan ne pose pas problème de liquidités puisqu’une récente émission de titres de dettes a porté ses ressources financières à 4,5 milliards », précise l’analyste.
« Avant de devenir plus positif envers le titre, nous aimerions voir une reprise des tests de vols du CSeries, plus de commandes fermes pour cet appareil de la part de grands transporteurs et une amélioration continue des marges de Bombardier Transport », indique M. Doersken.
L’analyste ne touche pas à son cours-cible de 4,50 $, porteur d’un gain potentiel de 22 %.
Saputo (SAP, 65,86$): plus difficile de soutenir son élan, après un bond de 36 %
Saputo (SAP, 65,86$): plus difficile de soutenir son élan, après un bond de 36 %
Après un gain de 36 % depuis le début de l’année, il sera plus difficile pour Saputo de soutenir son élan en Bourse, surtout que ce bond est 7 fois supérieur à l’appréciation de 5 % de son industrie, croit Vishal Shreedhar, de la Financière Banque Nationale.
« La société aura besoin de livrer bons résultats financiers au premier trimestre et aussi de bonnes perspectives pour prolonger son élan en Bourse », écrit l’analyste.
Au multiple actuel de 19,6 fois ses bénéfices prévus, le titre de Saputo escompte la possibilité d’autres transactions d’envergure, puisque son évaluation moyenne a été de 16,3 fois, depuis 5 ans.
Au premier trimestre qui sera dévoilé le 5 aout, Saputo devrait accroître ses revenus de 18 % à 2,6 milliards, dont de 55 % dans les marchés étrangers principalement en raison de l’impact des acquisitions.
Au premeir trimestre, son bénéfice d’exploitation croîtra de 14 %, surtout grâce aux acquisitions, puisque la marge d’exploitation reculera de 0,35 % à 10,8 %, prédit M. Shreedhar.
Il augmente tout de même son cours-cible de 63 à 65 $, en se projetant à mi-chemin entre 2016 et 2017.
Apple (AAPL, 97,50 $): en attendant le nouveau iPhone 6
Apple (AAPL, 97,50 $): en attendant le nouveau iPhone 6
Encore une fois les perspectives d’Apple reposent sur un nouveau cycle de produits, en particulier l’iPhone 5.5 à plus grand écran, attendu en septembre.
Les résultats du troisième trimestre et les perspectives pour le prochain trimestre "de transition" ont donc eu peu d’effet sur son titre.
Les analystes s’attendent à une bonne demande pour les nouveaux iPhone, notamment en Chine, et à un bon taux de remplacement aux États-Unis.
Par contre, les analystes divergent concernant la tendance des marges. Kulbinder Garcha, de Credit Suisse, craint que les nouveaux appareils pèseront sur les marges, car ils coûtent plus cher à fabriquer, malgré des prix de vente plus élevés.
Son cours-cible de 96 $ US est donc inférieur au cours actuel.
Pour sa part, Keith Bachman, de BMO Marchés des capitaux, croit que la demande élevée et les prix de ventes supérieurs pour les nouveaux iPhone compenseront pour le coût plus élevé de ses composantes, surtout à partir du deuxième trimestre de 2015.
L’analyste augmente donc ses prévisions de bénéfices de 7,01 à 7,34 $ US pour 2015 et hausse son cours-cible de 98 à 106 $ US.
« La société peut aussi exploiter la force de sa marque et la loyauté de ses clients pour offrir d’autres produits (tel que iWatch) et services. La société continue de générer d’importants flux de trésorerie qui financent des rachats actifs d’actions », dit-il.
Michael Walkley, de Canaccord Genuity, croit aussi qu’un nouveau cycle de remplacement d’iPhone nourrira sa croissance et ses marges. À son avis, le lancement attendu de l’iPhone 6 à plus grand écran a probablement freiné les ventes de l’iPhone 5.
Il prévoit un bénéfice de 7,50 $US par action en 2015, supérieur au consensus. Son cours-cible : 112 $ US.